Quand j'ai trouvé il y a quelques jours le CD dans ma boite aux lettres je me suis dit que le Père Noel existait vraiment et même qu'il était un peu en avance cette année (sans doute a-t-il peur de se faire bloquer par les gilets jaunes...). Derrière les manettes on retrouve Patrick Chevalot et comme musiciens autour de Terry (guitares Gretsch, Telecaster, Silvertone, Gibson), chant, lap steel, basse), Peter Orins (drums), Fred Lafage (cordes, hammond B3, theremin) et le "seaside ghosts orchestra" conduit par le dernier nommé.
11 nouveaux titres tous (sauf un) de la plume de Terry pour cette "nuit au musée de cire", et on commence avec "I sing the body electric"c'est le thème d'un épisode de "Twilight zone" de 1962 (la 4eme dimension in french), un bel instrumental de surf futuriste planante. Des touches surf music aussi sur "Loving wars", avec ces cordes qui apportent une touche de mélancolie ("Feel like a dying soldier/in my loving wars/ just anoter tin soldier/ drunk in a lonely bar"). Plein de belles guitares dans "Home again" avec en plus de Terry, Jon Mikl à la 12 strings guitar, et le seaside ghosts orchestra qui apporte un souffle et une profondeur presque épique à ce voyage à Dublin ("I took a morning flight to Dublin/where a dark and cold river flows/ In San Michan's church I burned a candle/ in memory of the great Haendel") (c'est sur l'orgue de cette église que Haendel est considéré avoir composé son fameux Messiah). "Museum of heart" sonne bien aussi, quelque part entre rock garage sixties , surf et americana, et "Angel or Demon" évolue dans une atmosphère qui me rappelle certaines pièces de King Crimson, c'est d'une beauté imparable, et inspiré par Thomas Mann, l'écrivain allemand.
@photo Olivier Davantès |
Encore un morceau mélancolique beau comme la brume sur un lac par un petit matin d'octobre que "Seaside love affair" suivi de "Lonely avenue Lullaby", instru plutôt zen.
Je me rappelle avoir remarqué dans l'album précédent les thèmes se référant à la mythologie, les peintres flamands etc, loin du registre "basique" petites pépées et grosses bagnoles qui font encore souvent les beaux jours du rock (ou ce qu'il en reste), même remarque ici ou aprés Haendel on croise dans "Theatre of blood" Shakespeare lui même, dans ce titre dédicacé à Vincent Price. L'histoire est celle du film du même titre (1973) ou Price incarne un acteur shakespearien éreinté par la critique et qui finit par se jeter dans le fleuve. Climat d'épouvante gothique à la Hammer garanti avec encore le ghosts orchestra.
De belles guitares dans l'enlevé "Getting closer" et pour finir "The day the world turned blue", une reprise de Gene Vincent (1970) , superbe ballade riche en instruments (accordéon, lap steel, 12 strings guitar, celesta, percus).
Encore une fois un trés bel album, magique par moments, plein d'atmosphères, de couleurs, de vibrations pour cet un artiste rare et érudit qu'on aimerait voir plus mis en avant par les médias (éternelle histoire, faudrait peut être qu'il s'affiche avec une starlette de "plus belle la vie" pour les intéresser ou fasse "danse avec les débiles" avec une plume dans le c**...).
ROCKIN-JL
pour écouter des extraits, commander c'est par ici : terrybrisack.bandcamp
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