vendredi 27 juillet 2018

TAJ MAHAL "Real Things" (1971) par Luc B.


Pour l’été, je vous propose quelques disques cool que j’aime beaucoup, dans des styles différents, mais respectant tout de même la sainte trinité : jazz (Art Pepper), blues (Taj Mahal), Rhythm’n’blues (Bill Wyman’s Rhythm Kings) et rock (The Band) puisque oui, la trinité a quatre côtés. Des disques ayant pour point commun le pur plaisir des esgourdes. A consommer sans modération, les orteils dans la flotte et un jus de papaye (avec paille) à la main. Des disques dont peu importe qu’ils soient ou non répertoriés dans la « discothèque idéale volume 3 ». Moi, j’vous dis qu’ils sont bons, ça devrait vous suffire…

Place à Taj Mahal, dont mon excellent collègue et voisin de bureau Bruno, vous aviez déjà entretenu [ clic : Taj Mahal 1968 ]. Ici, on parle d'un de ses grands enregistrements live. Nous sommes le 13 février 1971, à New York, au mythique Fillmore East. Y’a du monde sur scène, des projections psychédéliques à l’arrière, et c’est parti pour une musique dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle est généreuse, swinguante, bluesy, terriblement entrainante. 

L’acoustique « Fishin’ blues » à la vieille guitare entame le concert, avant un premier coup de semonce de 9 minutes, l’instrumental « Ain’t gwine to whistle dixie (any mo’) » arrosé de tubas, trombones, trompettes, et de flûtes, le public qui frappe la cadence, les chorus s’enchainent, on est en pleine jam. Le disque va d’ailleurs être un dosage de titres courts, country blues comme « Sweet mama Janisse » ou son grand succès « She caught me Katy » (repris par les Blues Brothers), et les longues jam, où on y renifle un parfum plus jazzy. L’époque était à ce type d’expérimentation, de mélange d’influences, on se souvient de ce que produisait John Mayall à la même époque.

Le fait de donner une grosse part du gâteau aux cuivres, donne un côté brass band, gospel, extrêmement généreux. Taj Mahal n’est plus simplement chanteur ou guitariste, il est chef de meute, ou d’orchestre. Taj Mahal donne aussi donne le blues pur, comme son autre tube « Going up to the country » au shuffle impeccable, avec harmonica en prime. « Big kneed gal » est un blues lent, mais au débit de parole très rapide, presque rappé, « You’re gonna to need somebody on your bond » (de Blind Willie Johnson) est un shuffle rapide, qui explose avec les cuivres.

Y’a des petites perles comme « Tom and Sally Drake », juste au banjo et tuba, des morceaux carrément plus funky avec « Diving duck blues ». Vous remarquerez la longueur des titres des chansons, comme si le nombre de mots était proportionnel aux nombres de mesures ! Pour exemple « You ain’t no street walker mama, honey but I do love the way you strut your stuff » (vite ma bouteille d’oxygène) qui conclut le concert de ses 19 minutes ! Une grosse jam boogie, conduite par l’harmonica de Taj Mahal, sur un énorme walk de basse.

Bon, finalement, pour le trip chaise longue et cocktail, ce ne sera sans doute pas d’idéal, parce qu’on a furieusement envie de se remuer le popotin sur une musique pareille ! Chavirante, enivrante, tout le talent et les chansons de Taj Mahal, en mode grosse fiesta !

Pas d'image... Arrrfff, les portables n'existaient pas en 71 ?!!! Donc un titre en audio, z'avez qu'à fermer les yeux (et lever le son). 

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