Pour l’été, je
vous propose quelques disques cool que j’aime beaucoup, dans des styles
différents, mais respectant tout de même la sainte trinité : jazz (Art
Pepper), blues (Taj Mahal), Rhythm’n’blues (Bill Wyman’s Rhythm Kings) et rock
(The Band) puisque oui, la trinité a quatre côtés. Des disques ayant pour point
commun le pur plaisir des esgourdes. A consommer sans modération, les orteils
dans la flotte et un jus de papaye (avec paille) à la main. Des disques dont peu
importe qu’ils soient ou non répertoriés dans la « discothèque idéale volume
3 ». Moi, j’vous dis qu’ils sont bons, ça devrait vous suffire…
Place à Taj
Mahal, dont mon excellent collègue et voisin de bureau Bruno, vous aviez déjà entretenu
[ clic : Taj Mahal 1968 ]. Ici, on parle d'un de ses grands enregistrements live. Nous sommes le 13 février
1971, à New York, au mythique Fillmore East. Y’a du monde sur scène, des
projections psychédéliques à l’arrière, et c’est parti pour une musique dont le
moins qu’on puisse dire est qu’elle est généreuse, swinguante, bluesy,
terriblement entrainante.
L’acoustique « Fishin’
blues » à la vieille guitare entame le concert, avant un premier coup de
semonce de 9 minutes, l’instrumental « Ain’t gwine to whistle dixie (any
mo’) » arrosé de tubas, trombones, trompettes, et de flûtes, le public qui
frappe la cadence, les chorus s’enchainent, on est en pleine jam. Le disque va
d’ailleurs être un dosage de titres courts, country blues comme « Sweet
mama Janisse » ou son grand succès « She caught me Katy »
(repris par les Blues Brothers), et les longues jam, où on y renifle un parfum
plus jazzy. L’époque était à ce type d’expérimentation, de mélange
d’influences, on se souvient de ce que produisait John Mayall à la même époque.
Le fait de donner une grosse part du gâteau aux cuivres, donne un côté brass
band, gospel, extrêmement généreux. Taj Mahal n’est plus simplement chanteur ou
guitariste, il est chef de meute, ou d’orchestre. Taj Mahal donne aussi donne
le blues pur, comme son autre tube « Going up to the country » au
shuffle impeccable, avec harmonica en prime. « Big kneed gal » est un
blues lent, mais au débit de parole très rapide, presque rappé, « You’re
gonna to need somebody on your bond » (de Blind Willie Johnson) est un
shuffle rapide, qui explose avec les cuivres.
Y’a des
petites perles comme « Tom and Sally Drake », juste au banjo et tuba,
des morceaux carrément plus funky avec « Diving duck blues ». Vous
remarquerez la longueur des titres des chansons, comme si le nombre de mots était
proportionnel aux nombres de mesures ! Pour exemple « You ain’t no street walker mama, honey but I do love
the way you strut your stuff » (vite ma bouteille d’oxygène) qui conclut
le concert de ses 19 minutes ! Une grosse jam boogie, conduite par
l’harmonica de Taj Mahal, sur un énorme walk de basse.
Bon,
finalement, pour le trip chaise longue et cocktail, ce ne sera sans doute pas
d’idéal, parce qu’on a furieusement envie de se remuer le popotin sur une
musique pareille ! Chavirante, enivrante, tout le talent et les chansons
de Taj Mahal, en mode grosse fiesta !
Pas d'image... Arrrfff, les portables n'existaient pas en 71 ?!!! Donc un titre en audio, z'avez qu'à fermer les yeux (et lever le son).
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