mardi 10 avril 2018

FRANCK CARDUCCI - LE LIVE (2018) - par Pat Slade



J’avais déjà parlé de l’ovni Franck Carducci, le petit prince du prog, l’alchimiste de la double manche, mais à l’époque je n’étais pas en terrain conquis, et puis il a fallu que ce dernier passe au Bus Palladium la veille de mon anniversaire !!! En voila un beau cadeau !! Alors direction Paris et faisons fi des grèves de trains !



Enfin le jour J… et la découverte !




Depuis le temps que j’attendais ce jour… Franck Carducci en live ! On m’en avait tellement parlé que j’avais les oreilles qui commençaient à bourdonner si ce n’est à avoir de l’acouphène sans m'être approché de la scène, de surcroît dans la salle du Bus Palladium. Une salle qui s’appelait à une époque L’Ange Rouge ou le créateur James Arsh, constatant que pour les jeunes de banlieue dans les années 60 il était difficile de sortir sur Paris pour danser à cause des transports quasi inexistants, entreprit de mettre en place un système de bus pour seulement deux francs et qui ramasseraient les fêtards à divers points de rendez-vous. Le jeune homme de 22 ans organise sa promotion en distribuant des flyers devant les cinémas. Les premiers artistes à venir jouer seront ses potes de l’époque comme Johnny, Long Chris, Les Jets… etc. Le Bus Palladium existait déjà à Londres et c’est suite à un article de presse de Jacques Chancel intitulé «Des bus pour le Palladium» qu’il décide de donner le nom définitif à l’endroit qui allait devenir avec le temps mythique.

Me voici donc arrivé très tôt (Grève des trains oblige !) rue Pierre Fontaine dans le 9e arrondissement pour une soirée qui, je le sens, sera mémorable. A une heure du début du concert, je tombe sur une sympathique et adorable bande d’allumés notoires tous aux couleurs de Franck Carducci, «Ce mec doit sûrement se faire plus d’argent dans la vente de tee-shirt que dans celle des albums» Me dis-je en mon for intérieur. Une fois les présentations faites, direction le troquet le plus proche pour faire plus ample connaissance. Attablé non loin du groupe qui se ravitaillait avant le set. Un petit plateau de charcuterie arrosé de Bière dans une ambiance des plus cool (Je dois avouer que c’est un réel plaisir de rencontrer des amies des réseaux sociaux en réel, tu ne vois pas les fautes d’orthographes !).

Marye Reynaud (3)
Le Bus Palladium, vu de l’extérieur, ne paie pas de mine, des murs blanc cassé sales, pas d’affiches de concerts, tu pourrais passer devant sans y faire attention. Mais à l’intérieur, c’est tout autre chose, un endroit très cosy avec des petits fauteuils en cuir (Sky ?), un grand bar rempli de bouteilles qui auraient faire fureur sous la prohibition et une scène pas très grande mais qui suffit pour avoir des moments d’extase musicale. Et c’est un de ces moments que je vais vivre ce soir à la veille de mon 56éme anniversaire (Pourquoi cacher son âge ?).  

Je me place en bord de scène, apparaît la belle Mary Reynaud, la comtesse aux pieds nus  va faire un très beau set intimiste mâtiné folksong, country et bluegrass, accompagnée de sa guitare et de sa voix qui est, il n’y a pas d’autres mots, magnifique. La demoiselle à déjà du métier et une belle carrière derrière elle. Son dernier EP 6 titres est de toute beauté. Encore des valeurs sûres à faire connaître à son entourage et en plus elle est super sympa !

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Noir ! Dans un Brouhaha de bande sonore où l’on peut reconnaître à la louche, les Beatles, Queen, Elvis, Bowie, Michael Jackson, Springsteen, Genesis, les Spices Girls et cela jusqu'à Lady Gaga. Dans la pénombre, les musiciens entrent en scène et dans un jeu très théâtral où tout le band et Marye scrute la coulisse comme s’il attendait le messie, apparaît un Frank «Mégalo» Carducci (Un petit clin d’œil à Jacques Higelin dans «La bande du Rex»). Le musicien arrive l’air crâne, présomptueux et pompeux, chaussé de grosses lunettes fumées ornées de strasse, des binocles dignes d’un proxénète des bas-fond new yorkais, un gars armé de sa fameuse Shergold double manche basse – 12 cordes attaque dans le bois dur, et dès le premier titre «Slave to rock’n’roll», tu es déjà sur les genoux tellement ça joue fort et surtout bien.

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Étant placé devant Christophe Obadia le guitariste solo, je n’ai pas pu voir Nino Reina le batteur, mais il suffisait de tendre l’oreille pour entendre du bon, du très bon ! Mais de toute manière, tout le band est excellent que ce soit Steve Marsala à la seconde guitare et Olivier Castan au clavier, ce sont des métronomes réglés comme du papier à musique. Et n’oublions pas la voix et le charme de Mary Reynaud qui apporte la touche sensuelle et magique à l’ensemble et bien sûr, le «Boss» et son jeu de basse. Le son de la basse qui est bien mis en avant et qui apporte une belle empreinte musicale à l’ensemble, de surcroît comme la sono était (je trouve !) particulièrement bonne, à la différence de certaines salles où je suis allé, et avec une balance parfaite, cela ne pouvait nous donner que de la bonne musique «Vivante». Je ne cacherais pas que je ne suis pas encore habitué à tout le répertoire de Franck Carducci, autrement dit je ne peux pas encore faire correspondre une musique ou une situation scénique à un titre, mais cela n’empêche pas que ses compositions ont
(1) Marye et le Thérémine
fortement bousculé
ma sensibilité… en bien ! Beaucoup de titres ont du Genesis en eux avec une sorte de fureur en plus comme le titre «Achilles» devant lequel tu ne tournes pas les talons. Des guitares au solos Floydiens, un clavier digne d’un Jordan Rudess ou d’un Jon Lord, un batteur qui frappe comme un Bonzo du Led Zep et doit crever sa caisse claire au moins une fois par soir, un guitariste armé d’un didgeridoo qui, en un duel acharné, poursuit Mary Reynaud de ses assiduités. Les costumes et autres accessoires ont aussi leur importance entre le chapeau haut de forme lumineux et les différentes tenues que Mary échangera souvent en cour de concert, comme  une robe composée uniquement d’arceaux, ou la simple robe de style égyptienne dans laquelle elle nous gratifiera d’une danse digne de Salomé dans la danse des sept voiles, elle va aussi
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s’arnacher d’ailes de papillon lumineuses, qui (
J’ai toujours tendance à toujours trouver des points de similitudes) m’a rappeler un concert de Barclay James Harvest (Le papillon est leurs logo). Et puis il y a un autre instrument que l’on ne trouve pas souvent sur une scène, le Thérémine, cet instrument électronique qui a la particularité de reproduire des sons sans être touché par le musicien, un genre de scie musical électrique et le guitariste Christian Obadia va, à un moment, s’acharner sur l’instrument alors que Mary, qui  elle aussi s’en servira, y restera plus nuancée, y jouera avec plus de lascivité.


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Et le tout conjugué entre eux, donnera «On The Road To Nowhere» un concert, que dis-je un concert, un spectacle total, un genre rock théâtral où la magie opère sur tout les titres avec un beau light-show, et le «Jeune» novice que je suis dans la musique de Franck Carducci est resté scotché, cloué devant un groupe qui joue une musique qui vous prend au tripes ; et sur scène c’est encore plus fort ! Je comprends maintenant mieux tout ceux qui m'ont parlé du personnage Franck Carducci, en plus du musicien polyinstrumentiste qu’il est, c’est un homme généreux avec ses fans, un mec à la sympathie et au charisme certains, la seule chose que je ne lui demanderai pas, c’est où il achète ses chemises !
Le Franck Carducci Band un très beau et très bon combo qui à l’avenir devant lui, même si sa carrière commence à avoir déjà quelques années et qui en mars dernier a gagné un Award en tant que meilleur artiste étranger par le magazine britannique Classic Rock Society. Quand tu commences à écouter leur musique, c’est comme si tu mettais le pied dans une sorte de sable mouvant qui t’engloutit doucement, mais tu t’y sens bien et tu n’as pas envie d’en sortir quitte à être entièrement recouvert.

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Quoi de mieux qu’une petite reprise du Pink Floyd avec «Eclipse» pour finir un concert, Franck Carducci nous fait voir une autre parcelle de son talent, sa face cachée de la lune (Dark Side of the Moon). Au lieu d’écrire toute cette litanie qui n’est (J’espère) ni longue ni ennuyeuse, je n’avais qu’à faire une seule phrase : Écoutez Franck Carducci et allez voir Franck Carducci, c’est un remède contre la tristesse, la nostalgie et la morosité ! (Non ! Je ne suis pas payé pour faire de la publicité !)

Je viens de rentrer chez moi, Il est tard mais je suis sur un nuage ! Je reviens avec cinq CD, trois de Franck, le dernier EP de Mary et «Heureux» d’Ange (Merci Francis !), il est deux heure de matin, je commence ma chronique, je pense que la nuit sera courte ! Encore merci Franck pour les émotions et la joie que tu apportes au gens, tu es une drogue qui devrait être remboursée par la sécurité sociale.

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En me relisant, j’ai l’impression d’avoir fait un «Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil» et d’avoir passé une bonne couche de pommade, mais j’ai juste écrit ce que je pensais avec honnêteté et sans hypocrisie.  

Merci à Laurent Bisson (1) et à Nicole Duda (2) pour m’avoir permis de me servir dans leurs photos qui sont plus belles que les miennes (3) et à la sympathique bande de fous que j’ai pu croiser, de gauche à droite Rosalie Calzada Travers, Franck CarducciFrancis Demange, Francis Travers Jeff Hoffmann et devant Mary de Champagne. A bientôt devant un bon plat de charcuterie !




4 commentaires:

  1. Voilà, toi aussi tu es tombé dans la potion magique de Franck & Cie :D

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  2. Cela ne pouvait en étre autrement, toutes les personnes que j'ai pu amener y retournent, merci pour le petit clin d'oeil Pat

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    1. Je ne pouvais pas vous louper...bande de fous !!!! :D

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