jeudi 28 juillet 2016

ALL THIS AND WORLD WAR II - par Pat Slade


Un Sergent Pepper’s Guère Épais ! par Pat Slade







Une leçon d’histoire avec les Beatles





En 1976 sortait sur les écrans «All This and World War II». Qu’est ce que c’est ? Un mélange de documentaire sur la seconde guerre mondiale et de films d’époque parlant du même sujet. Et alors ? Quoi de particulier ? Quoi de nouveau ? Où sont les différences et les particularités avec d’autres documentaires avec lesquelles nous avons déjà été rassasiés ? Ce film réalisé par Susan Winslow à la particularité d’être accompagné par la musique des Beatles interprétée par d’autres artistes. L’époque des Beatles était les années 60, la guerre a pris fin en 1945, la combinaison est plus que bizarre !

Je ne connaissais que le double album sans savoir que c’était un film, un film qui n’aura aucun succès et sera retiré de l’affiche après une semaine d’exploitation seulement. Il n’y aura jamais aucune sortie ni en VHS ni en DVD, mais il est possible de trouver des copies pirates et quelques extraits d’une dizaine de minutes sur Youtube.

Poster de l'album
Pourtant, certaines reprises des titres des scarabées sont très écoutables, mais les situations dans le documentaire pour lesquelles les morceaux ont été transposés seront plus délicates. Ambrosia le groupe de soft rock des années 70 ouvrira le bal avec «Magical Mystery Tour» où les images représentent les prémisses d’une guerre imminente avec la mise en marche des troupes allemandes. S’en suivra une pléiade d’artistes plus ou moins bons dans leurs interprétations. Elton John fera un «Lucy in the sky with diamonds » très honnête. Léo Sayer, chanteur anglais des années 70, chantera «I Am the Walrus» avec des images de l’attaque de Pearl Harbor. Personnellement, je trouve ça un peu limite, mais quand l’actrice et chanteuse australienne Helen Reddy reprend «The Fool on the Hill»  avec Hitler qui se détend au Berghof, c’est plus cohérent. Sinon certains chanteurs s’empêtrent dans leurs interprétations comme Richard Cocciante avec «Michelle», Rod Stewart et «Get Back», Lindsey De Paul et «Because» et ne parlons pas de Frankie Line et de sa version de «Maxwell’s Silver Hammer». Mais il y a plus de positif que de négatif. Léo Sayer qui fera une très belle version de «The Long and Winding Road» et de «Let it Be». L’allumé notoire qu’est Roy Wood va nous pondre «Lovely Rita» et un «Polythene Pam» délirant. Le dandy rock  Brian Ferry sans Roxy Music fera un jolie «She’s Leaving Home» Avec des images de femmes partant travailler pour soutenir l’effort de guerre, on entend Keith Moon sans les Who et sans sa batterie. Il s’éclate à la manière d’un chanteur des années 30 avec «When I’m Sixty
Four». Un clin d’œil de Tina Turner qui reprend «Come Together» qu’elle avait déjà enregistré en 1970. Status Quo et «Getting Better» reste dans son registre «So British». Les Bee Gees avec «Sun King» accompagneront les images du Japon entrant en guerre.

L’album fera plus de ventes que le film ne fera d’entrées. Une curiosité à écouter, des artistes qui des fois ne sont absolument pas dans leurs registres mais qui arrivent à s’en sortir, mais dans l’ensemble c’est écoutable. Accompagné par le London Symphony Orchestra, l’orchestration sonne très anglaise comme sur certains  titres des Beatles, exemple : «A Day in the Life».

Mais les maisons de disques ne demandent pas la permission aux artistes d’utiliser leurs œuvres et c’est comme cela qu’a été crée «All This and World War II». Mais il y aura pire encore… bien pire !  

En 1978 Michael Schultz, réalisateur connu pour la série «Starsky et Hutch», va pondre une bouse en massacrant un des plus grands albums de rock de tous les temps «Sergent Pepper’s Lonely Heart Club Band», en mettant sur le devant de la scène les Bee Gees qui avaient le vent en poupe depuis l’ère disco et «Saturday Night Fever». A leur coté, l’ancien guitariste des Humble Pie, celui qui faisait parler sa gratte, le bellâtre Peter Frampton

Avec un scénario pourri, on ne peut rien faire de bon. Alors comme pour «All This and World War II» la musique va-t-elle rattraper l’histoire ? Dans la distribution, déjà moins de musiciens que dans le précédent, entre les principaux «acteurs» déjà cités, rajoutons Alice Cooper, Aérosmith, Earth, Wind and Fire et Billy Preston plus quelques acteurs comme Donald Pleasence, Steve Martin et Frankie Howerd

Musicalement les reprises sont très «Guimauve», hormis peut-être «Sgt Pepper’s» qui est un cover convenable et celle de «Come Together» par Aérosmith. Mais il y a surtout des horreurs sans nom. «She’s Leaving Home» par les Bee Gees qui au début est chanté avec ce je pense être un talk-box (Frampton n’est pas loin !). Alice Cooper qui va reprendre le très beau «Because» et va en faire un morceau digne d’apparaitre dans un film d’épouvante. Robin Gibb va faire un «Oh ! Darling» sirupeux à souhait, parfait pour une fin de soirée en boite échangiste.  Et les acteurs vont aussi se lâcher au détriment des Beatles, Steve Martin avec «Maxwell’s Silver Hammer», Frankie Howerd et «When I’m Sixty Four», Georges Burns «Fixing a Hole», un massacre en règle même si ces derniers récitent plus qu’ils ne chantent. Il n’y a que Billy Preston qui arrive à tirer son épingle du jeu avec «Get Back», ce qui est normal quand on sait que ce dernier était le clavier invité par John Lennon sur l’original des Beatles

Les couleurs du film sont tellement vives, que l’on a l’impression d’être sous L.S.D. Donc après avoir péniblement ingurgité les une heure cinquante du film, je me suis jeté sur le DVD des Beatles «Quatre garçon dans le vent», histoire de digérer ce gros gâteau indigeste et coloré comme un cupcake.

Les Beatles ont été mis à toutes les sauces, mais pour ce qui est de ces deux films, je crois qu'ils ont décroché le pompon du nanar.            




2 commentaires:

  1. Je connais ces deux films, et ce sont deux merdes particulièrement remarquables, ah,ah. Je crois que la palme, c'est "All This And World War II". Avoir l'idée de raconter la seconde guerre mondiale sur fond de Beatles.... non mais franchement, rien que l'idée ! Il y avait vraiment de la cocaïne à tous les étages pour qu'un producteur et un réalisateur se mettent ensemble pour faire des trucs pareils.
    Ceci étant, au niveau reprises - saucisses, les albums de reprises de chansons de Renaud ou de Téléphone récemment publiés foutent les jetons aussi.

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  2. Comme tu dis : "Deux merdes...". Même si certain films des Beatles n'étaient pas particulièrement des chefs d'oeuvres comme "Help", c'est quand même plus regardable que c'est deux trucs !!!

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