Un Sergent Pepper’s Guère Épais ! par Pat Slade
Une leçon d’histoire avec les Beatles
En 1976 sortait sur les écrans «All This and World War II». Qu’est ce que c’est ?
Un mélange de documentaire sur la seconde guerre mondiale et de films d’époque
parlant du même sujet. Et alors ? Quoi de particulier ? Quoi de
nouveau ? Où sont les différences et les particularités avec d’autres documentaires
avec lesquelles nous avons déjà été rassasiés ? Ce film réalisé par Susan Winslow à la particularité d’être accompagné par
la musique des Beatles
interprétée par d’autres artistes. L’époque des Beatles était les années 60, la
guerre a pris fin en 1945, la
combinaison est plus que bizarre !
Je ne
connaissais que le double album sans savoir que c’était un film, un film qui n’aura
aucun succès et sera retiré de l’affiche après une semaine d’exploitation
seulement. Il n’y aura jamais aucune sortie ni en VHS ni en DVD, mais il est
possible de trouver des copies pirates et quelques extraits d’une dizaine de
minutes sur Youtube.
Poster de l'album |
Pourtant, certaines reprises des
titres des scarabées sont très écoutables, mais les situations dans le
documentaire pour lesquelles les morceaux ont été transposés seront plus
délicates. Ambrosia le groupe de soft rock des
années 70 ouvrira le bal avec «Magical Mystery Tour» où les images représentent les
prémisses d’une guerre imminente avec la mise en marche des troupes allemandes.
S’en suivra une pléiade d’artistes plus ou moins bons dans leurs interprétations.
Elton John fera un «Lucy in the sky with diamonds »
très honnête. Léo Sayer, chanteur anglais des
années 70, chantera «I Am the Walrus» avec des images de l’attaque
de Pearl Harbor. Personnellement, je trouve ça un peu limite, mais quand l’actrice
et chanteuse australienne Helen Reddy reprend «The Fool on the
Hill» avec Hitler qui se
détend au Berghof, c’est plus cohérent. Sinon certains chanteurs s’empêtrent
dans leurs interprétations comme Richard Cocciante
avec «Michelle»,
Rod Stewart et «Get Back»,
Lindsey De Paul et «Because» et ne parlons pas de Frankie Line et de sa version de «Maxwell’s Silver Hammer». Mais il
y a plus de positif que de négatif. Léo Sayer qui fera une très belle version de «The Long and
Winding Road» et de «Let it Be». L’allumé notoire qu’est Roy Wood va nous pondre
«Lovely Rita» et
un «Polythene
Pam» délirant. Le dandy rock Brian Ferry sans Roxy Music fera
un jolie «She’s
Leaving Home» Avec des images de femmes partant travailler pour
soutenir l’effort de guerre, on entend Keith Moon sans les Who et sans
sa batterie. Il s’éclate à la manière d’un chanteur des années 30 avec «When I’m Sixty
Four». Un clin d’œil de Tina Turner qui reprend «Come Together» qu’elle avait déjà enregistré en 1970. Status Quo et «Getting Better» reste dans son registre «So British». Les Bee Gees avec «Sun King» accompagneront les images du Japon entrant en guerre.
Four». Un clin d’œil de Tina Turner qui reprend «Come Together» qu’elle avait déjà enregistré en 1970. Status Quo et «Getting Better» reste dans son registre «So British». Les Bee Gees avec «Sun King» accompagneront les images du Japon entrant en guerre.
L’album fera plus de ventes que le film ne fera d’entrées.
Une curiosité à écouter, des artistes qui des fois ne sont absolument pas dans
leurs registres mais qui arrivent à s’en sortir, mais dans l’ensemble c’est
écoutable. Accompagné par le London Symphony Orchestra,
l’orchestration sonne très anglaise comme sur certains titres des Beatles, exemple : «A Day
in the Life».
Mais
les maisons de disques ne demandent pas la permission aux artistes d’utiliser
leurs œuvres et c’est comme cela qu’a été crée «All This and World War II». Mais
il y aura pire encore… bien pire !
En 1978 Michael Schultz, réalisateur
connu pour la série «Starsky et Hutch», va pondre une bouse en
massacrant un des plus grands albums de rock de tous les temps «Sergent
Pepper’s
Lonely Heart Club Band», en mettant sur le devant de la scène les Bee Gees qui avaient le vent en poupe depuis l’ère
disco et «Saturday
Night Fever». A leur coté, l’ancien guitariste des Humble Pie, celui qui faisait parler sa gratte, le bellâtre Peter
Frampton.
Avec
un scénario pourri, on ne peut rien faire de bon. Alors comme pour «All This and
World War II»
la musique va-t-elle rattraper l’histoire ? Dans la distribution, déjà
moins de musiciens que dans le précédent, entre les principaux «acteurs» déjà cités, rajoutons Alice Cooper, Aérosmith, Earth, Wind and
Fire et Billy Preston plus quelques
acteurs comme Donald Pleasence, Steve Martin et Frankie Howerd.
Musicalement
les reprises sont très «Guimauve», hormis
peut-être «Sgt
Pepper’s» qui est un cover convenable et celle
de «Come
Together» par Aérosmith. Mais il y a
surtout des horreurs sans nom. «She’s Leaving Home» par les Bee Gees qui au début est chanté avec ce je pense être
un talk-box (Frampton
n’est pas loin !). Alice Cooper
qui va reprendre le très beau «Because» et va en faire un morceau digne
d’apparaitre dans un film d’épouvante. Robin Gibb
va faire un «Oh !
Darling» sirupeux à souhait, parfait pour une fin de soirée en boite
échangiste. Et les acteurs vont aussi se lâcher au détriment des Beatles,
Steve Martin avec
«Maxwell’s
Silver Hammer», Frankie Howerd et «When I’m Sixty
Four», Georges Burns «Fixing a Hole»,
un massacre en règle même si ces derniers récitent plus qu’ils ne chantent.
Il n’y a que Billy Preston qui arrive à tirer
son épingle du jeu avec «Get Back», ce qui est normal quand on sait que ce
dernier était le clavier invité par John Lennon sur l’original des Beatles.
Les
couleurs du film sont tellement vives, que l’on a l’impression d’être sous L.S.D. Donc
après avoir péniblement ingurgité les une heure cinquante du film, je me suis
jeté sur le DVD des Beatles «Quatre garçon dans le vent», histoire de
digérer ce gros gâteau indigeste et coloré comme un cupcake.
Les Beatles ont été mis à toutes les sauces, mais
pour ce qui est de ces deux films, je crois qu'ils ont décroché le pompon
du nanar.
Je connais ces deux films, et ce sont deux merdes particulièrement remarquables, ah,ah. Je crois que la palme, c'est "All This And World War II". Avoir l'idée de raconter la seconde guerre mondiale sur fond de Beatles.... non mais franchement, rien que l'idée ! Il y avait vraiment de la cocaïne à tous les étages pour qu'un producteur et un réalisateur se mettent ensemble pour faire des trucs pareils.
RépondreSupprimerCeci étant, au niveau reprises - saucisses, les albums de reprises de chansons de Renaud ou de Téléphone récemment publiés foutent les jetons aussi.
Comme tu dis : "Deux merdes...". Même si certain films des Beatles n'étaient pas particulièrement des chefs d'oeuvres comme "Help", c'est quand même plus regardable que c'est deux trucs !!!
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