C’était
la grande époque de ce qu’on appelait le renouveau du rock français (si tant
est qu’il y avait eu quelque chose avant… oui, du Prog avec Ange ou Triangle, mais bon...) un courant qui tenait davantage de
la New Wave anglaise, et qui faisait bouillonner la ville de Rennes. On y
trouvait son inspiration davantage du côté du Velvet, des Stranglers, de la
cold wave, que du côté de Chuck Berry ou Muddy Waters. Il y avait Marquis de
Sade, Taxi Girl, Jacno, plus tard Les Valentins, Niagara et même Indochine. Et
parmi eux, Etienne Daho, dont le premier disque MYTHOMANE sort en
1981.
Mais
c’est le 45 tours « Le grand sommeil » qui va tout déclencher, avec son
clip multi diffusé. Les grandes heures de Jean Baptiste Modino, abonné du Top 50... La décennie Daho est lancée (qu’il partage tout de même
avec Bashung ou les Rita), chaque album se vendra plus que le précédent, les
singles cartonnent, de « Week end à Rome », « Tombé pour la
France », « Duel au soleil », « Epaule Tattoo »...
S’il y avait quelques traces de guitares à ses débuts, elles ont vite disparu
au profit des synthés, ce qui pour ma part est rédhibitoire. La qualité des
chansons étaient noyées dans une production 80’s, froide et métallique, une
batterie électronique sur-mixée, calibrée pour les dance-floor.
Et pourtant quand on tend l’oreille, on entend des textes imagés, travaillés, référencés, une poésie bien à lui, qui joue habilement des sonorités et des rythmes. Paroles pas toujours très audibles, faute à une voix fluette et cotoneuse à force de se rapprocher du micro. Sur le mini album TOMBE POUR LA FRANCE on y trouve deux reprises, « Chez les yéyés » de Gainsbourg, et « Arnold Layne » de Pink Flyod, période Syd Barrett. Ce qui résume bien la double influence qui frappe Daho, un pied en France, un pied en Angleterre.
Et pourtant quand on tend l’oreille, on entend des textes imagés, travaillés, référencés, une poésie bien à lui, qui joue habilement des sonorités et des rythmes. Paroles pas toujours très audibles, faute à une voix fluette et cotoneuse à force de se rapprocher du micro. Sur le mini album TOMBE POUR LA FRANCE on y trouve deux reprises, « Chez les yéyés » de Gainsbourg, et « Arnold Layne » de Pink Flyod, période Syd Barrett. Ce qui résume bien la double influence qui frappe Daho, un pied en France, un pied en Angleterre.
Et
c’est là-bas qu’il enregistre son quatrième album POUR NOS VIES
MARTIENNES en 1988, dans une tonalité plus pop, aux arrangements plus
raffinés, avec « Bleu comme toi » que j’aime beaucoup, et l’atmosphérique « Des heures
hindoues », gros succès encore. Etienne Daho est partout, il écrit,
produit pour les autres (Françoise Hardy, Lio, Dany, Sylvie Vartan…), il
s’exile à Londres où il ne dépareille pas, salué aussi par ses pairs
londoniens. Comme le Thin White Duke (Bowie, donc), il va se payer son album soul et cuivré
aux Etats Unis, PARIS AILLEURS (1991) avec notamment le très bon
« Des attractions désastres », avec batterie bien funky, cocotes de
guitares et chœurs gospels, ou le « Toi + moi » cuivré à souhait.
C’est ce Daho que j’aime bien, plus que celui de EDEN en 1996,
retour aux sons électros.
Daho
tourne beaucoup, il aime la scène, il a une manière à lui de bouger, qui lui a valu le surnom de grande nouille. Et enregistre donc des albums live, ou les arrangements
technos disparaissent, privilégiant des formations restreintes, classiques, de
guitares et de claviers, avec des intonations soul ou funk très présentes.
C’est l’esprit de son dernier album en date LES CHANSONS DE L’INNOCENCE
RETROUVEE (joli titre) en 2013, inspiré de l’univers du poète William
Blake, avec une pochette censurée par un bandeau (oh mon dieu, des
seins !!!) qu’on vous montre (nous) intégralement. Qui est cette fille ?
On n’sait pas…
avec Debbie Harry |
Des
textes inspirés mais parfois abscons, j’avoue ne pas toujours comprendre de
quoi il retourne, d’autant que Daho fait moins dans la narration que dans
l’introspection. « Les torrents défendus » accueille Nile
Rodgers à la guitare, qu’on retrouve aussi sur « L’étrangère »
chantée eu duo avec Debbie Harry (ex Blondie). On ressent encore ce petit
souci de voix, plus grave avec l'âge et la clope, posée, mais frêle, et pas toujours très juste. Disons,
sur le fil. D’autant que les compositions de Daho ce n’est pas trois accords
basiques, c’est plus sophistiqués ! Pas simple ensuite d’y poser une voix.
Souvent il n’atteint pas la note directement, essaie par la droite, la gauche, et
finit par tomber dessus.
« Onze
mille verges » est très réussie, change un peu, le tempo est plus lent,
piano profond, et puis « Onze mille cierges, alcool et barbituriques / Je
flotte dans les rues comme sous analgésique / Mon costume est souillé de larmes
et de suie / De la rue des Saint Pères à Soho où tu me poursuis » c’est
pas mal, non ? L’album se finit sur le titre éponyme, un riff tout bête
mais génial à la guitare, les cocotes encore, arrangements pur disco pour se
remuer le popotin.
Etienne
Daho, bien qu’il ait sorti des singles à la pelle, est plutôt un homme
d’albums, conçus et réfléchis avec cohérence. On sent le soin apporté aux
compositions, à la production (une parenté avec Christophe, Alain Chamfort, Bashung). LES CHANSONS DE L’INNOCENCE RETROUVEE tranche nettement par rapport aux
albums de variété lambda, exigeant, sophistiqué, même si on aurait aimé plus de
diversité. C’est un très beau disque, qu’on apprécie ou pas le bonhomme. De tous
les représentants de cette fameuse scène rennaise, il est le seul à poursuivre
sa carrière avec autant de succès, et de réussite. Je ne vois toujours pas en
quoi Etienne Daho représenterait une idée du « rock » français, mais
il s’est affirmé avec les années comme une référence, artiste humble, discret, qui sait parfois rompre avec l'ordinaire, comme lorsqu'il reprend les poèmes de Jean Genet (LE CONDAMNE A MORT, 2010), en scène , avec Jeanne Moreau.
On écoute "Le Malentendu" et ses violons majestueux...
000
Bon, je dis rien, je me réserve pour Bowie.
RépondreSupprimerJ'ai rien contre Daho, même si je l'écoute pas souvent...
RépondreSupprimerJ'aime bien son côté dandy sympatoche, sa simplicité, c'est un type modeste, qui a toujours un discours de fan, qui ne se l'est jamais joué "star"...
Pas la voix du siècle, assurément, mais il se sert intelligemment de ses carences, il a trouvé un style assez facilement reconnaissable, un peu comme Gainsbourg en son temps ...
Si, si, y'avait des guitares sur "pop satori", ils sont trois sur les crédits du disque ... Pas vraiment des as du manche (Soligny ? William Orbit ???).
Par contre, pas filer l'adresse et le numéro de portable de la fille sur la pochette, ça fait boulot bâclé, M'sieur B. Suis déçu, tu nous avais habitué à plus de rigueur journalistique ...
Filer le n° de téléphone de la fille en photo ??? Eh, tu lui veux quoi à ma femme, hein ? Si t'as un truc à lui dire, tu passes part moi...
Supprimerc'était ta femme Luc, ah mince! je savais pas, sinon tu penses bien....
Supprimerdommage Shuffle j'aurai aimé t'entendre sur Daho....
A priori pas trop ma cup of tea mais...
RépondreSupprimerJ'aime plutôt bien ses tubes des années 80. Du coup, peut être me laisserai-je tenter par celui ci. Histoire de voir l'évolution de ce chanteur assez discret et élégant.
Bonjour a votre Dame cher Luc (glups).
J'ajoute que si la pochette du disque m'évoque celle de "L'imprudence" de Alain Bashung, ce titre et ses violons m'y ramène également.
RépondreSupprimerOui, Vincent, il y a une parenté entre les deux chanteurs, dans leurs approches à "produire" des disques.
RépondreSupprimerBin moi, la nana je lui mettrais bien une cartouche, je lui casse ses pattes arrières à cette poule.
RépondreSupprimerJe vais trop fort ? Censuré ?
Merde alors.