samedi 14 mars 2015

BRAHMS – Concerto pour piano N° 1 – Claudio ARRAU - C.M. GIULINI – Par Claude Toon



- Bonjour M'sieur Claude. En discutant avec M'sieur Pat Slade, j'ai appris que la discographie de ces concertos est pléthorique… Pourquoi votre choix ?
- Pat a raison ma petite Sonia ! Pour vous répondre, je n'ai jamais parlé de Claudio Arrau jusqu'à présent, d'où le choix de cet enregistrement ancien mais cultissime…
- Un pianiste et un chef italiens... si je me fie aux noms de ces artistes... Et puis Giulini a déjà été invité dans le blog si je ne me trompe pas ?
- Oui, Giulini était italien et deux articles lui ont déjà été consacré, mais Claudio Arrau était d'origine chilienne, un poète du clavier, romantique et tourmenté…
- Anciens ces enregistrements dites-vous… C'est écoutable tout de même ?
- Ha ha ! Oui, tout à fait, une belle stéréo du début des années soixante. La grande époque du Philharmonia, l'orchestre de studio de EMI…

Claudio Arrau (1903-1991)
Claudio Arrau voit le jour au Chili en 1903. Il est le fils d'une pianiste amateur Lucrecia León Bravo (1859-1959) et d'un père Ophtalmologiste. L'enfant va perdre son père peu après sa naissance. Un drame cruel pour un gamin dont l'inéluctable et la destinée ne sont pas encore des concepts acquis et acceptés. Il va souffrir de cette blessure toute sa vie.
En 1911, sa mère qui a détecté les dons précoces chez son fils obtient une bourse d'étude pour Berlin. À 8 ans le gamin est pris en main par Martin Krause, qui, plus qu'un professeur, va devenir un père "adoptif" (transfert affectif diraient les psys). Les progrès de l'adolescent sont fulgurants, car à 11 ans le jeune Claudio est capable de jouer les Études d'exécution transcendantes de Liszt !!! Martin Krause avait été lui-même élève de Liszt. Pourtant seulement âgé de  de 65 ans, Martin Krause meurt l'année des 16 ans de son élève. Arrau n'acceptera jamais un autre professeur. En a-t-il besoin d'ailleurs ? Très affecté par la perte de son mentor qui tient le rôle de père, il va se rapprocher des courants psychanalytiques en pleine essor depuis les travaux de Freud et Jung à Vienne. (Freud détestait la musique !)
Arrau obtient le prix Liszt en 1919 et 1920, prix non attribué depuis 45 ans, puis disparu, réapparu en 1986… Bref, à souligner car le lauréat n'a que 16 et 17 ans ces années là…
Après un début de carrière en demi-teinte du fait de la disparition de Krause, Claudio Arrau obtient un poste de professeur à Berlin à 22 ans. Très exigeant avec lui-même, il ira se présenter au concours de Genève de 1927 présidé par Alfred Cortot et Arthur Rubinstein qui se demandent ce qu'un pianiste déjà aussi confirmé fait là ! Sa carrière s'envole… Elle va durer près de 80 ans, jusqu'à son dernier souffle en 1991. Le petit Claudio avait donné son premier récital à 5 ans ! En 1940, il fuit le nazisme pour les USA par idéologie (il demandera la nationalité américaine en 1979 lors du coup d'état du dictateur chilien Pinochet).
Certains critiques ont étiqueté Claudio Arrau de pianiste "germanique", voire traditionaliste, de par sa formation à Berlin et sa passion pour les compositeurs comme Bach, Schubert, Liszt, Brahms et Beethoven. Arrau brillait aussi dans les musiques plus modernes et d'origines variées : Debussy, Albéniz et Ravel… et même le sérialiste Schoenberg. Dans toutes ses interprétations, Arrau s'attachait à une fidélité absolue au texte. Il adoptait un jeu puissant, une lecture à deux dimensions. Pour préciser, on a dit de sa technique qu'il jouait du clavier, tant dans la plénitude de la tessiture des 88 notes (horizontalité), que dans la force dynamique (verticalité). Pour surmonter ses angoisses dues à l'absence de père et explorer l'âme des œuvres à travers une introspection de la psychologie des compositeurs, Arrau s'est appuyé sur la psychanalyse. Il confiera le fruit de trente ans d'expérience psychanalytique dans un ouvrage paru en 1982 (regard d’un interprète sur la psychanalyse, Arrau parle, conversations avec J. Horowitz, Gallimard). Il laisse une discographie immense, on s'en doute…
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Carlo-Maria Giulini vers 1960

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7ème chronique Brahmsienne dans le blog ! Il faut dire qu'il y a si peu de déchet dans l'œuvre de ce grand romantique qu'il n'est pas surprenant d'avoir fréquemment sa visite ! Pour la biographie, l'article consacré à deux de ses quintettes (alto, clarinette) vous contera les grands moments de l'existence du personnage (Clic). Doit-on parler de concertos pour piano ou de symphonies avec piano obligé ? Pourquoi cette question zarbie ? Brahms explose la forme concerto de diverses manières. La durée de ses deux concertos atteint la cinquantaine de minutes, du jamais vu même avec "l'empereur" de Beethoven. L'orchestre se voit confier un rôle réellement symphonique, presque autonome et non un rôle de faire valoir du soliste qui pourtant se confronte à une partition qui peut lui faire peur par sa complexité et sa virtuosité. Dans le second concerto qui aura forcément sa chronique, Brahms ajoute un second allegro entre le large mouvement introductif et l'andante, un allegro qui assure la fonction des scherzos des grandes symphonies romantiques. Symphonies ou concertos pour orchestre avec piano ? Dans les deux cas : deux monuments !
À noter que l'on retrouve Carlo-Maria Giulini qui était la vedette du commentaire sur la 4ème symphonie. Manque d'imagination de votre rédacteur ? Non, un hasard. Le chef italien a été un interprète inspiré du compositeur allemand, et donc ce n'est pas surprenant de le retrouver un temps dans une intégrale des symphonies avec la Philharmonie de Vienne (une référence réalisée en fin de carrière), et 30 ans avant comme accompagnateur de Claudio Arrau à la tête du Philharmonia, dans la première gravure que le pianiste argentin confiera au disque. Trois autres enregistrements suivront sur une courte période de  10 ans. Certaines ont disparu, celle avec et le Concertgebouw d'Amsterdam dirigée dans un style moins austère par Bernard Haitink (grand interprète de Brahms) se maintient au catalogue. Meilleure ? Question sans intérêt ! Comme dirait Philou, on risque de comparer des Saint-Emilion, des Château Margaux et autres Médoc premier grands crus classés. La sensibilité personnelle ferra la différence.
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Brahms vers 1860
XXXXX
Le premier concerto opus 15 pour piano est l'œuvre d'un compositeur encore jeune de 26 ans. Le second opus 83 sera composé plus de 20 ans plus tard et, curieusement, il apparaîtra comme une musique moins dramatique, plus juvénile. Créé en 1959 à quelques jours d'intervalle à Hanovre puis Leipzig, l'ouvrage avec Brahms au piano fait un bide absolu. Le public habitué à des œuvres plus courtes, à une omniprésence hédonistes des solistes, ne comprend pas les intentions du musicien… Le lot douloureux des génies novateurs…
L'orchestration est hyper classique, beethovénienne (2/2/2/2, 4 cors, 2 trompettes, timbales et cordes).

1 - Maestoso - Poco piu moderato : Maestoso : Majestueux, c'est le moins que l'on puisse dire à l'écoute de cette tellurique ouverture symphonique de 80 mesures. Des roulements de timbales, des appels ardents des cors, un mascaret de cordes appuyé par l'harmonie ; une tempête… On pense au début d'une symphonie, à l'ouverture du Vaisseau Fantôme d'un certain Wagner, ce qui est une idée gonflée, car Brahms détestait le compositeur d'opéras saxon. On est en droit de se demander "mais quand le piano va-t-il faire son entrée et comment" ?
À propos du début du concerto "Empereur" de Beethoven par Michelangeli et Giulini, j'avais comparé le chef à un Visconti de la baguette et noté une direction empreinte de noblesse. On retrouve ici cette immensité sonore, le Philharmonia rugit et envahit tout l'espace. Aucune emphase pourtant comme j'ai pu le lire parfois, mais un éclat surhumain, une atmosphère pathétique. Cette introduction impétueuse se calme à la mesure 25 pour énoncer une mélodie plus méditative, aux accents élégiaques, une ambiance qu'affectionnait Brahms, une mélopée nostalgique, un retour au romantisme de son mentor Schumann. Ce thème sera exploité par le piano dans les développements ultérieurs.
L'entrée du piano semble presque discrète, succédant à un orchestre enfin assagi. Quelques notes délicates mais qui gagnent rapidement en intensité… Le jeu d'Arrau est profond, sans aucune sécheresse. Le pianiste possède ce don de jouer fort, mais sans 'taper" ses notes. L'énergie paraît surgir au-delà des mains. Autre magie : le legato d'une belle franchise sans pour autant qu'Arrau scande le phrasé d'un staccato cassant. On pourrait écrire des pages sur cette musique qui a déconcerté à juste titre le public. En effet, l'architecture du mouvement établit une symbiose entre le jeu du piano et l'orchestre et non une opposition conflictuelle, une compétition même ludique toujours de mise dans le genre concerto.
Wikipédia fait une remarque intéressante avant la discographie proposée (presque à jour) : "Le chef ne peut pas être un simple accompagnateur". Très juste, car la dimension symphonique de ce concerto exige un maestro dirigeant en totale synergie avec le pianiste. Mission remplie en cette année 1961.
Piano (fin XIXème siècle)
Impossible d'explorer en détail ce mouvement si long, un concerto à lui tout seul. On trouve même une cadence intermédiaire (un solo du piano). On se doit d'admirer la rigueur de la construction qui permet une grande facilité d'écoute, même avec des matériaux musicaux aussi variés. Cors et bois ne sont pas oubliés dans le sens où, par moment, le piano se tait et leur offre leurs propres "one instrumental show", puis leur répond dans une totale communion…

2 – Adagio : À l'instar du premier mouvement, de longues phrases des cordes introduisent l'adagio. Des notes lointaines des bois, un violoncelle perdu dans la brume. Le thème des cordes est repris par le hautbois. De nouveau ce climat symphonique avant que le piano énonce quelques notes sans réelle rupture de ton avec les phrases orchestrales qui précèdent. La musique se déploie, crépusculaire. Le piano se mêle aux motifs des bois. Symphonie concertante ? Ce titre d'un ouvrage pour violon, alto et orchestre de Mozart (commenté en son temps) vient à l'esprit. Brahms avait écrit le mot "Benedictus" sur la partition autographe et il est vrai que cette douce méditation révèle un caractère religieux. C'est à souligner car la spiritualité n'est guère de mise dans des concertos destinés à faire briller un instrument et le virtuose qui lui fait face. (Pourtant, la spiritualité peut se trouver dans les derniers concertos du Franc-maçon Mozart.) Les oreilles affinées pourront entendre des échos du Requiem Allemand. Rien de surprenant, certains motifs destinés à ce concerto ont été mis de côté et réutilisés par le compositeur quelques années plus tard, lors de la composition de cette œuvre religieuse luthérienne. Le développement central se conclut pas un passage dramatique mais que, ni Arrau, ni Giulini ne désirent extatique. Toutes l'interprétation respire l'intériorité, la réflexion, le secret.

3 – Rondo : le final est d'un intérêt moindre que les deux premiers mouvements. La mélodie se veut dansante, d'abord légère puis plus animée. Brahms construit son final comme une suite de variations. Le compositeur aimait  et était passé maitre dans cet art, soit dans des ouvrages dédiés : les variations pour piano : Variations sur un thème de Paganini, ou pour orchestre : Variations sur un thème de Haydn, voire au sein d'un ouvrage a priori destiné à respecter la forme sonate comme le final de la 4ème symphonie. Arrau et Giulini peuvent sembler très sages dans ce final qui débride enfin le concerto, mais quelle perfection plastique, quelle absence de pathos. L'art de faire cohabiter grandeur et intimisme !

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Impossible de ne pas parler de la première version stéréo parue chez RCA en 1954. Arthur Rubinstein au jeu délicat et Fritz Reiner cravachant le Symphonique de Chicago bouscule les tempos. Ils nous plongent dans un volcan. Guère romantique, plutôt apocalyptique… On ne s'ennuie pas une seconde et le son vieux de 60 ans nous saute à la g**le !!! (RCA – 5/6)
Tempos également très vifs dans le duo Rudolf Serkin et George Szell à la tête de l'orchestre de Cleveland. L'orchestration de Brahms retrouve une fougue et une clarté de jeune homme qui semble, après l'écoute, faire défaut aux autres enregistrements. Le jeu de Serkin est acéré. Pour certain, c'est le miracle, Brahms rendu à sa quintessence, il faut dire qu'à l'écoute du jeu viril du piano, de la présence claire des bois, des cuivres parfaitement captés, du legato nerveux, ça se défend. Un vent de folie. (Sony – 6+/6)
Les années passent, les grands pianistes historiques laissent place à une nouvelle génération. En 1984, Krystian Zimerman rajeunit le catalogue avec la complicité de Leonard Bernstein. Curieusement, avec des tempos pourtant retenus, le concerto retrouve une vitalité et une alacrité digne de Rubinstein et Serkin, mais sans perdre sa nostalgie romantique. Ce disque confirme bien que deux grands maîtres doivent conjuguer leurs talents pour magnifier le propos (Dgg – 5/6).
Enfin mon péché Mignon. Encore des "pointures". Le pianiste d'origine brésilienne Nelson Freire, le chef Italien Riccardo Chailly et le Gewandhaus de Leipzig réalisent la gravure marquante du XXIème siècle en 2006. Tempos décoiffants (46'), prise de son transparente et dynamique lors de concerts en live à Leipzig, le feu et l'airain. Cette énergie ne cache en rien la finesse et les détails de la partition. L'émotion est présente à chaque mesure. Indispensable (j'ai assisté aux reprises des concerts au TCE à Paris, le public était comme statufié face cette prouesse musicale, à la ductilité du jeu de Freire – qui a une poigne d'acier comme j'ai pu le constater en faisant dédicacer le double CD pour Maggy Toon ! (DECCA – 6/6). Et si la musique de Brahms, natif de Hambourg convenait à merveille à un duo pianiste sud américain et chef italien ???

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La vidéo suivante a été créée à partir d'un vinyle, ça grattouille… Pour les amateurs de lecture de notes, la partition défile… à la bonne vitesse… ce n'est pas toujours le cas (pas facile la synchro, il faut bien le dire).
- Mon Dieu M'sieur Claude, il y en a des notes !!!!
- Eh Eh Sonia, ce n'est pas une chanson de Violetta, la nouvelle coqueluche des ados…


10 commentaires:

  1. le concerto n°5 de Beethoven par Claudio Arrau chez "Trianon" qui fait partie de mes premiers disques acheté, Carlo Maria Guilini et la symphonie n°1 "titan" de Malher chez EMI peut etre la référence (du moins pour certains). Deux artistes qui ensemble ne pouvaient faire que quelques chose de beau et ce concerto n°1 de Brahms en est la preuve; Le très connu premier mouvement nous donne la mesure des deux musiciens et de l'orchestre, un adagio.....pfff ! y a rien a en dire et à simplement écouter et pour le rondo, tu croirais sur les première mesure entendre du Bach ! La classe quoi !
    Très belle "Ouverture tragique" qui mérite son nom par sa texture tourmentée, la version de Jean Martinon est pas mal non plus ( Hé oui Claude ! Encore lui !). Le concerto n°2 n'a pas a rougir de son copain n°1. Pour la "variation sur un theme de Haydn" il y a bien longtemps que je ne l'avais pas écouté, j'ai une version de 1942 par Furtwangler (Couplé avec la 9e de Beethoven" chez Turnabout

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  2. Merci Pat,
    Oui La 1ère de Mahler "Titan" à Chicago (1971) reste "une" des références. LA référence fans ce répertoire reste pour moi un concept sujet à caution. On peut trouver son bonheur avec Bernstein à Amsterdam, Bruno Walter avec l'orchestre de la Columbia, Ivan Fischer à Budapest et quelques autres qui peuvent aussi prétendre à monter sur le podium.
    Dans le disque Giulini, j'adore la limpidité de l'adagio. À noter qu'un LP a été réédité en 2013 ! Je serais curieux d'entendre le résultat car la prise de son du premier LP et de la numérisation en CD n’était pas miraculeuse...

    Enfin pour la petite histoire, Giulini a enregistré avec Alexis Weisenberg ce concerto n°1 de Brahms également pour EMI. L'intro est un raz de marée, de mémoire. On le trouve réédité en CD dans un coffret de 9 CD avec pleins de concertos enregistrés par Giulini (il a aussi celui avec Arrau, un doublon, ça fait un peu intello, insérer le 2ème par Arrau aurait été pus malin). Il y a même les 4 saisons de 1955 en mono, et le plus incroyable c'est que ça a beaucoup moins vieilli que I Musici ou Scimone, etc...

    Turnabout... Pas neuf... J'en ai quelques uns dont des Bruckner par Horenstein en mono convertis en stéréo. Génial mais le son... heuuuu... Ca ne nous rajeunit pas ce label !

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  3. Pas neuf, c'est le cas de le dire, l'enregistrement de Furtwangler est en live, avec un public qui tousse de temps à autre et jamais au bon moment ! et comme tu dis, un son plus que moyen !

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  4. aimez vous Brahms ? Ya ich liebe

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    1. Ahhh quelques mots qui font plaisir Guy-Williams :o)

      Sagan-Litvak-Ingrid Bergman-Yves Montand : une question encore d'actualité car Brahms n'est pas le compositeur qui apporte une audience record à mes chroniques par rapport à Beethoven ou même des inconnus que l'on redécouvre… Pourquoi ? Mystères !!!

      Ce compositeur découvert en France seulement après la guerre reste toujours en retrait alors que, faisant preuve d'une imagination folle : Les salles Pleyel (devenue Philharmonie) ou le TCE programment son cycle symphonique tous les ans… Second mystère !

      Bref merci et comme moi j'adore, il y aura de nouvelles chroniques…

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  5. Le coffret dédié à Rubinstein que vous mentionnez reprend la gravure accompagné de Reiner, mais a le mauvais goût de laisser de côté la mouture avec Leinsdorf à Boston qui en constitue à mon avis une mouture alternative de très bon goût. Toujours sur le premier, il y a la "culte" mouture de Clifford Curzon avec Szell, un oubli impardonnable cher chroniqueur ! :)

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  6. Merci Sylvain pour ces compléments.
    J'avoue ne connaître Clifford Curzon que de nom. Il n'est pas très bien servi au disque : soit un coffret DECCA de 28 CD, soit des quelques albums isolés dans un répertoire pour lequel je possède déjà moult versions...

    J'ai écouté le disque Curzon - Szell sur Deezer. Tellurique et d'une mise en place sans faille de l'orchestre !!! Géant !!!

    Impardonnable ? Mince j'espère que le directoire du blog ne va pas me virer...
    Merci pour ce tuyau. Même au bout au bout de 50 ans de cohabitation avec la musique et les disques, je ne sait pas tout... Heureusement d'ailleurs...
    ;o)

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  7. Curzon a eu la mauvaise fortune d'être majoritairement enregistré en mono ou dans des conditions où l'on ne peut que "deviner" son talent. Le disque avec Szell est un des seuls à ma connaissance à faire exception à ce constat.
    Le jeunot que je suis pourra s'estimer heureux, si au bout de 50 ans il aura acquis votre connaissance du répertoire. Dans l'intervalle je ne peux que vous lire avec plaisir et apporter mon humble complément, quand cela m'est possible.

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  8. Une autre version de ce concerto de Brahms, version atypique et historique : Bernstein et Gould, en 62 à NY. C'est un enregistrement radio, avec un moment unique, et hilarant : Bernstein prévient le public, avant l'exécution (donc anglophones only), qu'il va entendre une version..."rather unorthodox" de ce concerto, et explique pourquoi.
    Un grand moment de ce fabuleux communicant qu'était Bernstein !
    https://www.youtube.com/watch?v=zuxPKikM0NI

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    1. Merci Michel pour cette suggestion.
      Je viens seulement de trouver une heure pour écouter cette version (qui existe en CD)
      Dérouté (sans doute comme beaucoup) par le tempo initial, on se laisse gagner par la frappe au scalpel de Gould et la mise en place du NY Philharmonic... Crainte de l'emphase pour découvrir le cosmique malgré le son un peu raide mais assez transparent en même temps :o)

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