vendredi 13 mars 2015

R.I.P DAEVID ALLEN (1938-2015)






Le Gong ne sonnera plus






En cherchant au plus loin que j’ai pu dans la généalogie du rock progressif en France, il semblerait que beaucoup pourraient réclamer la paternité du style. Des groupes comme Ame son, Gong et Triangle, nés tous les trois en 1967, seraient les précurseurs des Ange, Atoll et autre Mona Lisa. Certains vont me dire que Gong n’est pas vraiment français puisqu’il fut fondé par Daevid Allen, australien, ex guitariste du groupe psychédélique anglais Soft Machine et que dans ses rangs, outre le flûtiste parisien Didier Malherbe on pourra aussi trouver la chanteuse anglaise Gilly Smyth et plus tard  Steve Hillage (qui tournera aussi avec le groupe de Pye Hastings : Caravan (Groupe qui aura bientôt sa chronique)), Tim Blake, Allan Holdsworth , Pip Pyle et bien d'autres musiciens. mais on s'en fout, la musique n'a pas de frontières, elle est universelle ! 

Après une tournée en France avec Soft Machine, Daevid Allen s'est vu refuser le retour  en Angleterre à cause de sa nationalité. Le poète australien, inspiré par les écrivains de la beat generation (Kerouac, Ginsberg, Burroughs) crée Soft machine en 1966 avec Kevin Ayers (clic), un groupe inclassable qui mélange allègrement psyché, free jazz, folk, rock, et fait la part belle aux improvisations. Puis en 1967 et en France, il fonde ce qui deviendra Gong, un collectif tout aussi délirant, même parfois cosmique.  

En mai 1968, il prend part aux manifestations en distribuant des ours en peluche aux policiers tout en récitant des poèmes, mais il est méprisé par les autres manifestants qui le prennent pour un beatnik. Il fuit Paris et la police pour Majorque ou commencera l’aventure de Gong  qui restera son cheval de bataille pour le restant de sa vie d’artiste. Allen, avec Gong ou en solo, c'est plus de 50 albums dont les fameux «Camembert Electrique» ,  le "Obsolete" de Dashiel Hedayat (clic), "Flying teapot", "Gong est mort, vive Gong!", "Shamal".  Il restera un des artistes les plus prolifiques de son époque. 

En 2014 la santé de Daevid Allen se détériore rapidement, à cause d’un cancer qui au départ n’était qu’un kyste au cou et s'est propagé au poumon. Il n’acceptait pas l’acharnement médical et les opérations sans fin. Le poète troubadour guitariste qui avait trouvé l’inspiration et une terre d’accueil en France s'est éteint ce 13 Mars 2015, il n'aura pas été sauvé par le gong..

L'école de Canterbury perd un de ses enfants. R.I.P David. 

8 commentaires:

  1. Ha ça c'est une bad news !
    Gong ! camembert électrique... Et tous les autres galettes à consommer sans modération.
    Dire que Gong était français ? Allez soyons chauvin OUI ! Mais il y avait la patte de ce UK man.

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  2. Je dois avouer ne pas connaître la musique de ce groupe (un très vague souvenir du frère d'un copain qui essayait désespérément de m'instruire en matière de Rock Progressif, dont ce Gong, parmi d'autres).
    Un très bon groupe Finlandais de Heavy-Rock qui prend un malin plaisir à truffer son univers de références en hommage à la musique des années 70 (titre, paroles et pochettes) a baptisé un de ses disques "The Six dimensions of the Electric Camenbert".

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  3. J'ai accroché assez tôt. Je préfère la période You/Shamal/Gazeuse. Groupe assez inclassable: je déteste le prog, mais j'aime bien Gong. Et Steve Hillage. Je mettrais plutôt ça dans la case planant/jazz-rock.

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  4. Gazeuse est assez déroutant et surprenant !
    moi aussi je ne suis pas un fan du Rock Prog, j'y fais des détours avec une niqab.
    Mais Gong reste un groupe à découvrir, j'ai des groupes comme celui-ci où j'ai mis des années pour apprécier, comme CAMEL par exemple...
    www.hardmaisrock.com
    (un peu de pub pour ma gueule )

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  5. Il y a en fait plusieurs Gong, mais la période "Camembert Electrique", "Flying Teapot", "Angel's Egg" et "You" est très intéressante. Les live de cette époque sont passionnants également, grâce à l'immense talent des musiciens du groupe de l'époque qu'étaient Didier Malherbe, Francis Moze, Pierre Moerlen et Steve Hillage. Le seul point irritant étaient les incantations cosmiques de Gilly Smith, la copine de Allen, totalement kitsch et vraiment dans l'air du temps hippie de l'époque. Le reste a extrêmement bien vieilli, je trouve. "Continental Circus" est également excellent, et surprenant. Encore un membre de cette jolie époque poétique qui s'éteint.

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  6. Décidément Budgie tu me plais dans tes commentaires, comme celui laissé sur mon blog ! Une seule question, le pseudo Budgie, comme le groupe ?

    (Déplacé car reçu comme Spam ?!)

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    1. Oui, la référence est celle du trio gallois. J'en suis un grand fan absolu. Je n'ai absolument aucune objectivité avec eux.

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