Mine de rien, David Gogo est en train de se bâtir une solide carrière musicale, jalonnée de bons albums de Blues-Rock imperméables au temps et de reconnaissances ponctuelles en son Canada natal.
En effet, Gogo est coutumier des nominations aux Maple Blues Awards (quatorze nominations et deux prix gagnés). De plus, en 2012, il a également été nominé aux Juno Awards, aux Canadian Indie Awards et aux Western Canadian Music Awards ; à ces derniers, son précédent opus, Soul Bender (clic), a remporté le prix du meilleur enregistrement Blues de l'année.
Tout ça pour dire que David Gogo n'est pas un rigolo, ce n'est pas un hasard s'il est autant de fois nominés lors de ces diverses manifestations. Pourtant, et en dépit du
soutien de Dixiefrog (avec six disques édités), David Gogo demeure obscur sur le vieux
continent.
Son nouvel opus, « Come on Down », offre
toujours son lot de reprises qui a le bon goût de mêler à des standards des
pièces que l'on ne s'attend pas à trouver dans la besace d'un musicien de
Blues/Blues-Rock. Des compositions dont le seul titre peut faire grincer des
dents les puristes. Pourtant, David a le don pour impulser une dose de Blues
ou/et de Soul, ou tout simplement d'extraire et de développer une facette
latente Blues ou Soul, de façon à ce que la chanson s'intègre sans mal à son
répertoire. Cela sans dénaturer ou renier la personnalité de l'original, sans
forcir le trait évitant alors une mutation grossière et vulgaire.
Cette fois-ci, le titre le plus surprenant est « Looking for Clues » de Robert Palmer (album "Clues", 1980). On retrouve également « Bad 'n' Ruin » des Faces (sur "Long Player" de 1971) qui ouvre l'album, « So Into You » le hit d'Atlanta Rythmn Section, (album "A Rock'n'Roll Alternative" de 1976), et le grand classique « Let's Go Get Stoned » des Coasters (écrit par Ashford, Simpsons et Armstead, et Ray Charles en fit un n°1 en 1966 ), « Spare Me a Little of your Love » de Fleetwood Mac, signé Christine McVie, (de l'album "Bare Trees" de 1972) ; et enfin, « World Turning » encore de Fleetwood Mac mais cette fois-ci de l'ère Lindsay Buckingham, co-écrit par ce dernier avec Christine McVie (pour l'album éponyme de 1975).
Le second, paradoxalement, est plus rock et finit le disque avec la même atmosphère moite et chaude que le précédent, de meilleure façon même. Six reprises qui, à l'exception de "Looking for Clues" qui s'extirpe de justesse de la décennie, ratissent relativement large en restant coincées entre 1965 et 1976, démontrant la large culture de David.
Cette fois-ci, le titre le plus surprenant est « Looking for Clues » de Robert Palmer (album "Clues", 1980). On retrouve également « Bad 'n' Ruin » des Faces (sur "Long Player" de 1971) qui ouvre l'album, « So Into You » le hit d'Atlanta Rythmn Section, (album "A Rock'n'Roll Alternative" de 1976), et le grand classique « Let's Go Get Stoned » des Coasters (écrit par Ashford, Simpsons et Armstead, et Ray Charles en fit un n°1 en 1966 ), « Spare Me a Little of your Love » de Fleetwood Mac, signé Christine McVie, (de l'album "Bare Trees" de 1972) ; et enfin, « World Turning » encore de Fleetwood Mac mais cette fois-ci de l'ère Lindsay Buckingham, co-écrit par ce dernier avec Christine McVie (pour l'album éponyme de 1975).
Le second, paradoxalement, est plus rock et finit le disque avec la même atmosphère moite et chaude que le précédent, de meilleure façon même. Six reprises qui, à l'exception de "Looking for Clues" qui s'extirpe de justesse de la décennie, ratissent relativement large en restant coincées entre 1965 et 1976, démontrant la large culture de David.
Les compositions originales sont toujours de qualités, même si
elles affichent moins de verve qu'auparavant. Du Blues-Rock cossu sans être
gras, tantôt vindicatif sans être brutal, parfois un tantinet ornementé mais
jamais édulcoré, juste un duo de choristes pour accentuer de temps à autre une
couleur Souful bienvenue, et un orgue à peine plus présent qu'autrefois.
La chanson éponyme emprunte une nouvelle voie, entre routes
poussiéreuses du Texas et celles empreintes de la moiteur des bayoux (un petit
air de Jace Everett).
"Call Your Name" lorgne même du côté d'un Heartland-Rock et, en ce sens, aurait pu être composé par John Mellecamp.
"Call Your Name" lorgne même du côté d'un Heartland-Rock et, en ce sens, aurait pu être composé par John Mellecamp.
Tout comme précédemment, la production demeure
compressée, ramassée, un tantinet plus poussiéreuse même, comme si David
voulait éviter tout côté rutilant (pas une once de cuivres).
En plus
d'être un guitariste accompli et aguerri, David est un chanteur émérite aussi à
l'aise avec un répertoire purement Blues - Country-blues même - que Soulful ;
c'est d'ailleurs ce qui lui permet d'étendre aisément son répertoire, avec
classe et justesse.
Grestch White Falcon |
Quoi qu'il en soit, ce « Come on Down », même s'il est légèrement en-deçà des précédentes réalisations, confirme un statut amplement mérité au Canada.
- Bad 'n' Ruin -4:10
- Come On Down - 3:31
- Call Your Name - 3:58
- Worth it - 4:18
- Natchez Dog - 4:15
- Kings - 4:14
- Son Into You - 4:11
- Blue Eyed Daisy - 4:58
- Let's Go Get Stoned - 4:37
- Looking for Clues - 4:25
- Spare Me a Little of Your LOve - 3:04
- World Turning - 3:31
- Non Sonia ! Le féminin de Gogo n'est pas Gaga !!
⚄
Autre article : "Soul Bender" (2011)
Article paru initialement dans le n° 34 de la revue BCR
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