Il y a 17 ans, en 1996, un gamin de 15 ans débarquait sur la
planète blues rock encore orpheline de Stevie Ray Vaughan avec un album
dévastateur ("lie to me"), il confirmait 2 ans plus tard avec
"Wander this world" mais avec déjà un virage moins blues rock et plus
teinté soul voire pop. Depuis il a multiplié les collaborations et pas avec
n'importe qui, par exemple Buddy Guy, Santana, Willie Nelson, John Mayall,
Herbie Hancok, sans parler de quelques fautes de goût comme les Jonas Brothers (pseudo rockers pour midinettes).
La suite est un peu chaotique, puisque Johnny va rencontrer
dans le désordre, la drogue, l'alcool, et même la religion, et trouver le temps
d'être père 4 fois. Coté musique on note en 2001 un album carrément pop, un
autre en 2006 qui tire sur le gospel, bref Johnny semble chercher sa voie...et
laisser dubitatifs ses fans de la première heure.
Que nous réserve donc ce 7eme album, bonne surprise et
retour aux sources ou descente aux enfers musicaux? Je dois dire que la
première écoute m'a laissé sans voix, pantelant, incrédule et que l'angoisse de
la page blanche m'a saisi au moment de rédiger cette bafouille.
Comment un artiste de ce talent peut il tomber aussi bas et
produire une pareille daube? Une deuxième écoute attentive s'imposait, cruel
sacerdoce du chroniqueur consciencieux…Peut -être y a-t-il des choses à sauver
là dedans, et puis parfois au fil des écoutes la perception peut évoluer…
"Blew up" par exemple n'est pas si mauvais, du
funk qui lorgnerait vers du Prince avec un
final blues rock avec guitare et
piano qui dépote pas mal, mais voila, tout est gâché par un refrain pop
et des chœurs abominables!
"Breakin in" et "We are the same"
enfoncent le clou, là on est carrément en plein r'n'bi, dans la soupe et les
synthés jusqu'au cou. Dire que ces deux titres sont choisis comme singles!
Voila le Johnny paré pour remporter les
NRJ Awards au côté des Justin (Bieber et Timberlake), d'ailleurs la jaquette de beau gosse bien sage va dans ce sens . Sans doute le but est- il de
passer sur les radios commerciales et séduire un jeune public, mais au risque
de perdre toute crédibilité et de vendre son âme. Robert Johnson l'a bien fait
me direz vous, mais Johnny n'a pas besoin, la virtuosité il l'a déjà, même si
dans cet album il en est chiche…
Peut on faire pire? Oui! Avec "What you're looking
for", 5'30 de cauchemar auditif, parait qu'ils passent ça à Guantanamo pour faire avouer les prisonniers…
Le funky "Not right" est un petit peu mieux, comme
"The truth", une belle soul pour ce slow qui aurait fait fureur dans
les boums il y a 30 ans, avec une guitare tendue chargée d'électricité, et cette
très belle voix qui donne la chair de poule, car c'est sur c'est un sacré
chanteur.
"The river" n'est pas mal non plus, dans le
registre pop avec chœurs et refrain entraînant, mais franchement on dirait du
Mika et si on achète un album de Johnny Lang c'est pas pour entendre ça! Et que
dire des derniers morceaux? C'en est trop pour moi, mes forces m'abandonnent;
en effet Johnny se vautre dans la
fange ou plutôt la variété sirupeuse, vaguement saupoudrée de soul ou de blues; veut il se poser en concurrent pour James
Blunt?
Ouf c'est fini, avoir écouté deux fois cette purge jusqu'au bout relève vraiment de la conscience professionnelle, tiens, je vais demander une augmentation...
Rockin-JL
article paru dans l'excellente revue BCR n°35
Trois petits tours, deux bons albums (tu as oublié Smokin) et puis s'en va J'ai le DVD à Montreux: pas mal, mais ses mimiques vocales sont vite insupportables. Et il y a un deuxième guitariste du feu de Dieu, qui n'est pas loin de lui voler la vedette, quand il prend un solo.
RépondreSupprimerJ'aime pas sa coupe de cheveux.
RépondreSupprimerHoulà! et moi qui ai découvert avec plaisir qu'il était à l'affiche de prochain festival de blues de Cahors! Bon mais j'irai quand même car le même soir y'a Eric Burdon et ça......
RépondreSupprimerOui Shuffle j'avais zappé Smokin, son premier , Wander this world était encore pas mal, après j'ai fait comme lui j'ai décroché..
RépondreSupprimerHRT, oui, tout est dit par la pochette...
JP, au festival de blues de Cahors?? S'il joue ça il va se ramasser des tomates...mais bon en concert on peut encore espérer, tu nous tiendras au courant.
C'est depuis qu'il remet des chaussures... il a perdu le contact.
RépondreSupprimerOuaip, "Wander this world" tient encore la route, par contre dès le suivant, "Long Time Coming", c'est indigeste (malgré toujours 2/3 trucs potables).
A mon sens c'est du gâchis ; j'espère au moins qu'il est sincère dans sa démarche, qu'il n'est pas manipulé par son management.