jeudi 20 février 2014

MARTIN CIRCUS une certaine image du rock Français par Pat Slade









Martin Circus Acte I la genèse


Nous sommes à la fin des années soixante. Le paysage musical français est toujours dominé par «Salut les copains » et la vague Yéyé. Johnny, Sylvie, Sheila, Claude François tiennent le haut du pavé. Les groupes qui prédominaient dans le début des années 60 comme les Chats Sauvages ou les Chaussettes Noires ne faisaient que  reproduire et franciser la musique des groupes anglo-saxons de l’époque et ont depuis disparus.
C'est en 1969 que Martin Circus voit le jour avec pour ambition de créer une musique et des textes originaux, chose qui n’existait pas trop dans le panel de la musique en France. Bien que quelques groupes commençaient à apparaître, ils en étaient encore à  leurs balbutiement comme Les Variations, Triangle, Magma, Ange ou encore Gong, même si ce dernier s’est retrouvé catalogué comme groupe Français par la force des choses (L’Australien Daevid Allen, guitariste de Soft Machine s’est vu refuser l’entrée en Angleterre pour trois ans et s’est installé en France).
Le groupe se forme autour du bassiste Bob Brault de Gérard Pisani, ancien saxophoniste de Johnny Hallyday, mais aussi du batteur Jean-François Leroi, du chanteur guitariste Patrick Dietsch et du chanteur et claviériste Paul-Jean Borowsky. Déjà un premier 45 tours sort «Tout tremblant de fièvre» qui sera plébiscité par les radios et donnera une renommée au groupe. Un deuxième suivra dans la foulée : «Le Matin des Magiciens», un morceau qui aurait été digne de l’album «Caricature» d’Ange par son ambiance et par ses paroles. Après un troisième simple «Dis-moi», une multitude de concerts, de festivals et un Olympia comme apogée, le groupe sort son premier 33 tours «En direct du Rock’n’Roll Circus», la presse Pop de l’époque les désigne comme le premier groupe français. Après de nombreuses émissions T.V, de tournées et une première partie de Johnny Hallyday, LeroiDietsch et Borowsky quittent le navire pour divergences musicales alors que le succès commençait à frapper à la porte.




Martin Circus Acte II le succès



Arrive alors les musiciens qui constitueront le groupe qui restera dans la mémoire des Français. Alain Pewzner à la guitare, le batteur René Guérin, Sylvain Pauchard au clavier et Gérard Blanc comme guitariste et chanteur. Ils rejoignent donc Bob Brault et Gérard Pisani au sein du groupe. En 1971, d’entrée, ils gravent dans la cire le double album «Acte II» avec le hit qui s’écoulera à 800.000 exemplaires «Je m’éclate au Sénégal» et son jeu de mots  «Avec ma copine de cheval». L'album les propulsera N°1 des groupes Français. En 1972, Gérard Pisani quitte le groupe juste après le 45 tours «Les indiens du petit matin»  pour poursuivre sa carrière en solo. Il fondera le groupe Tartempion et  plus tard Bulldozer sous le pseudo de Gerry Zipanar et il sera rejoint plus tard par d’anciens membres de Martin Circus. Ils enchaînent les concerts et les festivals jusqu’en 1974 faisant les premières parties d’artistes majeurs à l’époque comme Jacques Dutronc, Claude Nougaro ou encore Claude François.

Ils sont à l’affiche du premier opéra rock Français «La révolution Française» aux cotés de Alain Bashung et de plusieurs artistes pendant deux mois au Palais des Sports de Paris (voir article ici). Un gros succès avec un double disque d’or. 




Martin Circus Acte III le virage «variétoche»



Ils sortent en 1974 «Acte III» qui marque radicalement le changement musical du groupe en entrant de plein pied dans la variété la plus radiophonique. En 1972, Pisani quittait le groupe après «Les indiens du petit matin», Bob Brault laisse la basse après le titre «Les indiens du dernier matin». En 1975 le besoin de faire autre chose et de se renouveler arrive avec l’album «N°1 USA – Hits of the 60’s» qui est constitué, comme son nom l’indique, de reprise de hits des années 60, et dans le lot, on trouvera une reprise du «Barbara Ann» des Beach Boys qui deviendra la plus grosse vente du groupe : Un «Ma-ry-lène», complètement kitsch qui se vendra à plus de 1,5 millions d’exemplaires. Peu de temps après, le batteur René Guérin quitte le groupe. Jusqu’au début des années 80, ils enchaînent les concerts et feront trois semaines à l’Olympia. Entre une apparition dans le film «Les bidasses en vadrouille» et le titre «Disco circus» tiré de la bande originale du film qui se classera à la 20e place du bilboard américain, ils surfent sur la vague disco sans trop de problème. Avec un album du genre comme «Shine Baby Shine», le groupe cartonne dans les clubs. En 1980, une rencontre avec Gainsbourg qui écrira un titre avec eux «U.S.S.R/U.S.A» dans l’album «De sang-froid» les font renouer avec un style plus rock.

Entre 1982 et 1985, le groupe signe quelques titres qui ne seront pas des succès malgré la qualité et des passages T.V. Mais les temps changent, Pewzner, Pauchard et Blanc qui sont ensembles depuis presque deux décennies ont de nouveau projets et de nouvelles envies. Ils s’éloigneront les uns des autres. Alain Pewzner et Sylvain Pauchard rejoindront Daniel Balavoine en studio et sur scène tandis que Gérard Blanc continuera dans une carrière solo avec succès et le titre «Une autre Histoire». Ils se reformeront pour un titre sur l’album «Tribute to Trust» entourés de groupe comme Océan, Parabellum ou encore les grenoblois de Nightmare. Ils feront un «Anti-social» pas piqué des hannetons.




Martin Circus Acte final


Martin Circus a vécu, mais les membres du groupe restent très liés. 15 ans d’existence et plus de 200 titres. En 2004, une anthologie de 42 titres (2CD) retrace le parcours du groupe français le plus populaire. La touche tristounette de ce groupe très festif sera le décès de Gérard Blanc le 24 janvier 2009 d’une hémorragie.

un vieux Martin Circus avec "Le matin des magiciens", l'incontournable "Je m'éclate au Sénégal" et "Anti-social" :

3 commentaires: