Nous
sommes à la fin des années soixante. Le paysage musical français est toujours
dominé par «Salut les copains » et la vague Yéyé. Johnny,
Sylvie, Sheila, Claude François tiennent le haut du pavé. Les groupes qui prédominaient dans le début des
années 60 comme les Chats Sauvages ou les Chaussettes Noires ne faisaient que reproduire et franciser
la musique des groupes anglo-saxons de l’époque et ont depuis disparus.
C'est en 1969 que Martin Circus voit le jour avec pour ambition
de créer une musique et des textes originaux, chose qui n’existait pas trop
dans le panel de la musique en France. Bien que quelques groupes commençaient à
apparaître, ils en étaient encore à
leurs balbutiement comme Les Variations, Triangle, Magma, Ange ou encore Gong, même
si ce dernier s’est retrouvé catalogué comme
groupe Français par la force des choses (L’Australien Daevid
Allen, guitariste de Soft Machine s’est
vu refuser l’entrée en Angleterre pour trois ans et s’est installé en France).
Le groupe se forme autour du bassiste Bob Brault de Gérard Pisani, ancien saxophoniste de Johnny Hallyday, mais aussi du batteur Jean-François Leroi, du chanteur guitariste Patrick Dietsch et du chanteur et claviériste Paul-Jean Borowsky. Déjà
un premier 45 tours sort «Tout tremblant de fièvre» qui sera plébiscité par
les radios et donnera une renommée au groupe. Un deuxième suivra dans la
foulée : «Le
Matin des
Magiciens», un morceau qui aurait été digne de l’album «Caricature»
d’Ange par son ambiance et par ses paroles.
Après un troisième simple «Dis-moi», une multitude de concerts, de festivals et
un Olympia comme apogée, le groupe sort son premier 33 tours «En direct du
Rock’n’Roll Circus», la presse Pop de l’époque les désigne comme le
premier groupe français. Après de nombreuses émissions T.V, de tournées et une
première partie de Johnny Hallyday, Leroi, Dietsch
et Borowsky quittent le navire pour divergences
musicales alors que le succès commençait à frapper à la porte.
Martin Circus Acte II le succès
Arrive
alors les musiciens qui constitueront le groupe qui restera dans la mémoire des
Français. Alain Pewzner à la guitare, le batteur
René Guérin, Sylvain
Pauchard au clavier et Gérard Blanc comme guitariste et chanteur. Ils rejoignent
donc Bob Brault et Gérard
Pisani au sein du groupe. En 1971, d’entrée, ils gravent dans la cire le
double album «Acte II» avec le hit qui s’écoulera à 800.000 exemplaires «Je m’éclate au
Sénégal» et son jeu de mots «Avec ma copine de
cheval». L'album les propulsera N°1 des groupes Français. En 1972, Gérard Pisani quitte le groupe juste après le 45 tours «Les indiens du
petit matin» pour poursuivre sa carrière en solo. Il fondera le
groupe Tartempion et plus tard Bulldozer
sous le pseudo de Gerry Zipanar et il sera
rejoint plus tard par d’anciens membres de Martin Circus. Ils enchaînent les concerts et les festivals
jusqu’en 1974 faisant les premières parties d’artistes majeurs à l’époque comme
Jacques Dutronc, Claude
Nougaro ou encore Claude François.
Ils sont à l’affiche du premier opéra rock Français «La révolution
Française» aux cotés
de Alain Bashung et de plusieurs artistes
pendant deux mois au Palais des Sports de Paris (voir article ici). Un gros succès
avec un double disque d’or.
Martin Circus Acte III le virage «variétoche»
Ils
sortent en 1974 «Acte III» qui marque
radicalement le changement musical du groupe en entrant de plein pied dans la
variété la plus radiophonique. En 1972, Pisani
quittait le groupe après «Les indiens du petit
matin», Bob Brault laisse la basse après
le titre «Les indiens du dernier matin». En 1975 le besoin de faire autre
chose et de se renouveler arrive avec l’album «N°1
USA – Hits of the 60’s» qui est constitué, comme son nom l’indique, de
reprise de hits des années 60, et dans le lot, on trouvera une reprise du «Barbara Ann» des Beach
Boys qui deviendra la plus grosse vente du
groupe : Un «Ma-ry-lène», complètement
kitsch qui se vendra à plus de 1,5 millions d’exemplaires. Peu de temps
après, le batteur René Guérin quitte le groupe.
Jusqu’au début des années 80, ils enchaînent les concerts et feront trois
semaines à l’Olympia. Entre une apparition dans le film «Les bidasses en vadrouille» et le titre «Disco circus» tiré de la bande originale du
film qui se classera à la 20e place du bilboard américain, ils
surfent sur la vague disco sans trop de problème. Avec un album du genre comme «Shine Baby Shine», le groupe cartonne dans les
clubs. En 1980, une rencontre avec Gainsbourg
qui écrira un titre avec eux «U.S.S.R/U.S.A» dans
l’album «De sang-froid» les font
renouer avec un style plus rock.
Entre 1982 et
1985, le groupe signe quelques titres qui ne seront pas des succès malgré la
qualité et des passages T.V. Mais les temps changent, Pewzner,
Pauchard et Blanc
qui sont ensembles depuis presque deux décennies ont de nouveau projets et de
nouvelles envies. Ils s’éloigneront les uns des autres. Alain Pewzner et Sylvain Pauchard
rejoindront Daniel Balavoine en studio et sur
scène tandis que Gérard Blanc continuera dans
une carrière solo avec succès et le titre «Une
autre Histoire». Ils se reformeront
pour un titre sur l’album «Tribute to Trust» entourés de groupe comme Océan, Parabellum ou
encore les grenoblois de Nightmare. Ils feront
un «Anti-social» pas piqué des
hannetons.
Martin Circus Acte final
Martin Circus a vécu, mais les membres du groupe restent très liés. 15 ans d’existence
et plus de 200 titres. En 2004, une anthologie de 42 titres (2CD) retrace le
parcours du groupe français le plus populaire. La touche tristounette de ce
groupe très festif sera le décès de Gérard Blanc
le 24 janvier 2009 d’une hémorragie.
un vieux Martin Circus avec "Le matin des magiciens", l'incontournable "Je m'éclate au Sénégal" et "Anti-social" :
Anti social ??
RépondreSupprimerBin crotte alors !
C'était marrant quand même cette formation !!
RépondreSupprimerC'était marrant quand même cette formation !!
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