dimanche 14 juillet 2013

1973 LA REVOLUTION FRANCAISE par Pat Slade






Le Premier Opéra-Rock Français




Six ans avant Starmania, vingt cinq avant Notre Dame de Paris et trente neuf avant 1789 : Les Amants de la Bastille. Claude-Michel Schönberg l’auteur du «Le premier pas», Max Boublil, qui fera aussi les Misérables en 1980 et Jean- Max Rivière auteur compositeur pour Dalida, Brigitte Bardot, Juliette Gréco ou encore France Gall, réunissent une affiche comme on en verra jamais plus. Martin Circus en tête suivie de Antoine, Alain Bashung, Les Charlots, Noëlle Cordier qui représenta la France à l’Eurovision en 1967, Jean-François Michael qui chanta le hit «Adieu jolie Candy» en 1968, Jean Schultheis l’interprète de «Confidence pour confidence», Dany et même Daniel Balavoine apparaîtra dans la longue listes des artistes de ce spectacle.



AH ! ÇA IRA ! ÇA IRA ! ÇA IRA !



Martin Circus
Évidement l’histoire avec un grand H à été revue sur quelques points, le récit tourne autour de deux personnages fictif, Charles Gauthier et Isabelle de Montmorency (Isabelle de Montmorency a bien existée mais est morte en 1341, donc elle ne demandera pas de droits d’auteur !). Lui est fils de boutiquier et député du Tiers-État, elle appartient à la noblesse et suivra la famille royale dans son exil.
On attaque par l’ouverture, avec orchestre et chœur de l’opéra de Paris.
Arrive ensuite l’ouverture de la séance des états généraux par Louis XVI (Claude-Michel Schönberg) avec la noblesse (le système Crapoutchick). Arrive ensuite le clergé, le tout baigné dans une musique semi-clérical, et puis les guitares électriques se déchaînent pour présenter le Tiers-État (Martin Circus) avec le morceau « Français, Français».

Première apparition du personnage principal, Charles Gauthier, chanté par Jean-Pierre Savelli plus connu sous le nom de Peter du duo Peter et Sloane. Nous nous retrouvons ensuite dans les jardins de Versailles avec le dauphin, sa sœur et le roi en cette belle journée quatorzième du mois de juillet. Un passage illustré par le chœur des enfants de Bondy, chœur d’enfants qui ont entre autres côtoyé Michael Jackson. Retour survolté de la Bastille où les guitares accompagne la voix de d’un jeune inconnu, Alain Bashung


C. Gauthier (.Savelli)
Arrive Noëlle Cordier, l’héroïne  qui cherche son mec dans tout ce foutoir révolutionnaire. Si vous prenez un manuel d’histoire de France, vous retrouvez toutes les pages de la révolution Française en moins musicales évidement. Pour Martin Circus, à bas tous les privilèges à coup de guitares, coup de gueule suivi de la proclamation des droits de l’homme et du citoyen (Et on se demande bien ce qu’ils sont devenus au bout de 223 ans !). Des nanas marchent sur le Louvre en criant «Ça ira, Ça ira !». Le serment de Charles Maurice de Talleyrand Périgord est chanté par Gérard Rinaldi avec ses compères des Charlots. Un épisode finissant par la fête de la fédération avec un très beau chœur accompagné d’un orchestre le tous chanté et joué dans des notes mineurs donnant le ton tourmenté et angoissant de l’époque.

La patrie est en danger ? Alors Georges Danton le tribun arrive... accueilli par Martin Circus. Nous sommes déjà en 1792, avec le vinyle, le temps passe très vite.



Sortez les Guillotines !

Et c’est déjà la fuite à Varennes où nos deux héros, Isabelle et Charles Gauthier, se jurent un amour fidèle malgré la différence de classe qui les sépare. Sont évoquées ensuite la bataille de Valmy et la proclamation de la république, qui pour moi est le plus beau chœur de la partition, le général Kellerman chanté par Cyril Azzam, grand pote de l’ami Polnareff et compositeur notamment de Guy Marchand. 


S'intercale alors une petite bluette marrante et invraisemblable  entre Dany en madame Sans-gêne et un Antoine en Bonaparte lieutenant-colonel de la garde national qui revenait de corse et non d’un atoll lointain.
Nous sommes 14 jours avant noël de l’année 1792 et c’est déjà le jugement de Louis XVI avec le réquisitoire de Fouquier-Tinville incarné par Jean Schultes suivi par la défense du roi qui nous fait entendre que non seulement Claude-Michel Schönberg est un grand compositeur mais un chanteur à la voix qui apporte de l’émotion dans le rôle qu’il tient et qui nous donnerait presque envie de gracier le roi de France. 

La veuve commence à fonctionner Place de la Concorde qui à l’époque s’appelait Place de la Révolution (Petit rappel d’histoire des cours de troisième !) et le premier à l’inaugurer est le roi. Jean François Michael a abandonné sa jolie Candy pour revêtir l’habit des chouans et entonner le chant qui passera sur toutes les radios de France.

La terreur est une période nous est racontée avec une certaine puissance halloweenesque Une histoire confiée au système Crapoutchick, groupe comprenant Jean-Pierre Alarcen (Dutronc, Béranger, Renaud), Gérard Kawczynski dit «Crapou» (Dutronc, Clerc, Sanson, Le Forestier…), Christian Padovan (Gall, Berger, Farmer, Balavoine…), et aussi, à ses débuts, un certain Alain Legovic plus connu sous le nom d’Alain Chamfort

Marat, plongé dans sa baignoire fait du gringue à une Charlotte Corday très sensuelle, ce dernier va jusqu’à vanter son opulente poitrine !!! Mais il expirera poignardé par la lame de la belle, d’où un son de gargouillis à la fin du morceau. 


Robespierre
Fouquier-Tinville revient cracher sa bile contre Marie-Antoinette. L’autrichienne  est chantée par Franca Di Rienzo, interprète suisse, troisième de l’Eurovision en 1961. Elle nous propose une chanson qui vous tirerait presque les larmes des yeux. Nous sommes le 16 Germinal de l’An II ,soit le 5 avril 1794 et  Robespierre, dans le civil Alain Bashung, nous fait part de ses états d’âmes qui ne sont pas généraux, Et on enchaîne deux mois plus tard sur la fête de l’être suprême avec toujours l’incorruptible et tyrannique Robespierre


Et voila la fin de nos Héloïse et Abélard de la révolution, Isabelle vient voir Charles en prison. On devine l’issue fatale de leur histoire. Elle, cachant son statue royaliste, et lui passant sous la coupe de la guillotine pour avoir eu des sympathies avec une tête couronnée. Pas de happy-end pour cette romance.


Une Révolution Dans la Musique



Le premier opéra rock était «La fantastique épopée du général machin» par Ange en 1970, la Révolution Française arrive en seconde position, tous ce qui suivra ne  mérite pas de rentrer dans cette catégorie, je ne considère pas que «Mozart» en 2009 soit un opéra rock, il se classe dans les «Notre Dame de Paris» et autres «Dix Commandements». Je trouve (Mais c’est mon avis personnel), que l’on n'a pas fait mieux depuis. Je vous conseille de trouver le disque en vinyle (En brocante, on le trouve assez facilement) avec son livret de 8 pages où les paroles son retranscrites sur de désopilants dessins ou les détails sont à chercher à la loupe.
Il existe une vidéo d’extraits du spectacle de 1973 enregistré chez Guy Lux avec Alain Bashung entre autre et une qui est un condensé de la reprise du spectacle a Mogador en 1977.


1 commentaire: