Le Premier Opéra-Rock Français
Six
ans avant Starmania, vingt cinq avant Notre Dame de Paris et trente neuf avant 1789 : Les Amants de la Bastille. Claude-Michel Schönberg l’auteur du «Le premier
pas», Max Boublil, qui fera aussi les Misérables en 1980 et Jean-
Max Rivière auteur compositeur pour Dalida, Brigitte
Bardot, Juliette Gréco ou encore France Gall, réunissent une affiche comme on en
verra jamais plus. Martin Circus en tête
suivie de Antoine, Alain
Bashung, Les Charlots, Noëlle Cordier qui représenta la France à
l’Eurovision en 1967, Jean-François Michael
qui chanta le hit «Adieu jolie Candy» en 1968, Jean
Schultheis l’interprète de «Confidence pour confidence», Dany et même Daniel Balavoine apparaîtra dans la longue listes des
artistes de ce spectacle.
AH ! ÇA IRA ! ÇA IRA ! ÇA IRA !
Martin Circus |
Évidement l’histoire avec un grand H à été revue
sur quelques points, le récit tourne autour de deux personnages fictif, Charles Gauthier et Isabelle
de Montmorency (Isabelle de Montmorency a bien existée mais est
morte en 1341, donc elle ne demandera pas de droits d’auteur !). Lui est
fils de boutiquier et député du Tiers-État, elle appartient à la noblesse et
suivra la famille royale dans son exil.
On
attaque par l’ouverture, avec orchestre et chœur de l’opéra de Paris.
Arrive ensuite l’ouverture de la séance des états
généraux par Louis XVI (Claude-Michel Schönberg)
avec la noblesse (le système Crapoutchick). Arrive ensuite le clergé, le tout
baigné dans une musique semi-clérical, et puis les guitares électriques se
déchaînent pour présenter le Tiers-État (Martin
Circus) avec le morceau « Français,
Français».
C. Gauthier (.Savelli) |
Arrive Noëlle Cordier,
l’héroïne qui cherche son mec dans tout
ce foutoir révolutionnaire. Si vous prenez un manuel d’histoire de France, vous
retrouvez toutes les pages de la révolution Française en moins musicales
évidement. Pour Martin Circus, à bas tous les
privilèges à coup de guitares, coup de gueule suivi de la proclamation des droits de l’homme et
du citoyen (Et on se demande bien ce qu’ils sont devenus au bout de 223
ans !). Des nanas marchent sur le Louvre en criant «Ça ira, Ça
ira !». Le serment de Charles
Maurice de Talleyrand Périgord est chanté
par Gérard Rinaldi avec ses compères des Charlots. Un épisode finissant par la fête de la fédération
avec un très beau chœur accompagné d’un orchestre le tous chanté et joué dans
des notes mineurs donnant le ton tourmenté et angoissant de l’époque.
La patrie est en danger ? Alors Georges Danton le tribun arrive... accueilli par Martin Circus. Nous sommes déjà en 1792, avec
le vinyle, le temps passe très vite.
Sortez les Guillotines !
Et c’est déjà la fuite à Varennes où nos deux héros, Isabelle et Charles
Gauthier, se jurent un amour fidèle malgré la différence de classe qui les
sépare. Sont évoquées ensuite la bataille de Valmy et la proclamation de la
république, qui pour moi est le plus beau chœur de la partition, le général Kellerman
chanté par Cyril Azzam, grand pote de l’ami Polnareff et compositeur notamment de Guy Marchand.
S'intercale alors une petite bluette marrante et invraisemblable entre Dany en madame Sans-gêne et un Antoine en Bonaparte lieutenant-colonel de la garde national qui revenait de corse et non d’un atoll lointain.
Nous sommes 14 jours avant noël de l’année 1792 et
c’est déjà le jugement de Louis XVI avec le
réquisitoire de Fouquier-Tinville incarné
par Jean Schultes suivi par la défense du
roi qui nous fait entendre que non seulement Claude-Michel
Schönberg est un grand compositeur mais un chanteur à la voix qui
apporte de l’émotion dans le rôle qu’il tient et qui nous donnerait presque envie de gracier le
roi de France.
La veuve
commence à fonctionner Place de la Concorde qui à l’époque s’appelait Place de
la Révolution (Petit rappel d’histoire des cours de troisième !) et le premier
à l’inaugurer est le roi. Jean François Michael
a abandonné sa jolie Candy pour revêtir l’habit des chouans et entonner le
chant qui passera sur toutes les radios de France.
La terreur est une période nous est racontée avec une certaine puissance halloweenesque Une histoire confiée au système Crapoutchick, groupe comprenant Jean-Pierre Alarcen (Dutronc,
Béranger, Renaud), Gérard Kawczynski
dit «Crapou» (Dutronc,
Clerc, Sanson,
Le Forestier…), Christian
Padovan (Gall, Berger,
Farmer, Balavoine…),
et aussi, à ses débuts, un certain Alain
Legovic plus connu sous le nom d’Alain
Chamfort
Marat, plongé dans sa baignoire fait du gringue à une Charlotte Corday très sensuelle, ce dernier va
jusqu’à vanter son opulente poitrine !!! Mais il expirera poignardé par la lame de la belle,
d’où un son de gargouillis à la fin du morceau.
Robespierre |
Fouquier-Tinville revient cracher sa bile contre Marie-Antoinette. L’autrichienne est chantée par Franca
Di Rienzo, interprète suisse, troisième de l’Eurovision en 1961. Elle nous propose une chanson qui vous tirerait presque les larmes des yeux. Nous sommes le
16 Germinal de l’An II ,soit le 5 avril 1794 et
Robespierre, dans le civil Alain Bashung, nous fait part de ses états d’âmes qui ne
sont pas généraux, Et on enchaîne deux mois plus tard sur la fête de l’être
suprême avec toujours l’incorruptible et tyrannique Robespierre.
Et voila la fin de nos Héloïse
et Abélard de la révolution, Isabelle vient voir Charles
en prison. On devine l’issue fatale de leur histoire. Elle, cachant son statue
royaliste, et lui passant sous la coupe de la guillotine pour avoir eu des
sympathies avec une tête couronnée. Pas de happy-end pour cette romance.
Une Révolution Dans la Musique
Le
premier opéra rock était «La fantastique épopée du général machin» par Ange en
1970, la Révolution Française arrive en seconde position, tous ce qui suivra ne
mérite pas de rentrer dans cette
catégorie, je ne considère pas que «Mozart» en 2009 soit un opéra rock, il se
classe dans les «Notre Dame de Paris» et autres «Dix Commandements». Je trouve
(Mais c’est mon avis personnel), que l’on n'a pas fait mieux depuis. Je vous
conseille de trouver le disque en vinyle (En brocante, on le trouve assez
facilement) avec son livret de 8 pages où les paroles son retranscrites sur de désopilants
dessins ou les détails sont à chercher à la loupe.
Il existe une vidéo d’extraits du spectacle de 1973
enregistré chez Guy Lux avec Alain Bashung entre autre et une qui est un
condensé de la reprise du spectacle a Mogador en 1977.
www.larevolutionfrancaise.com ...
RépondreSupprimer