jeudi 16 février 2012

HEAVY MANIC SOULS (2009) chronique + interview, par Bruno




Si Heavy Manic Souls semble de prime abord faire partie de la famille Heavy-Rock, on y découvre vite un souffle Bluesy prégnant.
Ainsi, les gammes blues se bousculent avec la fougue d'un Heavy-rock nerveux et le groove d'un Funk canaille. En fait, on ne sait trop si Heavy Manic Souls épouse la cause du Hard-Rock ou celle du Blues-Rock tant ces deux idiomes s'entrecroisent, s'imbriquent pour n'en faire qu'un. Lorsque l'un domine, l'autre n'est jamais loin. Toutefois, progressivement mais sûrement, le Blues, dans son manteau le plus rock, s'installe pour régner en maître. Un Blues-rock qui, même si parfois l'ombre de  Stevie Ray Vaughan  est omniprésente, n'a que faire des carcans et des plans standardisés.

L'attaque frontale du premier missile (du Red Hot sous amphétamines) trompe l'auditeur sur la suite de l'album, où une Fender Stratocaster claquante, que l'on pourrait situer à la croisée des chemins de Tony Spinner, Bernie Brausewetter, Gwyn Ashton Frank Marino  et du Texan au Stetson (en majorité des gus qui sont fermement soudés à leur Strato), impose sa sulfureuse mixture. Un son crunchy et dirty, assez à l'opposé des canons actuels du Blues-rock US (trop ?) riche en overdrive, qui expose fièrement sa couleur typée fender. Les effets sont présents mais jamais ils ne se subtilisent à la guitare. Ils sont juste là pour ajouter une petite touche de couleur, jamais pour cacher ou combler une lacune. Une guitare qui n'a de cesse de tricoter des chorus incendiaires, sans se perdre dans des soli égocentriques. C'est la pièce maîtresse de l'ensemble, bien qu'il ne s'agisse nullement d'un album de guitare, dans le sens péjoratif que cela peut prendre.
Épaulé par un chanteur qui pourrait avoir eu pour professeurs de chant Whitfield Crane (Ugly Joe Kid), Axel Rose, Damon Johnson (Brother Cane) et Anthony Kiedis, voire Sammy Hagar (des albums « Street Machine » et « Danger Zone »). Le chant d'Eric Dufour frôle même parfois le Heavy-Metal.
Et un batteur qui nous ramène parfois au bon souvenir de Barry "BB Queen" Borden (le premier marteleur de Mother's Finest).

Grosso modo, si, bien souvent, un Stevie Ray Vaughan freak, les doigts dans la prise, semble être l'influence principale qui règne sur ce disque, on peut citer également, pêle-mêle, Red Hot Chili Peppers, Tony Spinner,  B.B. & The Stingers et  The Hoax. De plus, on sent que derrière, il y a un bagage  bien digéré hérité des 70's. 
H.M.S. tout en revendiquant fièrement ses influences, façonne sa musique jusqu'à ce qu'elle obtienne de façon indéfectible sa propre personnalité. Un nouvel alliage à base de Blues-Rock fiévreux et de Heavy-rock belliqueux.






Mais le mieux c'est d'interroger Chris, le leader et fondateur. Lui au moins, sait de quoi il parle.



Rod & Chris




1) Pouvez vous vous présenter? qui compose le groupe, où est né Heavy Manic Souls et quelle est son histoire?

Alors moi c’est Chris, guitariste de Heavy Manic Souls, et vu qu’il y’a eu quelques changements je vais reprendre depuis le début. Tout à commencé par Rod (Le Batteur)
qui me poussait à enregistrer quelques trucs mais ça a rapidement pris une tournure beaucoup plus importante et donc on a finalement décidé d’enregistrer un album. On a contacté deux vieilles connaissances, les deux Eric, à la basse et au chant. A cette époque j’étais en Région Parisienne, Rod et Eric le Bassiste en Vendée, et Eric le chanteur à Saint Nazaire. J’ai maquetté les titres sur Paris et envoyé les mp3’s aux trois autres. Ensuite je suis descendu en Vendée, on a répété vite fait 4 jours et ensuite 5 jours d’enregistrement et le truc était dans la boîte, concernant la suite j’y reviendrais un peu plus tard.

2) Vous n'avez pas l'air de débutants. Quelle est votre expérience passée dans la musique ? Aviez vous joué dans  d'autres groupes, et de quels genres?
Rod est pro depuis l’âge de 16 ans, et a joué dans une ribambelle de groupes de tous styles. Eric le bassiste c’est à peu près la même chose, le genre de mec qui a commencé très tôt et qui peut se glisser dans n‘importe quoi et assurer tout de suite. Eric, le chanteur, a joué dans pas mal de groupes de Saint Nazaire comme Krored qui était un des 1ers groupes de Thrash en France, et Lofty Wolf plutôt influencé Faith No more qui avait sorti un 5 titres assez énorme pour l’époque. Le chant d’Eric nous avait vraiment scotché. Quant à moi j’ai joué dans plusieurs formations dont Evil Fun avec Rod à la batterie ; on avait sorti un album en 1997 plutôt dans le trip Van Halen, sinon d’autres trucs pas plus intéressant que ça. Beaucoup de groupes où j’étais le seul motivé. J’ai fait pas mal de studio aussi à une époque et, avant l’enregistrement du 1er album d’HMS, j’étais prof de guitare sur Paris. 

3) Comment décrirais-tu la musique de Heavy Manic Souls ?
Sur le 1er album la base c’est clairement du blues rock mais qui s’aventure également vers des trucs plus heavy comme Juggernaut, grungy psyché comme Cigarette, voire limite 50‘s comme sur Uncle pirate blues, un truc qui n’a pas peur de sortir du cadre traditionnel de ce genre de musique, sinon je dirais puissant, bluesy, sincère. 

4) Et ce patronyme (qui sonne très bien d'ailleurs), d'où vient-il ? Cela sonne un peu comme un hommage au Heavy-Metal, à « Manic Depression », à Maniac, au Heavy-Funk-Soul de Funkadelic,  à la Soul aussi...
Content que le nom vous plaise !!! Heavy c’est pour le côté lourd du truc ce qui forcément nous rapproche un peu du Heavy Metal. Concernant Manic je te tire mon chapeau car c’est effectivement un clin d’œil au "Manic Depression" d’Hendrix, mais cela fait également référence au fait qu’on a tous un petit côté bargeot qu’on s’efforce de traduire en musique. Et pour Souls oui c’est un truc typique de la musique black qu’employait Funkadelic (que j’aime beaucoup !) mais aussi des groupes comme 24/7, Spyz ou King’s X, le fait que ta musique ait une âme, c’est un truc important, enfin je me plais à le penser. On met beaucoup de nous là dedans,donc au final j’espère que ça se ressentira.

5) La pochette du disque évoque fortement le « Live Stock » de Roy Buchanan. Est-ce un hasard ?
Totalement, je connais Roy Buchanan mais je ne connaissais pas ce live, c’est vrai qu’il y a un petit quelque chose de commun, ça m’a en tout cas donné l’envie de découvrir ce live ! Sinon pour l’anecdote on peut penser que la photo de la pochette vient d’un vieux motel aux USA, mais non, cette photo a été prise en Grèce.

6) L'album date de 2009. Pourquoi n'y-a-t-il pas eu, à ce jour, de suite ?
Attention ça risque d’être long (lol !). L’album est effectivement sorti en 2009 mais mi-Novembre, donc c’est presque en 2010 ! Alors des suites y’en a eu dont une assez intéressante : un label de Los Angeles (272 Records) a mis un de nos titres sur une compilation, ce qui a généré pas mal de passages radios sur la côte Ouest US et sur beaucoup de campus universitaires. On a été également sollicité par plusieurs radios dans le monde entier qui ont joués plusieurs titres un paquet de fois, des interviews radios également, et ce aux USA, Angleterre, Portugal, Brésil, Australie, Canada, j’vais pas tous les citer. On a eu un gros show radio d’une heure en Autriche et on a même fait une date là bas avec Rod à la batterie, moi à la guitare, un chanteur embauché pour l’occase et ma copine qui jouait les basses aux claviers. Mais bon suite à cet album Rod et moi voulions tourner mais ce n’était pas possible pour les deux Eric, donc on a cogité et au départ on a voulu prendre un bassiste chanteur mais on en a pas trouvé. Ensuite j’ai fais quelque chose que j’ai toujours voulu faire, mais ça m’a pris du temps pour sauter le pas ; c’est-à-dire prendre le micro et devenir le chanteur d’HMS. J’ai également passé beaucoup de temps à Vienne en Autriche, à penser, à réfléchir à tout ce que j’avais fais jusqu’à présent et essayer de trouver ce qui était réellement important à mes yeux. Puis, avec Rod, on s’est donc mis à la recherche d’un bassiste, mais pareil on est pas arrivé à trouver, et un soir Rod a eu une idée de génie, et là on est donc devenu un duo guitare/ batterie. Mais le grand truc c’est qu’on aura de la basse sur scène mais ce ne sera pas une personne supplémentaire ni des bandes ou séquences préenregistrées, c’est tout ce qu’on peut dire pour le moment !!!

7) Le groupe tourne t-il toujours ? Des projets en cours ?
On va tourner massivement très bientôt et enregistrer un 2ème album, pour le moment on a une vingtaine de nouveaux morceaux, on va en écrire quelques autres, histoire d’avoir un choix assez large. Le truc c’est qu’on est deux et qu’on doit faire le boulot de quatre donc ça demande du taf. On a également un paquet de reprises obscures, voilà les projets : tourner intensivement et l’enregistrement du 2ème album en mettant tout ce qu'on a !!!

8) On subodore que vos influences sont nombreuses, voire différentes suivant les membres du groupes. Peux-tu nous apporter quelques précisions à ce sujet ?
Oui à la base on a des goûts communs mais aussi différents : ça va du blues au metal en passant par le jazz, le punk, la country, le funk, le rockabilly etc etc... On a des goûts très éclectiques. Pour le prochain album on y retrouvera cette diversité mais ce sera plus heavy, plus rentre dedans mais aussi plus intense, plus groovy, plus psyché, plus fort, plus tout !!!

9) Au sujet de l'instrumental « Down in the Rain », pour l'affiliation Stevie Ray Vaughan, plaides-tu coupable ou non-coupable ?
Coupable mais pas que, je m’explique : c’est sûr qu’à l’écoute ça évoque SRV ou Hendrix ; on pourrait dire également   Robin Trower  ou Frank Marino mais la vérité c’est que l’influence de ce morceau vient principalement de Michael Landau qui, lui aussi, a beaucoup été influencé par SRV du moins à une époque. J’adore les guitaristes qui arrivent à complètement sublimer leurs influences en les intégrant parfaitement dans leur jeu, comme Dweezil Zappa à une époque qui arrivait à sonner comme Van Halen de manière vraiment troublante.  Pour en revenir à SRV, j’aime beaucoup,  mais par la suite y’a eu tellement d’imitateurs et de copieurs que son image en a pâtie. Je veux dire que bien sûr la grande majorité des guitaristes de blues rock ont tous un petit quelque chose de SRV à un moment ou un autre, mais j’ai vraiment du mal avec ceux qui ont poussé le truc dans le mimétisme absolu. Ok la Strat sunburst râpée, le vibroverb et la T.S. 9, les shuffles, les plans penta, mais après c’est le stetson, les santiags, les mêmes mimiques, etc, etc... Là on tombe limite dans le clonage, c’est de la copie conforme.

10) Finalement, si on passe outre des guitaristes de Heavy-Blues-Rock échevelés (tels que Tony Spinner, Gugun Power trio, Philip Sayce, Lance Lopez et consorts), Heavy Manic Souls semble plus ancré dans les 70's, de Hendrix à Pat Travers, plutôt que dans les décennies suivantes, non?
Tiens Philip Sayce ou Lance Lopez voilà le genre de mecs qui ont bien digéré l’influence de SRV. On sent l’influence de ce dernier dans leur jeu mais ils l’emmènent ailleurs. J’aime beaucoup ce qu’ils font, ce sont des guitaristes incroyables, et pour répondre à ta question j’adore des groupes comme Cream, Grand Funk Railroad, Mountain, Budgie, Black Sabbath et bien sur Hendrix, donc, oui, clairement les 70’s reste la pierre angulaire de ce qu’ont fait. Ensuite, concernant les décennies suivantes, les 80’s, là j’ai plus de mal, excepté quelques trucs.  Par contre j’ai adoré les 90’s : les trucs de Seattle Alice in Chains en tête, Pantera, Les Red Hot jusqu’à «One Hot Minute », Faith No More, l’avènement de guitaristes comme Michael Landau et Eric Johnson, des supers groupes de blues rock comme Sunset Heights avec  Vince Converse ( lien) , les suédois d’Indian Red, c’était vraiment une bonne époque. Donc oui la base de nos influences est issue des 70’s, mais aussi en parti des 90’s et également d’aujourd’hui ; y’a également plein de super groupes à l’heure actuelle ! 

11) Tu sembles être  pro Fender-man. Pourquoi ce choix ? et les amplis, Fender également ?
J’ai également deux Gibson Les Paul, une Custom et une Junior mais la Strat’ persiste oui, d’un côté peut être à cause de l’ergonomie et du poids qui la rendent plus facilement utilisable mais elle reste plus dure à jouer que la Les Paul car le diapason est plus long, les cordes (beaucoup) plus hautes et dures et à la base elle a beaucoup moins de sustain mais j’ai besoin de ça. Le fait que ça demande de l’implication et de se battre un peu avec l’instrument et aussi le son des simples bobinage qui à la base est très claquant mais que tu peux salir ou grossir à loisir pour simuler ou te rapprocher des doubles. Si tu as le bon ampli et quelques pédales tu peux facilement te rapprocher du son Gibson mais l’inverse est moins simple, sans splitter les micros c’est pas facile de faire claquer une Les Paul. La Strat est plus versatile mais quoi qu’il en soit j’aime les deux. Là c’est clairement la Strat qui domine mais la Les Paul n’est jamais loin, mais si je devais choisir une seule guitare aujourd'hui ce serait la Strat. Concernant les amplis sur le 1er album j’avais deux vieilles têtes Marshall JCM 800 qu’un pote m’avait passées pour le studio et également un combo Fender Concert reverb (4X10) que j’ai revendu, mais qui me manque - donc je m’en rachèterais un un de ces quatre -, mais aujourd’hui c’est stack Marshall, une vieille tête JCM 800 et un 4X12 monté en Greenbacks. C’est un super ampli mais qui donne le meilleur de lui-même que très poussé;  mais là je vais me faire un panneau en plexiglas pour mettre devant pour certaines dates car c’est vraiment très très fort ! 

12) Un petit mots sur les quelques effets utilisés ?
Pour le 1er album j’ai utilisé les pédales suivantes : Fuzz Roger Mayer Voodoo 1, Boss Blues Driver, Boss SD1, Ibanez TS9, Ibanez TS808, une Maxon SD9, un Chorus Arion, une univibe Mojo Vibe, une Octavia faite maison, une vieille Fuzz Face Arbiter et une wah wah Vox V848, sinon en ce moment c’est plus ou moins le même bazard avec des pédales que je change au gré des envies, genre Boss OC2, une Big Muff, une Fuzz Black Cat, une autre Fuzz Face et 2 autres wah wah une Colorsound et une Vox V846, j’ai bien envie de rejouer avec une Cry Baby également. Et pour conclure sur le matos les cordes sont des D’Addario 11-49 pour la Strat’,  et 11-52 pour la Les Paul, et les médiators des Dunlop Jazz III.

13) Si l'on se réfère uniquement aux gros médias (la télé et les radios), il semblerait que l'hexagone ne soit pas un pays propice au Rock ou au Blues. Pourtant, grâce au net, aux labels et journaux indépendants, et quelques passionnés, on découvre au contraire qu'il existe un réel foisonnement de groupes en tout genre, avec généralement de bons musiciens. Mais au niveau des concerts, lorsque l'on ne connait pas une région, il est difficile, voire impossible, de trouver un lieu où écouter de la bonne musique live. Ton avis sur la situation du blues rock en France?
Mon avis c’est que c’est tout d’abord une question de culture, de culture populaire. Le Rock N’ Roll ne fait pas partie de la culture française et n’en fera jamais partie, c’est comme ça. Aux Etats Unis tu vois les Foo Fighters et Jack White jouer à la Maison Blanche devant Obama, ou Bill Clinton qui prend son sax et qui jam avec Bruce Springsteen, un truc similaire est inimaginable en France. Comme le côté collectif les américains cultivent ça de très bonne heure, ils ont cette mentalité de performers et un optimisme qui nous a toujours fait défaut mais ça ne veut pas dire que la situation soit meilleure outre atlantique. Je vais souvent à Los Angeles et les potes musiciens là-bas ont quasi tous un job à côté pour bouffer. Bon les grosses différences c’est que là-bas ils peuvent vraiment être et jouer comme ils veulent, pas de limitations de volume et un publique plus extraverti qu’en Europe (encore que ça reste a voir) mais c’est très dur pour la majorité des musiciens, même des guitaristes comme Chris Duarte ou Scott Holt sont sur la route presque tous les jours et ne sont pas millionnaires mais ils en vivent. En France le Rock, le Blues, le Punk, le Metal, etc, etc...  ben, c’est pas dans les mœurs et ce ne le sera jamais, c’est comme ça, il faut l’accepter et prendre la chose autrement parce qu’il y a un public pour ça, y’a beaucoup de passionnés en France et la musique ça reste un truc de besogneux, de curieux, de gens qui bougent. Je sais que la tendance est de dire que le bon vieux temps était mieux, qu’il y avait beaucoup plus d’endroits ou jouer mais si on regarde bien y’a quand même un sacré paquet d’endroits où jouer et où voir des groupes en France, mais parfois faut bouger. Et puis on a de supers groupes en France, les mecs de The Inspector Cluzo qui prouvent que oui c’est possible de faire la musique qui te tient à cœur et en plus en tournant aux 4 coins du monde tout en restant complètement indépendant. L’avenir c’est ça, le retour au "do it yourself", fini les majors, les rock stars, t’as plus de comptes à rendre à qui que ce soit excepté au public.

14)  Question complémentaire à la précédente; maintenant que le sympathique Patrick Roy n'est plus, il n' y a pas grand monde dans notre classe politico-dirigeante  pour s'intéresser au rock et plus généralement à la diversité culturelle; si tu étais ministre de la culture (!!) quelle  mesures prendrais tu pour sortir les jeunes auditeurs de l'engrenage commercial "star ac - musique de boîtes" ?
Ola, c’est une responsabilité dont je ne voudrais pour rien au monde et ce n’est pas un quelconque ministre de la culture qui changera quoi que ce soit à la situation. Faudrait déjà arrêter de croire qu’un changement quel qu’il soit dans le domaine de la diversité culturelle puisse provenir d’un gouvernement. Il y a de temps à autre des exceptions comme Patrick Roy mais là tu peux être sûr que personne ne reprendra le flambeau, au niveau des politiques j’entends. Croire que les politiques puissent améliorer quelque chose nous concernant est un truc que je n’ai jamais compris. Si tu veux que les choses changent c’est à toi de changer en 1er, changer ta façon de voir, de faire les choses, quand quelque chose ne te convient pas et que tu attends que quelqu’un fasse quelque chose pour te tirer de là tu seras déçu la plupart du temps. Concernant la Star' Ac et autres trucs du genre, ben oui,  les gosses sont scotchés à ces trucs parce que ça les fait rêver ; beaucoup aimeraient être à la place de ces gus dans un loft, et avoir sa photo dans Gala. Les apprentis chanteurs et les lofteurs sont les nouveaux héros et c'est là que ça coince : héros c’est un mot très employé aux Etats-Unis mais pas en Europe, mais peu importe comment on appelle ça, héros, icônes, etc, etc... c'est de ça dont on manque cruellement aujourd’hui. Louis Amstrong, Elvis, Jimi Hendrix, les Beatles étaient des héros car leur art touchait tout le monde, ils ont fait rêver des générations entières et leur musique restera à tout jamais, donc c’est ça le truc, on n’a plus de héros, "and the world needs a hero" comme disait Megadeth !  

15)  Et bien merci, quelque  chose à ajouter? le mot de la fin ?
Merci à toi, c’est toujours sympa de pouvoir s’exprimer au sujet de ce qu’on fait. Un truc à ajouter ? hummmm voyons voir……………peut être juste essayer de porter un regard positif sur la musique en France et en général, en disant que même si les temps, les règles et les comportements ont bien changés il y a quand même plein de bonnes choses aujourd’hui. Le net a donné à tous la possibilité d’accéder à des trucs qui serait complètement oubliés sans ça, mais aussi l’opportunité aux groupes de diffuser leur musique dans le monde entier et d’être en contact avec des gens sur toute la planète. Alors je sais que beaucoup pensent qu’il y a trop de groupes pour espérer avoir une visibilité intéressante, mais en voyant Radio Moscow, Shaka Ponk et des tas d’autres je me dis qu’internet les a bien aidés, à quel niveau je ne sais pas mais ça a changé la donne. Ensuite j’ai l’impression qu’à l’avenir tout se jouera entre les artistes et le public directement sans aucun intermédiaire et c’est une très bonne chose. Ce n’est plus rare de voir maintenant la musique d’un film, un jingle de pub ou un morceau dans une série télévisé faite par un groupe, ou un musicien, qui était parfaitement inconnu le mois précédent, alors qu’avant ce genre de choses était réservé à ceux qui avaient leurs entrées dans le milieu ; ça rend donc les choses plus équitables.

Merci Chris.
Et deux petits extraits, dans deux approches différentes.



1 commentaire:

  1. C'est du bon !
    Mais j'en doutais pas lorsque dans l'interview on mentionne King' X....

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