Ces Hillbilly Moon Explosion se sont formé en 1998, des cendres des "Hillbilly Headhunters" du bassiste chanteur Olivier Baroni et du groupe de la chanteuse Emanuela Hutter "HD Moon". Le combo est habituellement composé , outre Baroni ( vocaux, slap bass, piano) et Hutter (chant et guitare rythmique) de Duncan James (guitares , fuzz bass) et Luke Weyermann (drums). On trouvera sur cet album plusieurs invités en sus, à l'orgue, au melodica ( Geraint Watkins) au cor (Kate St John) à la guitare rythmique (Greg Townson), ou au "sci-fi oscillator" (Ron Sterling) (le sci-fi oscillator, c'est quoi? une sorte de synthé qui fait des bruits étranges, genre "SF", du moins je crois ) . Ils en sont à leur 6ème album et écument les scènes européennes , se taillant une belle réputation et mettant le feu aux planchers.
En effet leur musique n'incite pas à la contemplation et la mélancolie mais donne plutôt une irrésistible envie de se bouger le popotin, de sortir la gomina, les tatoo, de se faire une banane et de faire danser sa secrétaire ou sa voisine de bureau (tu viens Foxy?). Ca balance sévère, entre swing et rockabilly avec des touches "Sun records" (Elvis, Jerry Lee, Johnny Cash), boogie à la Canned Heat, mais aussi des touches de Tom Waits, Chuck Berry, Pirates de Mick Green, Stray Cats, pop Motown , surf music (Dick Dale ou les Surfaris) .
Allez Hop, on écoute! Et on démarre pied au plancher avec 2 titres pur "rockab" chantés par Emmanuella ("buy beg or steal", "Broken heart") ; le tempo se durcit encore avec "she kicked me to the curb" un boogie chanté par Baroni, que n'aurait pas renié les boogiemen de Canned Heat. On reprend notre souffle avec "Natascia", une ballade romantique en italien chantée par la Miss et sa voix de velours. Mais on revient vite aux choses sérieuses, c'est à dire le rock'n'roll, avec "Trouble & strife" , quelle voix et quelle énergie pour Emanuella Hutter, pas étonnant quand on sait qu'elle vénère Billie Holliday, Dinah Washington et…Bon Scott!
Mais place à "My love for evermore", sans doute mon préféré, qui sonne B.O. de western italien, fermez les yeux, vous verrez Clint Eastwood et Lee Van Cleef galoper dans le canyon de la mort, avec à leurs trousses le shérif corrompu et ses adjoints….Avec en invité au chant Mark Philips et sa grosse voix rocailleuse de Tom Waits défoncé au bourbon. Un titre entre Morricone et le thème de "Rawhide", dans le genre de la version des Blues Brothers. Il tourne comme une horloge ce combo suisse, normal ..(elle était facile celle là.)
"Night of the living Ted" est un rock sec et nerveux, crépusculaire, qui évoque Roky Erickson, l'ex leader attaqué à l'acide des texans psychés de "13th Floor Elevators".
Changement de rythme avec "Imagine a world", ballade entre country et cabaret / jazz, c'est joli et reposant, avant de swinguer avec "touch me" et un "rock'n'roll girl" très Stray Cats avec en plus un piano honky tonk. "I can't resist a rock'n'roll girl"..ça tombe bien, moi non plus, avis à mes lectrices…On termine avec un instru endiablé et "Enola gay", une reprise de…Orchestral Manœuvre in the Dark; à mon sens très dispensable. Bizarre choix, mais bon, dans leur album précédent nos amis ont bien commis une cover de …"poupée de cire poupée de son"…Mais il leur sera beaucoup pardonné votre honneur au vu de la qualité jubilatoire et entraînante du leur œuvre..
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