- S’cusez, M’sieur Luc, j’ai du mal à lire, votre chronique est consacrée à... euh… Franz Dùbosckù ? C’est un réalisateur roumain ?
- Pas du tout Sonia, il est français, et vous le connaissez, c’est Franck Dubosc.
- Euh… le gars en slip moule-burnes dans un camping ? Z’êtes sûr que tout va bien, ni fièvre ni maux de tête ?…
Si le principe n’est pas nouveau - un couple endetté trouve un sac bourré d’argent sale – Dubosc pousse la situation jusqu’au bout. Ne cherchez pas une once de bonne morale dans ce film, tous les personnages, aussi attachants soient-ils, sombrent dans le crime, la corruption, le mensonge, la malhonnêteté, du brave pépiniériste au curé (le denier du culte, tu parles ! visez la scène où il se ramène en mini Cooper décapotable!), du gendarme au flic, jusqu’au gamin autiste (ai-je rêvé où y a-t-il un clin d'oeil au HALLOWEEN de Carpenter quand à la fin le fiston porte un masque de clown ?).
Le soir, Michel, la boule au ventre, lance devant sa femme et son môme : « J’ai tué deux personnes ». Cathy, qui lit des romans policiers (sic), prend les choses en main. Ils retournent sur place effacer les traces, embarquer les cadavres, et en fouillant le coffre, trouvent 2 millions d’euros, et un flingue. Ils ramènent le pactole à la maison. C’est le moment que choisit le major de la gendarmerie Roland, pour venir sonner chez eux, récupérer son sapin pour le réveillon…
Car quand apparaît Benoit Poelvoorde en gendarme, on craint le pire, sauf que non. Les scènes à la gendarmerie surprennent par l’humanité et la drôlerie qui s’en dégagent (les portraits robots ! « ces migrants dessinent comme des gamins de 4 ans ! »). Contrarié par cette affaire à deux jours du réveillon, le major Roland s’avère beaucoup plus futé qu’on ne le pense.
Les moments d’intimité ne sont pas des focus larmoyants, mais intégrés à l’intrigue policière. Exemple lorsque le major Roland est contraint d'écouter la déposition de sa propre fille, crucial pour l'enquêteur qu'il est, mais moment difficile pour le père. Ou la confession de la lieutenant Florence, qui prend sur elle, se dévoile, crache ses fêlures, mal nécessaire pour démonter un faux alibi.
Les cadavres pleuvent,
le sang gicle, plus personne ne contrôle rien. Les situations sont improbables, mais c’est la comédie
qui veut ça. Dubosc pousse les curseurs. Une réplique de
Cathy (Laure Calamy) résume l’esprit du film. Que faire des cadavres ? Elle a cette fulgurance : «
si on les cache, les flics vont les chercher, et on est sûr qu'ils les trouveront. Car ils trouvent toujours... Mais si on les remet en place, hum…
ils n’auront plus à les chercher ! ». CQFD.Réplique totalement surréaliste, lunaire, qui dit bien ce qu’est UN OURS DANS LE JURA, une mécanique qui s’affranchit de toute logique, un engrenage de situations ubuesques. Le montage aurait surement mérité d’être resserré, le rythme plus enlevé, mais les rebondissements sont tels, que cette allure pépère ne nuit pas à l’ensemble.
Franck Dubosc ne cherche pas à singer le cinéma américain, il sait que ce n’est pas dans ses moyens. Mais sa mise en scène est très maîtrisée, la photographie notamment, et les acteurs sont vraiment dirigés, sans cabotinage, au plus près des personnages qu’ils incarnent. Si on accepte ce grand n’importe quoi loufoque (l'affiche indique "d'après une histoire fausse" !), on passe un bon moment.







Pas vu, mais ce que en dis me fait furieusement penser aussi, outre Fargo (que Duboscq, interviewé, dit avoir vu il y a très longtemps sans vraiment s'en souvenir....), à la série Des gens bien passée sur Arte.
RépondreSupprimerPas vu cette série, mais après renseignement, mérite certainement le détour.
RépondreSupprimerTu es sponsorisé par l'office du tourisme du Jura ? A venir un post sur un dvd de Thiéfaine ?
RépondreSupprimerCa s'est vu que je palpais du blé de la région ? Mince... (il jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus...)
SupprimerJura (sic)...
Supprimerof course !
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