Une semaine passée sans chronique (mais mes collègues ont très bien
assuré l’intérim) pour un court voyage en Inde avec ses sonorités et ses
rythmes (sans oublier ses spécialités culinaires...!).
Le Succès très tôt du Sitar
G.Harrison |
Pour changer de sujet et de ne plus parler des multitudes de concerts
auxquels j’ai pu assister au cours de ma vie, je vais parler de ma vie
de routard. Au début des années 80, j’ai profité de ma jeunesse pour
parcourir la planète et, au cour d’un voyage en Thaïlande, je
m'offrais une courte escale en Indes à Mumbai (Bombay), plus exactement sur les bords de la mer d’Arabie. A mon arrivée à
l’aéroport, je m’attendais un peu au spectacle qui s’offrait à mes
yeux d’occidental, la misère. De l’Inde je ne connaissais que les
samossas, le poulet tandoori et les différents curry. Le seul regret
que j’aurais c’est de ne pas avoir été à Rishikesh sur la trace des Beatles mais j’aurais du traverser tout le
pays.
L’inde est un pays de musique et principalement émerge de on art le son
d’un instrument à cordes de la famille du luth avec un long manche, le sitār. Il est le principal instrument de la musique hindoue classique de
l'Inde. Un sitar est souvent accompagné d’un tabla, instrument à
percussion, son nom est dérivé de l’arabe et signifie "petit tambour". Et
l'artiste majeur qui fera connaître les sonorités de l’Inde au reste du
monde sera Ravi Shankar. Issu d’une
famille aisée, il commence la musique au sein du groupe de son frère comme
danseur jusqu’à que son chemin croise celui du pape de la sitar
Allauddin Khan. A la mort de son
père, sa mère confie Ravi aux mains
du musicien célèbre qui va le prendre sous son aile, comme un fils, à
condition que le jeune garçon se consacre exclusivement à son enseignement
et abandonne le reste. Il va rester sept ans avec lui à apprendre le sitar
et ses instruments dérivés comme le surbahar, un sitar basse. En
1956 il se produit en Amérique pour la première fois, et commence
sa carrière sous le nom de Ravi Shankar.
Le son particulier du sitar va très vite attirer les
musiciens de rock des années 60. En pleine période ”Love & Peace“ la jeunesse est en pleine recherche d'originalité, d'effets
exotiques mystérieux et psychédéliques. En 1966
Georges Harrison devient
son élève et on pourra entendre l’instrument sur des
compositions des
Beatles comme ”Norvegian Wood“, ”Love you to“ ou encore ”Within you, Without you“. Brian Jones se
servira aussi de l’instrument dans la chanson des
Rolling Stones ”Paint it Black“; Ravi Shankar
fera une carrière internationale, Il se produira au
Monterey pop festival en 1967, à celui de
Woodstock en 1969 ainsi que celui du
Bangladesh organisé par Georges Harrison
en 1971. Ses collaborations avec d’autres musiciens
seront quelques fois inattendues comme avec le violoniste Yehudi Menuhin, le flûtiste Jean-Pierre Rampal
et même le jazzman John Coltrane.
R.Shankar - G.Harrison |
La liste des ses enregistrements est impressionnante, 75 albums
sans compter les BOF. Il n’est pas possible de dire celui-là est
meilleur que celui-ci ! Mais celui de 1987 :
”Sitar Concertos and other works“ avec le
London Symphony Orchestra sous la baguette d’André Prévin et Zubin Metha* est une
référence dans le domaine, sans oublier ”The Concert for Bangladesh“ avec Georges Harrison,
Éric Clapton,
Ringo Starr,
Bob Dylan et
Léon Russel reste un classique.
J’ai cherché dans mes vieilleries et j’ai ressorti une compilation
de 1964 que je n’avais plus écoutée depuis longtemps ”Jazz et Ragas“. Une pochette naïve avec un dessin enfantin. Je ne pourrais pas
disserter sur les quatorze morceaux que comporte l’album étant un
néophyte dans le domaine de la musique indienne.
Anoushka Shankar |
Le musicien mourra à l’âge de 92 ans en 2012 et il restera celui qui aura ouvert la route musicale des Indes au reste du monde, sa fille Anoushka avec qui il a joué rependra le flambeau familiale.
(*) Deux des maestros les plus talentueux de leur génération d'après le toon. Zubin Mehta est né à Bombay en 1936... André Previn nous a quittés à 90 ans en 2019.
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