mardi 17 décembre 2024

Ravi Shankar : Jazz Et Ragas (1964) - par Pat Slade


Une semaine passée sans chronique (mais mes collègues ont très bien assuré l’intérim) pour un court voyage en Inde avec ses sonorités et ses rythmes (sans oublier ses spécialités culinaires...!).



Le Succès très tôt du Sitar





G.Harrison    
Pour changer de sujet et de ne plus parler des multitudes de concerts auxquels j’ai pu assister au cours de ma vie, je vais parler de ma vie de routard. Au début des années 80, j’ai profité de ma jeunesse pour parcourir la planète et, au cour d’un voyage en Thaïlande, je m'offrais une courte escale en Indes à Mumbai (Bombay), plus exactement sur les bords de la mer d’Arabie. A mon arrivée à l’aéroport, je m’attendais un peu au spectacle qui s’offrait à mes yeux d’occidental, la misère. De l’Inde je ne connaissais que les samossas, le poulet tandoori et les différents curry. Le seul regret que j’aurais c’est de ne pas avoir été à Rishikesh sur la trace des Beatles mais j’aurais du traverser tout le pays.  

L’inde est un pays de musique et principalement émerge de on art le son d’un instrument à cordes de la famille du luth avec un long manche, le sitār. Il est le principal instrument de la musique hindoue classique de l'Inde. Un sitar est souvent accompagné d’un tabla, instrument à percussion, son nom est dérivé de l’arabe et signifie "petit tambour". Et l'artiste majeur qui fera connaître les sonorités de l’Inde au reste du monde sera Ravi Shankar. Issu d’une famille aisée, il commence la musique au sein du groupe de son frère comme danseur jusqu’à que son chemin croise celui du pape de la sitar Allauddin Khan. A la mort de son père, sa mère confie Ravi aux mains du musicien célèbre qui va le prendre sous son aile, comme un fils, à condition que le jeune garçon se consacre exclusivement à son enseignement et abandonne le reste. Il va rester sept ans avec lui à apprendre le sitar et ses instruments dérivés comme le surbahar, un sitar basse. En 1956 il se produit en Amérique pour la première fois, et commence sa carrière sous le nom de Ravi Shankar. 

Le son particulier du sitar va très vite attirer les musiciens de rock des années 60. En pleine période ”Love & Peacela jeunesse est en pleine recherche d'originalité, d'effets exotiques mystérieux et psychédéliques.  En 1966 Georges Harrison devient son élève et on pourra entendre l’instrument sur des compositions des Beatles comme ”Norvegian Wood“, ”Love you to“ ou encore ”Within you, Without you“. Brian Jones se servira aussi de l’instrument dans la chanson des Rolling Stones Paint it Black; Ravi Shankar fera une carrière internationale, Il se produira au Monterey pop festival en 1967, à celui de Woodstock en 1969 ainsi que celui du Bangladesh organisé par Georges Harrison en 1971. Ses collaborations avec d’autres musiciens seront quelques fois inattendues comme avec le violoniste Yehudi Menuhin, le flûtiste Jean-Pierre Rampal et même le jazzman John Coltrane.


R.Shankar - G.Harrison
La liste des ses enregistrements est impressionnante, 75 albums sans compter les BOF. Il n’est pas possible de dire celui-là est meilleur que celui-ci ! Mais celui de 1987 : ”Sitar Concertos and other works“ avec le London Symphony Orchestra sous la baguette d’André Prévin et Zubin Metha* est une référence dans le domaine, sans oublier ”The Concert for Bangladesh“ avec Georges Harrison, Éric Clapton, Ringo Starr, Bob Dylan et Léon Russel reste un classique. J’ai cherché dans mes vieilleries et j’ai ressorti une compilation de 1964 que je n’avais plus écoutée depuis longtemps ”Jazz et Ragas“. Une pochette naïve avec un dessin enfantin. Je ne pourrais pas disserter sur les quatorze morceaux que comporte l’album étant un néophyte dans le domaine de la musique indienne. 
 
Anoushka Shankar
Même si la qualité sonore est moyenne, c’est un bon album pour découvrir Ravi Shankar et son univers mais d’après le titre il semblerait qu’il y ait un titre de jazz fusion indienne, mais au final, je n’ai rien entendu. Le titre de la pochette est trompeuse. Un album pour les longues soirées de méditation. Et si Jean-Philippe Rameau avait connu Ravi Shankar, il aurait trouvé que ses Indes sont galantes
😀. 
 

Le musicien mourra à l’âge de 92 ans en 2012 et il restera celui qui aura ouvert la route musicale des Indes au reste du monde, sa fille Anoushka avec qui il a joué rependra le flambeau familiale.

 

(*) Deux des maestros les plus talentueux de leur génération d'après le toon. Zubin Mehta est né à Bombay en 1936... André Previn nous a quittés à 90 ans en 2019.

                                                                     


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire