Klaus Nomi était un artiste à la tessiture vocale hors norme. Malheureusement, il fera partie des premières victimes du sida.
Du Chant Lyrique à la Synthpop
Le rock teuton s’est toujours bien porté et il s’exportait assez bien,
à la différence de la France, et dans tous les styles, le prog avec
Eloy, l’instrumental électronique avec
Tangerine Dream et
Kraftwerk, le hard rock, heavy, métal
avec Scorpions,
Accept,
Helloween et tous les groupes du
krautrock comme Can,
Neu,
Amon Düül et le punk avec
Inferno et
The Nina Hagen Band. Mais le creuset
est loin d’être vide. Et puis il y a ceux qui vont percer dans un
domaine très particulier, un mélange de musique lyrique de synthé-pop et
de new wave comme Max Raabe
(clic)
et Klaus Nomi. Le premier est baryton,
la voix du second s'étend
au contreténor
à l’alto !!!
Mais qui se souvient de
Klaus Nomi ? Cet extraterrestre
qui est reparti dans les étoiles et que depuis plus personne n’écoute. Depuis que sa lumière s’est éteinte et qu’il s’est définitivement
envolé, plus personne n’en parle.
Si l’on devait en parler, on dirait que c’était un interprète de grand
talent qui tanguait entre la new-wave, la synthé-pop et l’opéra. Chanteur
d’opéra, artiste de cabaret avec un look inclassable et atypique. Très
jeune il se passionne pour l’opéra mais aussi le rock.
Klaus Nomi, de son vrai nom
Klaus Sperber, n’avait pas de connaissance musicale particulière, on prétend qu’il a
étudié au Conservatoire Philharmonique de Berlin, ce
n’est qu’une galéjade. S’il est prouvé qu’il y est déjà entré, c’était
pour y travailler ponctuellement comme ouvreur. Il s’installe à New York
ou il vit de petits boulots tout en se produisant dans les cabarets où il
propose un spectacle mêlant opéra et musique expérimentale. Il ne fera que
suivre la brèche ouverte par The Cure ou
Depeche Mode. C’est
David Bowie, après l’avoir remarqué, qui
lui mettra le pied à l’étrier en l’engageant comme choriste
pour un passage à l'émission télévisée
”Saturday Night Live“. Il sera marqué par le costume que portait
Bowie pour créer son costume
d'extraterrestre, une sorte de smoking plastifié.
Le timbre
”Klaus Nomi“ sonne moderne, bizarre et baroque à la fois, la voix, les mélodies
et la langue allemande se rapprochent beaucoup du Nina Hagen Band. Ce
sera un extrait de l’opéra d’Henry Purcell ”Le Roi Arthur“ qui le fera connaitre avec un extrait ”The Cold Song“ dite aussi ”Hommage à la Tombe 148“. Un autre titre emprunté, ”The Twist“ de Chubby Checker
mais ne cherchez pas quelque chose avec l’original, c’est presque une marche funèbre.
On ne trouvera en tout et pour tout que trois titres ayant un rythme, les
autres resteront dans le registre particulier de son interprète comme le
titre qui conclut l’album, une reprise de l’aria de ”Samson et Dalila“ l’opéra de Camille Saint Saëns. Pour les amateurs de curiosité ”Klaus Nomi“ est un album à écouter. Son second et ultime album de son vivant
”Simple Man“ sortira l’année suivante et l'on y retrouve encore des reprises de Purcell et de John Dowland, compositeurs anglais du XVIe siècle.
Il meurt à 39 ans des suites de sa séropositivité en 1983. Il reste un ovni dans le paysage de la musique. Pour moi il reste
inclassable, il a su créer un style unique que personne d’autre ne
pourra reproduire.
01.Keys of Life 02. Lightning Strikes 03. The Twist 04. Nomi Song 05. You Don't Own Me |
06. The Cold Song 07. Wasting my Time 08.Total Eclipse 09. Nomi Chant 10. Samson and Delilah (Aria) |
Merci par vos choix (pop, prog, new wave...) d'atténuer un peu l'hégémonisme hard / blues / rock. J'avoue ne connaitre que de nom, je vais m'y pencher un peu.
RépondreSupprimerUne étoile filante, un ovni avec une voix hors du commun !
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