mardi 7 janvier 2025

KLAUS NOMI - ”KLAUS NOMI“ (1981) - par Pat Slade


Klaus Nomi était un artiste à la tessiture vocale hors norme. Malheureusement, il fera partie des premières victimes du sida.



Du Chant Lyrique à la Synthpop



Le rock teuton s’est toujours bien porté et il s’exportait assez bien, à la différence de la France, et dans tous les styles, le prog avec Eloy, l’instrumental électronique avec Tangerine Dream et Kraftwerk, le hard rock, heavy, métal avec Scorpions, Accept, Helloween et tous les groupes du krautrock comme Can, Neu, Amon Düül et le punk avec Inferno et The Nina Hagen Band. Mais le creuset est loin d’être vide. Et puis il y a ceux qui vont percer dans un domaine très particulier, un mélange de musique lyrique de synthé-pop et de new wave comme Max Raabe (clic) et Klaus Nomi. Le premier est baryton, la voix du second s'étend au contreténor à l’alto !!!

Mais qui se souvient de Klaus Nomi ? Cet extraterrestre qui est reparti dans les étoiles et que depuis plus personne n’écoute. Depuis que sa lumière s’est éteinte et qu’il s’est définitivement envolé, plus personne n’en parle. Si l’on devait en parler, on dirait que c’était un interprète de grand talent qui tanguait entre la new-wave, la synthé-pop et l’opéra. Chanteur d’opéra, artiste de cabaret avec un look inclassable et atypique. Très jeune il se passionne pour l’opéra mais aussi le rock. Klaus Nomi, de son vrai nom Klaus Sperber, n’avait pas de connaissance musicale particulière, on prétend qu’il a étudié au Conservatoire Philharmonique de Berlin, ce n’est qu’une galéjade. S’il est prouvé qu’il y est déjà entré, c’était pour y travailler ponctuellement comme ouvreur. Il s’installe à New York ou il vit de petits boulots tout en se produisant dans les cabarets où il propose un spectacle mêlant opéra et musique expérimentale. Il ne fera que suivre la brèche ouverte par The Cure ou Depeche Mode. C’est David Bowie, après l’avoir remarqué, qui lui mettra le pied à l’étrier en l’engageant comme choriste  pour un passage à l'émission téléviséeSaturday Night Live“. Il sera marqué par le costume que portait Bowie pour créer son costume d'extraterrestre, une sorte de smoking plastifié.

Le timbre Klaus Nomi“ sonne moderne, bizarre et baroque à la fois, la voix, les mélodies et la langue allemande se rapprochent beaucoup du Nina Hagen Band. Ce sera un extrait de l’opéra d’Henry Purcell Le Roi Arthur“ qui le fera connaitre avec un extrait ”The Cold Song“ dite aussi ”Hommage à la Tombe 148“. Un autre titre emprunté, ”The Twist“ de Chubby Checker mais ne cherchez pas quelque chose avec l’original, c’est presque une marche funèbre.

On ne trouvera en tout et pour tout que trois titres ayant un rythme, les autres resteront dans le registre particulier de son interprète comme le titre qui conclut l’album, une reprise de l’aria de ”Samson et Dalila“ l’opéra de Camille Saint Saëns. Pour les amateurs de curiosité Klaus Nomi“ est un album à écouter. Son second et ultime album de son vivant ”Simple Man“ sortira l’année suivante et l'on y retrouve encore des reprises de Purcell et de John Dowland, compositeurs anglais du XVIe siècle.   

Il meurt à 39 ans des suites de sa séropositivité en 1983. Il reste un ovni dans le paysage de la musique. Pour moi il reste inclassable, il a su créer un style unique que personne d’autre ne pourra reproduire.

                      

01.Keys of Life

02. Lightning Strikes

03. The Twist

04. Nomi Song

05. You Don't Own Me

06. The Cold Song

07. Wasting my Time

08.Total Eclipse

09. Nomi Chant

10. Samson and Delilah (Aria)

2 commentaires:

  1. Merci par vos choix (pop, prog, new wave...) d'atténuer un peu l'hégémonisme hard / blues / rock. J'avoue ne connaitre que de nom, je vais m'y pencher un peu.

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    1. Une étoile filante, un ovni avec une voix hors du commun !

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