FRANCIS DECAMPS - ”LE DIDOU NAÎT“ (2024) - par Pat Slade

Francis Decamps, j’avais déjà parlé de son premier opus solo ”Histoire de Fou“ et de son groupe Gens de la Lune avec l’album ”Épitaphe“ comme support. 2024, Francis Decamps se met à nu.

Didou la (re)naissance ou le D-Day ?

la valeur n'attend point le nombre des années

Nul besoin de revenir sur son parcours, D’Ange à Gens de la Lune, et sur sa carrière solo. Il enregistrera quand même quarante quatre albums toutes formations confondues. Le voilà de retour avec ”Le Didou naît“ deux années après son dernier album ”Bien au delà du délire“ (Il enregistrera trois autres albums après, mais ils seront réservés aux membres du fan-club ”À vous mes voyageurs“). Pour ouvrir les hostilités, je parlerai de la pochette, drôle, coquine, une illustration presque pittoresque qui rappelle aux plus anciens les photos jaunies de nos parents et grands-parents dans le balbutiement de la vie. Le clin d’œil ira jusqu’à la signature Studio Horsépian à la façon du studio Harcourt. Le verso sera de la même veine, avec un Didou qui suce son pouce en tenant un teddy bear dans ses bras. Une idée qui résume bien le concept souligné au bas de la page quatre du livret par la citation de Saint-Exupéry tirée De son livre ”Le Petit Prince“ ; ”Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent“.

Alors ”Le Didou naît“ : un rock progressif léger, musique enfantine, introspection dans sa vie ou retour au source d’une vie qui défile trop vite ? Allons-y pour la découverte.  

”L’Inattingible“ ; Un long délire au-delà des 20 minutes pour te mettre en jambe, des claviers qui scintillent (énumérer toutes la gamme serait rébarbatif), guitare, accordéon et des mots jetés sur le papier. Un texte qui ne demande qu’a être écouté plusieurs fois pour en trouver le sens ; les changements mélodiques remplissent bien le morceau et la voix au style narratif de Francis s'adapte parfaitement au propos. ”Mon Pire Cauchemar !“ : He oui ! cauchemar sans D, avec ce substantif, c’est une faute d’orthographe beaucoup de gens font encore. Dans cette chanson humoristique, sautillante et pleine d’entrain, on ne s’attend pas que son pire cauchemar soit Nagui qui, soir après soir, hante ses nuits. ”La paix des méninges“ : Un jeu de mots comme je les aime, un rythme un peut arabo-pop (c’est nouveau, ça vient de sortir de mes méninges !) avec une jolie partie d’accordéon, un texte autobiographique ? Seul l’auteur de ces mots qui est, tout comme moi, un obsédé textuel 😃 pourra répondre.

”Hymne au progueux“ : Une intro qui me rappelle un morceau d’Ange mais dans une autre tonalité et avec des notes en mode majeur et le reste c’est Francis dans ses pérégrinations et ses errances sur le clavier où, par-ci par-là, quelques phrases musicales ne sont pas sans évoquer un passé pas si loin que ça. ”Le pied !“ : jolie et douce ballade sur une partie de notre corps qui nous supporte ou que nous supportons toute la vie, mais Francis nous a écrit un texte à la façon de Raymond Devos, une longue ligne musicale pour finir ce morceau qu’aurait aimé l’écrivain Jean-Louis Bory auteur du livre ”Le Pied“. ”Question de point de vue“ : pour le dernier titre, tu pense que Didou tire sur tout ce qui bouge dans cette société inhospitalière, conformiste et arrogante et en fin de compte il avoue :”Alors de  mon point de vue de ploutocrate de la vie, il n’y a rien à changer puisque nous sommes uniques…“ Mais il conclut par ;”Mais peut-être tout réinventer pour notre plus grand bien“. Tout réinventer oui, mais il faut que nos enfants et petits-enfants suivent la bonne route que les anciens leurs auront tracée. 

Didou - Jeff - Francis

Pour conclure, ”Le Didou naît“ est un très bon album, il est impardonnable de passer à côté. Pour moi ce fût un D-Day ! Merci à Francis et à Jeff (quand tu en vois un, l’autre n’est pas loin !) Même si je ne les côtoies que très peu (Eh oui ! Paris c’est loin !) Didou, tu as bien fait de te faire encadrer avec ces deux-là !

 

Étant très pauvre en illustration sonore, il faudra ce contenter du seul clip que je possède.