Pour changer de sujet, j’évite l’éternelle chronique musicale pour
empiéter sur les plates-bandes de Nena et parler un peu de
littérature.
Quand le littéraire développe l’olfactif et le gustatif et toutes sortes
de chose
Aussi incroyable que cela puisse-être ce livre ouvre tout vos chakras,
tous vos souvenirs et particulièrement ceux qui auront bercés votre
enfance. Quand vous lirez certains chapitres, vous ressentirez des odeurs
et des goûts liés à votre passé.
Philippe Delerm arrivera à faire ce tour
ne force. Il est né en 1950 à Auvers-sur- Oise dans la ville ou est
décédé Vincent Van Gogh. Il suit des études de lettres
à la faculté de Nanterre
avant d’y devenir enseignant à son tour. Il envoie ses premiers
manuscrits en 1976, se heurtant d'abord à des refus
d'éditeurs,
ce sera son recueil de nouvelles en prose ”La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules“ qui le fera connaitre du grand public en 1997. Les différents
textes qui composent l'ensemble possèdent ce goût de la nostalgie des
choses passées de la jeunesse. Tout les lecteurs se retrouvent dans
ces petites histoires, ces petits riens auxquels on ne prêtre guère
d'attention quand ils se présentent mais que l’on se souvient quand ils se
reviennent sous quelque forme qu’il soit. Et ce livre en est la preuve
flagrante. Bref comme me le dit l'ami Toon "les madeleines de
Proust"...
"Dans un vieux train" |
Ce livre est un genre d’inventaire à la Prévert, des histoires de deux pages qui nous rappellent des choses que nous
avons vécues, que nous avons connues, que nous avons goûtées ou bu.
La première ”image“ est celle du couteau dans la
poche, comme le dit l’auteur, pas un couteau de voyou à cran d’arrêt ni
un canif mais plutôt un Opinel n°6, le parfait couteau du
grand-père qui était glissé dans la poche d’un pantalon de velours
à larges côtes et qui était sorti à l’heure du déjeuner. ”Le paquet de gâteaux du dimanche matin“ Ceux que l’on achetait à la boulangerie-pâtisserie : religieuse,
éclair, tarte aux fruits divers, paris-brest et autres mille-feuilles
qui se retrouvaient dans un carton plat et carré ou dans un papier rose
monté en pyramide nouée avec un ruban. Ce ne sont avec ses 92 pages des
images d’un passé proche que nous avons vécu : ”Aider à écosser des petits pois“, ”Le bruit de la dynamo“, ”Dans un vieux train“, ”Appeler d’une cabine téléphonique“, et plein d’autre petites histoires qui vous renvoient dans votre
enfance. Je conseille pour les nostalgique de lire cette petite
bafouille pleine de tendresses et de poésies. On y retrouve le souvenir
ému de ce qui ne sera plus,
la patine du temps qui fait parfois plus vieux qu'ancien, mêlée d'une
pointe de regret.
Le livre recevra le prix Grandgousier aux journées nationales du livre et
du vin de Saumur. Ce livre m’a été offert alors que j’étais sur un lit
d’hôpital et dans ces moments-là tu as tout le temps pour lire entre
deux prises de température. Dans certains livres de
Philippe Delerm, il y a du
Georges Perec et du
Boris Vian. Il fera un autre livre dans
le même genre ”Ma grand-mère avait les mêmes“ sur le goût des mots et des expressions de la langue française qu'il
nomme lui-même, en sous-titre, les dessous affriolants des petites phrases. Il écrira aussi ”La Tranchée d'Arenberg et autres voluptés sportives“ il collaborera au journal l’équipe et c’est pour ça qu’il
écrira cette page sportive.
”La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules“
Un livre pour les seniors (Un senior n’est pas forcément une personne âgée).
Je me souviens l'avoir lu et avoir été un peu, déçue : ça manquait, me semble t-il, de "folie". Mais peut-être que maintenant que je suis plus senior, le goût de cette première gorgée sera différent. Il faut que je retente.
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