mardi 9 avril 2024

STRAY CATS ”Stray Cats“ (1981) - par Pat Slade



Le jour ou la banane refit surface, un vent de revival souffla puissamment. perso, j'aime les bananes et le rock ”Old School


Les Stray Cats un Groupe qui a la Banane



                                                                         

Au début des années 50 jusqu’à la moitié des années 60, une mode venue d’Angleterre va faire un ravage auprès de la jeunesse, les Teddy Boys étaient nés. La mode des Teddy Boys puise son inspiration dans les tenues victorienne du début du XXéme siècle. Certains Teddy Boys formèrent des gangs qui firent leur notoriété en s'affrontant lors de violentes échauffourées souvent amplifiées par la presse populaire. Les Teddy Boys étaient racistes, l’affrontement le plus connu eu lieu en 1958 au cours duquel ils furent impliqués en grande part dans des agressions envers des membres de la communauté des Antilles Britanniques. Pour la musique ce sera le rockabilly, un mot-valise formé sur rock et hillbilly (un stéréotype américain parlant d’une certaine population mais qui se rapprocherait du redneck. En anglais, ce terme a été élargi pour désigner toute population ou tout citoyen inculte). La date de naissance du rockabilly est généralement fixée à la date de sortie du single ”That’s All Right Mama“ d’Elvis Presley en 1954. Le Rockabilly est un terme souvent galvaudé pour désigner le rock pionnier des années 1950, mais il s'agit d'un style musical bien précis et qui s'avère quelquefois difficile à distinguer de celui de certains chanteurs de rock'n'roll ”blanc“ comme Eddie Cochran ou Gene Vincent. Un groupe de rockabilly typique comprend un chanteur, un guitariste, une batterie souvent réduite à une caisse claire, une grosse caisse et une cymbale et une contrebasse souvent jouée en slap.

Dans les années 70 le rockabilly connait un regain de popularité, le Royaume-Uni va se réapproprier la musique des Teddys américain des années 1950, tout en singeant la high society anglaise portant drap jackets et chemises à jabot avec des artistes solo ou des groupes comme Shakin’ Steven, Matchbox ou Crazy Cavan ans the Rythm Rockers. Les années 80 avec Robert Gordon, Polecats et surtout les Stray Cats vont donner un nouveau souffle au rockabilly et aussi en France avec Les Alligators, Jezebel Rock, Victor Leed. Au Etats-Unis les Cramps redonneront un certain renouveau au mouvement. Pour l’anecdote (J’en ai toujours plein mon panier !) dans les années 80 je trainais souvent au marché aux Puces de Saint-Ouen et un samedi j’ai vu une dizaine de punks surgir devant moi en courant comme si ils avaient vu le fantôme de Sid Vicious et juste derrière eux, une bande Teddy-Boys enragés leur courant après, et je ne pense pas que c’était pour débattre à bâton rompu autour d’une bière sur la dernière galette des Sex Pistols.

Les Stray Cats, le groupe crée en 1979 dans la banlieue de New York, composé de Brian Setzer au chant et à la guitare, Slim Jim Phantom à la batterie et de Lee Rocker à la contrebasse sous le nom de Tomcats s’expatriera à Londres devant l’indifférence de leurs compatriotes. Leurs concerts plein d’énergie commencent à attirer l’attention des journalistes et des maisons de disques. Après un premier single avec Dave EdmundsThe Race Is On“, ils enregistrent leur premier album qui va leurs permettre de passer l’été au sommet des Hit-parade, la vague rockabilly submerge alors l’horizon musical et les chats errants y sont pour beaucoup. En 1979 un premier album éponyme ”Stray Cats“. L'album obtient beaucoup de succès, notamment en France où il se place en tête du classement des albums pendant neuf semaines.  

Runaway Boys“, premier titre, premier single, premier succès, le son de la Gretsch 6120 de 1960 de Brian Setzer, la lourde rythmique de la contrebasse de Lee Rocker et la batterie réduite de Slim Jim Phantom suffisent à faire un morceau solide et entrainant. ”Fishnet Stockings“, ”Storm The Embassy“, ”Rumble in Brighton“ et tous les autres titres seront du même acabit. ”Jeanie, Jeanie, Jeanie“, une chanson d’Eddie Cochran qui serait plus un boogie-rock rapide qu’un rockabilly. ”Rock This Town“ deuxième single et deuxième succès pour le groupe qui sera répertorié par le Rock’n’Roll Hall of Fame comme l’une des 500 chansons qui ont façonné le rock’ n’ roll. Sans disséquer tous les titres c’est un album très agréable à écouter pour les fans du genre ou pour ceux qui veulent découvrir le rock des années 50-60 sans passer par la case Eddy Cochran ou Gene Vincent. Les Stray Cats se reformeront de façon épisodique au fil des années, c’est surtout Brian Setzer qui fera une belle carrière solo avec un peu moins d’une quarantaine d’albums contre quatorze pour les Stray Cats.

Après plus de quarante ans de carrière avec les Stray Cats, la banane est encore mûre !




2 commentaires:

  1. Ce qui est tout de même étonnant - ou fascinant - avec les Stray Cats, c'est qu'à l'époque, ils avaient réussi l'exploit de mettre tout le monde d'accord (ou presque).
    En effet, on pouvait autant voir des fans de Motörhead, que des Cars, Status Quo, Springsteen, Renaud, Police, Carlos, Foreigners, Trust, Téléphone, sortirent de chez le disquaire avec cette première galettes des chatons New-Yorkais. Et ça, avec une musique qu'une grande majorité considérait comme ringarde quelques mois auparavant 😁
    "Runaways Boy" et "Rock This Town", ça avait tout de même d'la gueule. Et leurs concerts étaient particulièrement torrides 👍

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