mardi 22 novembre 2022

THE NOTTING HILLBILLIES : Missing… Presumed Having a Good Time (1990) - par Pat Slade


Un guitariste + un guitariste + un guitariste + un guitariste = un super groupe




The Notting Hillbillies, l’équipe National O






Traveling Wilburys
Ils ont toujours existé ! Qui ? Les super groupes appelés aussi all-stars band, et les années 80 seront particulièrement prolifiques dans le domaine. Asia et ses transfuges de Yes et de King Crimson, GTR avec Steve Hackett et Steve Howe (qui avait eu sa chronique) et un petit dernier et  pas des moindres, Traveling Wilburys avec Georges Harrison, Bob Dylan, Tom Petty, Jeff Lynne et Roy Orbinson. Les nineties ne sont pas encore commencées et la musique est encore bien propre et policée, mais la vague grunge rugit dans l’ombre et balaiera tout sur son passage même si un certain revival seventies avec Lenny Kravitz pointe le bout de son nez. Des groupes comme Nirvana, Pearl Jam ou Soundgarden remettront les compteurs à zéro. Les vieilles gloires des années 60 et 70 participent à des concerts de bienfaisance comme le Live Aid et les guitar-heroes comme Clapton jouent maintenant en costume Armani.   

Après avoir mis en pause l’aventure Dire Straits suite à la tournée de «Brothers in Arms» en 1986, Mark Knopfler était-il dans la dèche ? En situation désespérée (Dire Straits) ? Il va appeler trois amis et former un groupe juste pour le fun : The Notting Hillbillies.

Le line-up du groupe était composé de :- Mark Knopfler (guitare et chant), Steve Phillips (guitare et chant), Brendan Croker (guitare, banjo et chant), Guy Fletcher le grand pote de Knopfler qu’il accompagnera au sein de Dire Straits (claviers et chant), Marcus Cliffe (guitare basse), Paul Franklin (guitare pedal steel) et Ed Bicknell (batterie). Le tout combiné donnera un album du genre blues et folk et des reprises de standards de l’entre-deux-guerres, du vieux swing désuet avec un certain nombre de chansons traditionnelles retravaillées par le groupe. Ca sonne comme dans un vieux western des années 50 mais avec la technologie des années 90. Si vous regardez le travail solo de Knopfler, depuis qu'il a abandonné Dire Straits, vous pouvez voir qu'il est beaucoup plus proche du modèle établi par les Hillbillies que tout ce qu'il a fait avec son groupe d'origine et aussi de Chet Atkins pour qui le guitariste a une admiration, d’ailleurs ils feront un album en duo en 1990 «Neck and Neck» 

Produit par Knopfler et Guy Fletcher, l'album a été un succès significatif dans le monde entier, atteignant le Top 20 dans toute l'Europe et se hissant au numéro 2 au Royaume-Uni, il a également été bien classé en Amérique.    

Si la photo de la pochette avait été en sépia,  elle aurait appuyé cette atmosphère d’une autre époque, costumes bien taillés, chapeaux, et les quatre guitares National style O dite «Résonator» de 1937, la même que l’on retrouve sur la pochette «Brothers in Arms». Mais ce n’est que de la poudre aux yeux car aucun des morceaux de l’album ne comportes de partie jouée avec ce genre de guitare.
«Railroad Worksong» un traditionnel qui parle d’un ouvrier (esclave ?) travaillant sur les chemins de fer. Un titre qui fut popularisé par Leadbelly un des premiers maitres de la douze cordes et qui n'écrira que des grand titre comme «Amazing Grace»,  «Goodnight Irène» ou «Black Betty» repris par l’éphémère groupe Ram Jam en 1977. «Bewildered» le son grave de la voix de Steve Phillips sur ce beau blues de 1936 avec une ambiance très nonchalante. Le son de la Pedalbro (comme un Pedal Steel mais avec un son dobro).

« Your Own Street Way» un morceau du leader de Dire Strait. Un titre très jazzy qui sonne très avant-guerre avec son dialogue entre la  guitare et le Pedal Steel. «Run Me Down» un petit rockabilly sympathique qui sonne très old school. «One Way Gal» Après le sud, direction Hawaï, marimba et musique exotique des îles. «Blue Stay Away From Me» Imaginez Lucky Luke partant vers le soleil couchant en chantant «I'm a poor lonesome cowboy» Nous sommes presque dans un générique de fin de western.

«Will You Miss Me» écrit et composé par Steve Phillips, un titre qui aura son petit succès à la sortie de l’album. Une anecdote : Dans le clip, on peut voir Mark Knopfler jouer avec un médiator alors que ce dernier est plus connu comme joueur de picking. «please Baby» morceau calme avec de longue phrases de Pedal Steel

«Weapon Of Prayer» ça sonne  comme un folk des  années 40 et pourtant le titre a été créé en 1962 par le due The Louvin Brothers.  Un chant en trio et Paul Franklin au Pédalbro avec ce son caractéristique. «That’s Where/Belong» Pratiquement la même chose que le titre précédent, un chant en trio et le Pedalbro en solo. «Feel Like Going Home» Une belle ballade de Charlie Rich chanté par Brendan Croker. Un superbe morceau pour conclure un album d’une autre époque.  


Un voyage dans le temps à l’époque de la fin du grand ouest et des raisins de la colère, mais chaque titre marquera notre époque. Compte tenu de la qualité du premier album, il est dommage qu'il n'y en ait pas eu d'autres.





2 commentaires:

  1. "Après avoir mis en pose l’aventure"
    Plutôt "en pause", du coup, non ?

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  2. Du coup, oui ! C'est corrigé,. Merci

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