mardi 5 avril 2022

NINA HAGEN BAND (1978) - par Pat Slade



Nina Hagen, reine du punk ? Égérie new wave ? Chanteuse éclectique ? Diva  électrique ? Le tout en même temps… Oui, et c’est comme ça qu’elle a construit sa légende.



Naturträne (Entraînement naturel)




Un an avant le succès mondial de son second album «Unbehagen» en 1979, la diva du rock teuton sort son premier album simplement intitulé «Nina Hagen Band». Un album qui marquera les auditeurs entre le lyrisme et les vocalises hystériques de la jeune allemande de l’est à la voix déjantée. La vague punk qui a envahi la planète va l’adopter. Surfant entre le rock, la pop et le reggae, le mélange des genres fait merveille magnifiés par les capacités vocales de Nina Hagen. Des cordes vocales aux capacités impressionnantes, passant du répertoire aigu aux sonorités les plus graves et elle va marquer de son empreinte ce premier opus. 

Après être revenue de Londres où elle fréquente la scène punk, elle retourne à Berlin et rencontre les musiciens Herwig MittereggerBernhard Potschka, Manfred Praeker du groupe berlinois Lokomotive Kreuzberg catalogué «Politrock» et qui sera interdit sur les ondes à cause d’un rock trop engagé pour l’Allemagne de l’est. Rejoint par le compositeur Reinhold Heil, le groupe se forme sous le nom Nina Hagen Band. Il signe en novembre 1977 un contrat d'enregistrement avec CBS. La voix de Nina ne se perdra pas de temps pour se faire entendre et pour révolutionner le genre dans un style très particulier. «Nina Hagen Band» sera le détonateur de la nouvelle musique allemande.

La voix de Nina raconte quelque chose et quand tu écoutes les premier accords de «TV-Glotzer (White punks on dope)» (une reprise du groupe The Tube), tu entends une intro bien propre, très rock, jusqu'à 0,37 seconde, là où Nina et sa voix déchirée hurle sa rage de ne pouvoir quitter une RDA et qui regarde la télévision de la RFA où «Tout est si coloré». Le single se vendra à 100.000 exemplaires en France. «Rangehn» très écoutable avec une bonne puissance rock et Nina voulant toujours vouloir s’arracher les cordes vocales. «Unbeschreiblich» que l’on peut traduire par "indescriptible" (Je ne parle pas la langue de Goethe), très bonne musique, limite hard-rock avec de bons solos et toujours Nina en premier plan qui prend partie en faveur del’avortement. «Auf'm Bahnhof Zoo» : on connait la Bahnhof Zoo pour avoir tout lu ou vusur cet enfer de la drogue dans «Christian F.» (Voir index bouquins et cinoches). Ce long couloir au bas de la gare de Berlin où la prostitution masculine et la came bat son plein, elle ne chante pas sur ce thème mais l’inverse, une rencontre lesbienne dans des toilettes pour dame qui sera une histoire sans lendemain à cause des dernières paroles : «Ich liebe alle Frau'n» (J'aime tous les hommes) et le reste des paroles ne font que renforcer cette idée.

«Naturträne» : le titre phare de l’album à ne pas louper ! Celui ou Nina y met tout son talent de chanteuse lyrique et délirante sur un fond de ballade rock. «Superboy» : un rock très Glitter à la façon d’une Suzy Quatro ou Nina ne crie pas trop ! «Heiss» le grand frère d’«African Reggae» qui naitra l’année suivante, un reggae à la sauce Nina mais moins délirant que ce qui suivra dans «Unbehagen». «Fisch Im Wasser» Uniquement du vocal sur ce morceau qui dure 0.57 seconde, un chœur et Nina qui ajoute des vocalises. «Auf'm Friedhof» : une mélodie qui aurait pu être cataloguée dans le progressif si Nina ne poussait pas ses borborygmes propres à elle-seule, mais le titre est agréable à écouter. «Der Spinner» : le calme après la tempête avec une mélodie plus calme, j’ai lu les paroles une fois traduites… je n’ai strictement rien compris au fil de l’histoire ! 

«Pank» : on termine sur un bon rock punko-alternatif complètement déchainé avec des paroles très féministes : «Je ne te donnerai pas d'enfants pour faire passer le temps, Je préfère encore me faire belle pour aller faire le trottoir avec Mme Holle En bref, tu me donnes la gerbe» et le reste est du même acabit.

Un album qui aura une bonne critique dans la presse musicale et sera disque d’or dans beaucoup de pays d’Europe. J’aime Nina pour l’image qu’elle dégage. Son dernier album « Volksbeat» à déjà onze ans et elle a disparus de la scène. A 67 ans, je ne pense qu’elle réapparaisse, mais avec Nina Hagen la flamme de la folie n’est jamais éteinte.




4 commentaires:

  1. Achtung, Achtung....«Ich liebe alle Frau'n», ça se traduit : "j'aime toutes les femmes".

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    1. Oh, das tut mir leid ! vielen Dank für die Behebung meines Übersetzungsfehlers!

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  2. Oh bon sang Philou ?!!! Comment va ?

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  3. Hello les gars, ben ça roule...JL et moi, avons fondé Le Club des retraités du Deblocnot'.

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