mardi 29 mars 2022

THE CARPENTERS - THE AMERICAN STORY - par Pat Slade



The Carpenters, un joli duo, un grand succès et une belle discographie, mais un destin tragique... Dommage !



The Carpenters Leave Us No Wood !




Au début des années 70, les duos étaient à la mode comme Delaney & Bonnie ou Simon & Garfunkel. En France, nous n’en étions qu’à Stone et Charden, Dalida et Alain Delon et au pire Patrick Topaloff et Sim, pas de quoi pavoiser ! The Carpenters, c’est doux, c’est tendre, c’est une pop un peu guimauve, certains entendraient de la musique de supermarché mais non ! C’est mieux, dix fois mieux, en plus classe et très agréable à écouter.

Un imbécile a dit que les relations de famille dans le travail ne sont jamais une bonne chose, The Carpenters vont prouver le contraire. Karen Carpenter et Richard Carpenter sont frère et sœur, l’histoire pourrait paraitre belle, parfaite et enchanteresse mais la sombre destinée va leur jouer un sale tour. 

Karen et Richard seront poussés par leurs parents sur la voix de la musique. Richard était un enfant prodige au piano alors que sa sœur préférait jouer au base-ball dans la rue et en fin de compte elle rejoignit son frère dans l’orchestre se son école, malheureusement on lui confia le glockenspiel (Un genre de xylophone) un instrument qu’elle n’aimera pas. Après avoir vu un ami batteur, elle demanda si elle aussi pouvait s’essayer à la batterie et il s’avéra qu’elle était douée et même très douée pour cette instrument. En 1965 le Trio Richard Carpenter est créé avec Richard au piano, Karen à la batterie et leur ami Wes Jacobs au tuba et à la basse. Ils gagnent un concours réservé aux artistes amateurs et décrochent un contrat avec RCA qui n'aboutira à rien. L'année suivante, ils forment le groupe Summerchimes, changé en Spectrum, avec des amis étudiants. L'un d'eux est John Bettis, qui écrira ensuite les paroles de nombreuses chansons du duo (puis pour Diana Ross, Madonna et Michael Jackson des années plus tard).

Ils vont réaliser des maquettes dans le garage de leur ami bassiste Joe Osborn, un requin de studio qui laissera son empreinte sur les disques de Simon &  Garfunkel, les Mamas & The Papas, Neil Diamond et sur plusieurs disques de Johnny Rivers, la liste de ses collaborations est longue. Des maquettes qui vont séduire le dirigeant d’A&M Records. Leur premier titre à faire une incursion dans les charts américain sera une reprise de «Ticket To Ride» des Beatles. Une autre reprise sera un succès immédiat, celle de la chanson de Burt Bacharach et Hal David «(They Long Be) Close To You», Richard au piano au son agrémenté de celui de la trompette de chuck Findley et la voix pure de Karen qui enjolive le tout en font l'une des grandes chansons de la musique pop rock. La chanson se classe n°1 durant l'été 1970 aux États-Unis, aidant l'album homonyme à se hisser n°2 et à se vendre à deux millions d'exemplaires. Dans la foulée sortira «We've Only Just Begun», écrit par Paul Williams et qui sera leur deuxième succès. Le duo vend plus de disques que son rival dans le genre, Simon & Garfunkel, et les récompenses pleuvent.

L'Amérique profonde adopte ce couple familial si souriant, mignon et aux si belles voix, roucoulant des chansons d'amour, le plus souvent des ballades. Une série impressionnante de  hits va s’ensuivre comme «For All We Know» qui sera récompensé par l’Oscar de la meilleure chanson de film pour «Lovers And Others Strangers», une comédie romantique (et a l’eau de rose !) de 1970. Les hits s’enchainent avec le beau «Rainy Days And Mondays» suivi par « Superstar» écrit par Léon Russell, l’ancien complice de Joe Cocker à l’époque de «Mad Dogs and Englishmen». Mais ce que les gens retiendront de leurs chansons, c’est le joyeux «Sing» en 1973 avec son intro à la flûte et à la trompette, la voix calme de Karen enchaînant le texte. «Yesterday Once More» plus connu en France (et surtout plus kitsch) avec la version de Claude François «Tous les sha la la».

La compilation «Singles 1969-1973» est un énorme succès commercial. En 1974 leur reprise de «Please Mr. Postman» de The Marvelettes, déjà n°1 dans sa version originale en 1961, l'est une seconde fois par les Carpenters.  Après une douzaine de 45 tours qui ont été disques d'or et près de quatre cents concerts donnés en 1973 et 1974, les Carpenters n'ont plus la faveur du public, sûrement plus celle de la nouvelle génération, réfractaire à leurs dents blanches et aux arrangements qualifiés de sirupeux. Nous sommes à l’époque du disco et le punk ne va pas tarder à déferler sur leur musique trop sage pour la nouvelle génération. Leur musique passe presque instantanément à la trappe et leur reprise de «There's a Kind Of Hush (All Over the World)», du groupe anglais Herman's Hermits, est le dernier hit des Carpenters en mars 1976. Des concerts sont annulés et les passages à la télévision de plus en plus rares. Karen est épuisée et a considérablement maigri (elle s'est évanouie lors d'un concert à Las Vegas en 1975), tandis que son frère est accoutumé aux sédatifs.  

Le duo tente néanmoins de se maintenir et y parvient par épisodes, en 1980, le tandem propose son propre show télévisé sur la chaîne ABC dans lequel il invite Ella Fitzgerald. Karen se marie mais divorcera l’année suivante. En juin 1981, l'album du duo «Made in America» est un échec total, bien que «Touch Me When We're Dancing», leur dernier succès intègre le Top 20. Un an plus tard, la santé de Karen décline, elle est terrifiée à l'idée de prendre du poids. Son abus de médicaments pour soigner une glande thyroïde, dont elle ne souffre pas, et de laxatifs, l'a rendue anorexique. Sa rapide reprise de poids (15kg en un mois) a épuisé son cœur, elle s’éteint en février 1983 à l’âge de 32 ans. Richard poursuivra une carrière solo sans un réel succès.

The Carpenters un duo qui a résisté au temps avec l'une des plus belles voix féminines de la musique populaire américaine. 




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