Inlassablement, à travers des baffles rincées, le juke-box crache en boucle la même chanson, qui résonne comme le cri révolutionnaire d'une jeunesse en manque de repaires et de justice - évoquant vaguement le MC5. C'est avec peine que la machine couvre la cacophonie de clochettes et de percussions des flippers, et du brouhaha des jeunes gens serrés, épaule contre épaule, autour d'une table supportant quelques tasses et verres vidées de leur contenu depuis un moment. Il y a bien quelques autres chansons qui s'interfèrent sporadiquement, mais celle-ci, "Solid As a Rock", revient systématiquement imposer sa loi. En comparaison, les 90% du matériel du juke-box paraîssent bien ternes.
Le groupe, c'est Shakin' Street, un quintet parisien qui s'est baptisé ainsi en hommage au MC5. Superbe chanson du deuxième album, "Back in the USA", sur laquelle, exceptionnellement, chante Fred "Sonic" Smith. Sous l'impulsion de la chanteuse Fabienne Essaïagh et d'Eric Levisalles, le groupe prend forme en 1975, d'abord sous le nom de Speedball. Un grand échalas du nom de Bertignac, suivi de sa copine, Corine Marienneau, le rejoignent plus tard. Cependant, entre cette dernière et Fabienne, les crêpages de chignon sont monnaie courante. En conséquence, Corine et Louis ne restent guère plus d'une année. Ce qui n'a aucune incidence sur la musique puisque les seuls compositeurs sont Fabienne et Eric. On apprendra plus tard, que Corine a une piètre opinion du Hard-rock en général (1).
Sans l'appui de disques, seulement grâce à leurs concerts énergiques et à la présence féline de Fabienne qui se démène sur scène comme une panthère en chasse, la formation gagne en notoriété ; parfois appuyé par les revues musicales qui sont unanimes pour vanter leurs prestations.
En 1978, premier opus, "Vampire Rock" (enregistré à Londres), qui, déjà, fait son petit effet. Le disque, approuvé par la presse, fait son chemin. Il est considéré comme l'un des premiers disques fondamentalement hard-rock français, après ceux des Variations. Toutefois, la production, par son manque d'ampleur et de relief, le limite au marché national. Certes, il y a un petit côté garage, pré-punk, à la manière des New-York Dolls (que Fabienne a côtoyés lors de l'enregistrement de "Too Much, Too Soon" - et même plus avec Johnny Thunders), cependant ce n'est pas l'environnement idéal pour les riffs de Lévi "Lewy" ; pour qu'ils prennent toute leur ampleur. Fabienne et Eric ne sont guère satisfaits du rendu de ce premier essai, qu'ils jugent guère représentatif et qui en conséquence, les inquiète pour la suite de leur carrière. Totalement imbibés de musique anglo-saxonne, Fabienne et Eric optent pour des patronymes en adéquation. La demoiselle se fait désormais appeler Shine (du nom de son copain, par ailleurs apprenti et premier manager du groupe), tandis qu'Eric, qui avait déjà raccourci son patronyme en Lévi, devient Lewy. Le groupe fait également quelques passages télés (il est probable que les connaissances de Fabienne aient joué un rôle).
Sur les conseils d'un ami, Marc Zermati, Fabienne profite de la présence dans les parages de Sandy Pearlman pour l'accoster et lui demander sans détours de produire leur prochain disque. Elle lui refourgue "Vampire Rock", en lui expliquant bien que le son de ce disque ne leur correspond pas (2). Que déjà, ça ne colle pas avec ce qu'il délivre sur scène. Homme de l'ombre, Sandy Pearlman n'en est pas moins une personnalité de la sphère "Hard-rock / Heavy-metal" des années 70. Eminence grise de Blue Öyster Cult, journaliste, auteur-compositeur et producteur (3), et accessoirement manager - il s'occupe alors des tournées d'un Black Sabbath au creux de la vague, près de l'implosion - sa parole peut avoir du poids auprès des maisons de disques.
Fabienne n'est aucunement impressionnée par cet homme considéré comme un lettré dans le macrocosme du Heavy-rock. Elle en a vu bien d'autres. Partie à quatorze ans faire fille au pair en Angleterre pour fuir une ambiance familiale tendue (la famille, après avoir quitté la Tunisie natale du père, s'est retrouvée dans un appartement modeste et exiguë ). Elle retraverse la Manche et, intronisée par Jean-Pierre Léaud, fréquente quelques lieux branchés de Paris. Encore adolescente, elle descend en Italie, suivant le mouvement d'une troupe comportant entre autres Valérie Lagrange. Là-bas, dans le pays de naissance de sa mère, elle effectue des petits rôles pour le cinéma Italien. Mais c'est sur le "Le Gendarme de St Tropez" (film entre le drame et la réflexion philosophique) qu'elle fait une première apparition cinématographique... en jouant une vahiné dans le rêve agité de Christian Morin. Sinon, en 1968, elle joue la femme-arbre dans "Barbarella". Tout ça avant de "fréquenter" Charles Aznavour, jusqu'à ce que la presse révèle l'affaire pour en faire ses choux-gras. Elle n'a alors que 17 ans, Charles, la quarantaine passée. Relativement volage, elle a fréquenté Klaus Kinski - qu'elle trouve fascinant mais inquiétant -, Johnny Thunders (qui lui compose "You Can't Put Your Arms Around a Memory". Chanson que l'on retrouve sur "So Alone", et qui serait alors dédiée à la baby groupie Sable Starr), puis Jimmy Page. Avec ce dernier, la relation s'intensifie sérieusement, mais le ténébreux guitariste souffrant de ne plus voir sa fille, Scarlet, est contraint de réintégrer le foyer familial. Ce serait même Page et Plant, qui auraient poussé Fabienne à monter un groupe. Elle rentre aussi dans les bonnes grâce de Salvador Dali - ce qui n'est pas du goût de Gala -. Bref, ce n'est pas le New-yorkais qui va l'impressionner.
A l'écoute de l'album (qu'il apprécie en dépit de la production qui n'est pas de son goût) et après avoir assisté à quelques représentations, Pearlman, convaincu du potentiel du groupe, se rend directement dans les bureaux de CBS USA pour lui décrocher un contrat américain. Pearlman revient avec dans ses bagages, un nouveau guitariste - pour remplacer le précédent englué dans de sérieux problèmes d'addictions, pas toujours présent - même lorsqu'il est là -. C'est Ross Funicello (alias Friedman), plus connu sous le prétentieux pseudonyme de "Ross The Boss", qui est proposé. L'ancien guitariste des Dictators, groupe connu pour avoir participé à l'émergence de la scène Punk-rock New-Yorkaise. L'essai est concluant. Ross vante les compétences de tous les musiciens, tandis qu'Eric clame avoir trouvé chaussure à son pied avec un guitariste qui a bien compris et s'est fondu dans la musique de Shakin' Street. Ross Friedman Funicello est le type de guitariste privilégiant un jeu simple et efficace, foncièrement (heavy) Rock, un brin bravache mais ne prenant pas de risques. Finalement assez proche d'Ace Frehley (d'ailleurs, tous deux sont du Bronx).
Les membres du groupe sont traités comme des princes, envoyé en Californie, à San Francisco, où ils sont totalement pris en charge. Sous la houlette de Pearlman, ils y enregistrent un superbe album de pur Hard-rock, fait d'un alliage inoxydable, riveté d'acier et parfumé - la touche féminine - de musc de fauve. Un manifeste ? Pas loin.
Cependant, la troupe manque de louper le coche en débutant par "No Compromise", une pièce sympathique mais plutôt conventionnelle, sans grande envergure. Qui toutefois, en passant sur scène en mode "rouleau compresseur", semble prendre de l'essor 😊. Mais tout change dès l'intro bravache de "Solid As a Rock". Nom di diou di nom di diou ! Une pièce maîtresse, un joyau parmi les joyaux. Vouaille. Enregistré dans une ambiance live surchauffée, avec le rajout d'un public en proie à l'extase, la chanson est une déferlante de testostérone, un torrent séminal. Complètement raccord avec la photo de la pochette - reprise pour le 45 tours -, instantané d'un spasme rock'n'rollien. Pourtant rien d'exceptionnel dans la conception, c'est juste que ça prend aux tripes. Quelques esprits malins - ou taquins - ont voulu diffuser cette chanson lors de manifestations (même des récentes), afin de galvaniser la foule, mais on a craint des effusions de sang 😳. Des bruits courent que maintes fois, des forces de l'ordre sont intervenues in extrémis, avant que quelques complotistes-anarchistes ne la diffusent à d'innocents manifestants.
"No Time To Loose" allie le Rock'n'roll frénétique des New-York Dolls à la dureté de l'acier forgé sur la côte est (celui des fonderies d'où sortirent les Starz et BÖC). Les guitares sont placées en avant, comme un inébranlable rempart de riffs biberonnés aux Marshall et Gibson. C'est offensif et ensorcelant, mais sans tomber dans l'agressivité sonique gratuite et facile. Un titre repêché du premier essai, désormais paré de chromes et de
Plus mesuré, "Soul Dealer" n'en est que plus menaçant, soutenu par la rythmique impassible d'un serial-riffer et la morgue du chant. Les percussions sur le coda sont du plus bel effet, faisant dériver ce petit monde vers la bande son d'un sanglant polar américain. "Susie Wong", à la première écoute, peut paraître surprenant . Son orientation Pop en fait quasiment une intruse. Plus nuancée et mesurée, Shine dévoile alors des qualités jusqu'alors cachées, ou noyées par l'engouement sauvage de ses compagnons. Un bon titre, à l'allure d'un Blondie un brin métallisée. On raconte que Téléphone y aurait puisé quelques inspirations. Le groupe de Chris Stein et Debbie Harry pourrait également avoir été une source de suggestions pour "So Fine".
La rythmique marquée et syncopée de "Every Man, Every Woman Is a Star" marche sur les traces de Norbert "Nono" Krief, avant de se tartiner les fesses au piment rouge et filer emprunter des "montagnes russes", où l'on alterne entre descentes rapides et lentes remontées permettant de reprendre son souffle. Pris par l'élan, le groupe garde la cadence et glisse vers "Generation X". Plus métôl et rentre-dedans, quelques mouvements sont hélas un peu brimés par les cris de Fabienne. N'est pas Gillan qui veut (Ha, il aura fait bien du mal, ce Gillan avec ces hurlements. Tant de pâles imitateurs et de caricatures se sont obstinés à l'imiter pour hélas tomber dans ce qui pourrait être une dure épreuve pour les nerfs. Gillan lui-même, usé par le temps et les after, en fit les frais)
The last but not least, "I Want to Box You", rythmique hypnotique à la Nugent, redoutable comme un prédateur en chasse, agité de tics nerveux à l'idée de planter ses crocs, ou son surin, et de savourer la tiédeur du sang de sa victime.
Avec un tel album, Shakin' Street aurait pu - aurait dû - conquérir le monde (enfin, une petite partie). D'autant que le groupe part tourner aux USA, en soutien de Blue Öyster Cult et Black Sabbath [la tournée Black & Blue (4)], de Cheap Trick et Journey aussi, réussissant à convaincre et séduire un public généralement réputé blasé et chauvin. Le groupe fait même quelques petits concerts en tête d'affiche et parvient à écouler quelques disques (il y a un pressage américain sur Columbia, et même un japonais sur Epic). Inespéré pour le groupe qui s'en réjouit, même si c'est insuffisant pour les critères américains. Mais non. Invraisemblablement, les jours du groupe sont désormais comptés. La faute à de grosses erreurs de jugement et de choix ; la vie tumultueuse de Fabienne n'aidant pas à arranger les choses. A commencer par l'idée d'aller voir un autre producteur, entraînant le désengagement total de Pearlman, déçu (alors qu'il n'y avait rien de concret). Un public français qui semble bouder le groupe à son retour - peut-être influencé par quelques critiques acerbes, semblant regretter l'expansion du groupe (?!). Fabienne, aussi, n'est pas prête à retourner de suite aux USA, à cause d'un tourneur qui n'a pas cessé de la presser de ses avances, jusqu'à la suivre dans les toilettes (un gros con). Eric "Lewy" Lévi aux abonnés absents, ne répondant plus aux appels - à croire qu'il n'a pas supporté le mariage de Fabienne. Un mari malade de jalousie, souffrant des absences de Fabienne, ne voulant plus qu'elle porte ses tenues (bien relativement) sexy qu'elle ne réservait pourtant qu'à la scène. Rien de particulièrement affriolant si ce n'est qu'elle ne cachait pas ses longues jambes - dès lors que la température le permettait (5). Et enfin, Ross Friedman Funicello qui retourne au foyer, à New-York, où il va fonder un groupe de Heavy-metal qui dit œuvrer pour la pérennisation du "truth metal". Un quatuor théâtral et bourrin (parfois caricatural), bien dans la tradition de certains groupes de la métropole - bientôt suivis par les Angelins -. Reste cette galette inoxydable, imperméable aux assauts du temps. Aujourd'hui encore, nombreux sont ceux à l'ériger au niveau des meilleurs disques français de Hard-rock.
Bien des années plus tard, au vingt-et-unième siècle, le groupe se reforme avec Ross The Boss (qui en a eu un peu marre du cinéma de Manowar et surtout de l'ego démesuré de Joey DiMaio) et l'aide de Norbert Krief. Toutefois, Nono semble avoir quelques problèmes avec l'américain et à la première pause - les musiciens n'étant plus des perdreaux de l'année, ils doivent se ménager -, remercie tout le monde (on les retrouve pourtant tous les deux sur le dernier disque solo de Fabienne, en 2018). Chose inespérée, deux disques sortent : le très bon "21st Century Love Channel" en 2009, et un inégal et d'apparence un peu brouillon "Psychic" (mais offrant encore quelques belles pièces), plus orienté Metal. Bien que plus travaillé, on reste loin de cet album éponyme - parfois nommé "Solid As a Rock".
Eric Lévi n'a pas participé à ce retour. Même pas sûr qu'il n'ait renoué avec ses anciens potes. Après avoir émigré aux USA, certain de pouvoir entamer une carrière musicale dans un pays qu'il considère (à raison) comme plus ouvert et adapté au Rock, il disparait de la circulation. Jusqu'à ce que son nom apparaisse sur les B.O. de films de Jean-Marie Poiré, la série des "Visiteurs", "Les Anges Gardiens" et "Opération Corned-Beef" (6). Lancé, il est sollicité par d'autres réalisateurs français. Et puis, en recyclant la musique qu'il a composée pour les "Visiteurs", il fait son beurre avec la discutable et longue série des "Era". Sur le troisième album (2003), il retraite chimiquement le "O Fortuna" de Carl Off (notre Toon ne s'en est jamais remis). Gros succès européen.
- Face 1
- Face 2
(1) Lorsque Bob Ezrin produira "Dure Limite", elle aura aussi quelques frictions avec ce producteur. Grosso modo, il ne fallait pas que Bob mette son groupe, dans le même sac que "ses" groupes de Hard-rock. C'est sûr qu'entre Alice Cooper et Téléphone, il y a un monde. L'année précédent "Dure Limite", Bob avait aussi produit "The Wall"...
(2) Effectivement, la version live de la chanson "Vampire Rock" que l'on retrouve sur "Live And Raw !", de la tournée américaine de 1980, a pris du poil de la bête. Sur le dernier mouvement en forme de charge héroïque, Fabienne dégaine son harmonica (peut-être celui offert par Mick Jagger)
(3) En plus des albums de Blue Öyster Cult de 1972 à 1978, puis de 1985 et 88, il a produit ceux de Pavlov's Dog et des Dictators. Plus le second des Clash, "Give 'Em Enough Rope", le premier a percer hors de l'Europe.
(4) Fabienne et Eric furent surpris de l'attention et de la courtoisie des musiciens des deux groupes, ainsi que de leur culture générale. En fait, tous deux avaient quelques a priori, finalement infondés.
(5) Le mari en question est Damon Edge, compositeur culte, voire avant-gardiste de musique expérimentale et de space-rock, qui finit par tout faire lui-même sur ses albums solo. On retrouvera son corps, chez lui, dans un appartement de Los Angeles, des semaines après son décès.
(6) Dans sa jeunesse, Jean-Marie Poiré fit partie de la scène Rock parisienne, notamment avec The Frenchies, sous le pseudonyme Martin Dune. Un groupe qui touchait sa bille. Lorsqu'il quitte le groupe, il est remplacé par une américaine, d'Akron (Ohio), expatriée en Angleterre et venue goûter temporairement à la scène parisienne. Une certaine Chrissie Hynde. A la fin des années 80, sort un live bien tardif de Shakin' Street (extrait de la tournée américaine de 1980) sur lequel on trouve en clôture une chanson chantée enregistrée en studio. Les paroles de l'unique chanson chantée en français de Shakin' Street (Fabienne avouant avoir beaucoup de mal à trouver ses marques dans cette langue), "Mômes des Villes", ont été écrites par Jean-Marie Poiré. * Et Jimmy Page y est allé de sa petite contribution à la guitare.
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Drôle d'histoire que celle de Shakin' Street. Le groupe visait l'international en espérant peut être trop des relations, nombreuses, que Fabienne Shine avait dans le rock business. Et pas des moindres. Sauf que l'époque n'est plus à ça, Led Zep s'effondre, Blue Oyster Cult n'est pas au mieux, Sandy Pearlman se fait descendre pour sa production du Give 'em enough rope de Clash... Pour couronner le tout CBS préfère appuyer Trust. A raison sans doute, commercialement parlant. Shakin' Street malgré ses promesses reste un projet mal défini, pas vraiment hard, pas vraiment pop, pas du tout punk, l'image est en décalage avec la musique. Les interviews de Fabienne n'arrangent rien à l'affaire, en racontant à qui veut l'entendre son tumultueux parcours elle se donne une image de mère maquerelle alors que le pays s'amourache des lolita Lio et Eli Medeiros.
RépondreSupprimerEn une sorte de parfait opposé au too much too soon, Shakin' Street avait trop peu et vint trop tard.
En fait, apparemment, c'est CBS US qui a appuyé leur carrière outre-Atlantique ; probablement sous la pression de Pearlman. Alors que CBS France a appuyé Tru$t, qui, eux, n'ont rien fait aux USA (même si Antisocial a réussi à traîner aux esgourdes de quelques yankees). A ce moment là, dans l'hexagone, on ne lâchait les pépettes que pour les groupes chantant en français.
SupprimerA mon sens, c'est un album résolument Hard, mais il est vrai que quelques titres peuvent faire ressortir quelques parfums Pop. Notamment par le chant de Fabienne. Plus particulièrement "Susie Wong".
On m'a fait justement, tout récemment, une remarque vis-à-vis d'interview de Fabienne qui la desservirait. Un ego un peu fort ? Je ne sais pas.
Mais autour de 1980, les très bons disques de Hard-rock de groupes français se comptent sur les doigts d'une main. Celui-ci en fait partie. D'ailleurs, si je ne me trompe pas, il avait été réédité par un label anglais (à vérifier).
J'ai quelques interviews d'époque, notamment une en commun avec Eli Medeiros pour la rubrique cheap thrills de Manoeuvre en 77. Ce n'est pas une question d'égo, c'est juste qu'elle est trop cash. Elle dézingue le punk français qualifiant asphalt jungle de minable, torpille rock&folk dans ses propres pages, revendique d'avoir posé nue dans playboy, de s'être tapée des tas de rockstars, un régal en ce qui me concerne, mais aussi un suicide commercial )))
SupprimerTrust, oui, bon, on est d'accord. Ils avaient placé un titre sur la B.O de Heavy Metal, Anthrax a repris antisocial et c'est à peu près tout en ce qui concerne leur carrière US. Remarque que leur carrière française n'a finalement pas été si flamboyante non plus, sinon qu'ils ont énormément tourné et qu'ils se sont ainsi fait adopter par le public hardos. Shakin' street aurait surement gagné à en faire autant plutôt que de miser sur des noms dont pas grand monde par ici ne savait grand chose. Citer les Dictators, BÖC et le CBGB, ça faisait son effet dans les soirées parisiennes, mais c'est en province que les groupes gagnaient leur survie à cette époque là. Un Thiéfaine l'avait par exemple très bien compris.
Ho! ho! Ho ! Descendre Asphalte Jungle, "le" groupe de punk français... 🙂. Probablement que s'il n'y avait pas eu un Eudeline, ce nom n'évoquerait plus rien depuis des lustres 😁. Elle a posé nue pour Playboy ? La coquine, elle n'en parle pas dans ses mémoires. Des vedettes oui ; dont un très mauvais souvenir d'Ike Turner. Au contraire de Tina.
SupprimerDe mémoire, Tru$t a tout de même volé haut dans les cieux français, mais aussi un peu dans les pays limitrophes. Ce fut l'un des rares groupes, avec Little Bob, a avoir pu se produire dans la perfide - et chauvine - Albion. Et même au festival de Reading (si je ne me gourre pas de festival 😊), alors que Téléphone avait été l'objet de divers projectiles - dont de la caillasse - (courageusement, ils ont tenu jusqu'au bout). Le groupe a même fait un Rockpalast.
SupprimerMême les boîtes envoyaient du Tru$t. Hélas, ça a été une comète. Après "Répression", ce fut l'effondrement. Après les shows à l'américaine (avec le coûteux bulldozer), les salles se sont vidées et fini les passages radios (déjà que les passages télés étaient proches du néant). Plus de hit à proposer et un Bernie qui en a visiblement irrité plus d'un au bras long. La chute fut dure.
Hello . Arte est venu faire un reportage sur le groupe en 2014 si je me souviens bien. L'interview avec Fabienne était tellement inintéressante que finalement ils ne l'on jamais diffusé . En attendant cet article est bien complet je trouve. Merci Bruno . J-Lou K (batteur du groupe jusqu'en 2014)
SupprimerMerci, Jean-Lou, batteur, mais aussi producteur et compositeur.
SupprimerOn fait ce qu'on peut, tout en essayant de rester concis.
Bien regrettable qu'Arté n'ait pas diffusé cette émission. D'autant que les interviews peu intéressantes - de musiciens ou d'acteurs - sont plutôt fréquentes. D'autant qu'il me semble que l'histoire de Shakin' Street sort tout de même un peu du lot des groupes français. Il y aurait de quoi faire un reportage assez consistant.
SupprimerEt puis, Shakin' Street, ça a toujours été une formation, et non le groupe d'une seule et unique personne. Tant bien même elle focalisait l'œil scrutateur ds photographes.
Le 2e album a été réédité 4 fois . Le lien Discog est incomplet https://www.discogs.com/artist/617318-Shakin-Street
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