mardi 8 février 2022

EREWÄN - HOW WILL ALL THIS END ? - Par Pat Slade


Erewän ??? Ne connais pas ! Mais il n’est jamais trop tard pour réviser sa copie, alors je vais de ce pas me plonger dans sa première galette «How Will All This End ?».



Comment Tout Cela Va-t-il Finir ?



Dans cette époque où tout va à vau-l’eau, voila bien la question que tout le monde se pose. Après une première écoute au casque en restant bien dans ma bulle, je suis ressorti complètement interloqué, stupéfait, époustouflé, émerveillé. Mes racines celtes ont tout de suite réagi. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut faire une mise au point sur ma découverte d’Erewän ? Rendons à César ce qui lui appartient. Quand tu connais des musiciens faisant partie d’un groupe que tu aimes bien et que tu as fait cinq chroniques sur eux comme Nine Skies et Solace Supplice, évidemment ça crée des liens et des ouvertures vers des artistes qui, eux, tu ne connais pas. Et c’est Anne-Claire Rallo qui m’enverra le lien vers ce musicien qui m’était parfaitement inconnu.

 

Tout comme le personnel de Nine Skies, Erewän vient du pays du pan bagnat ;  pourtant sa musique sent plus la Guinness que le thon et l’anchois. Erewän c’est qui ? C’est quoi ? Un songwriter Multi-instrumentiste qui, sous ce pseudo, sortira en 2017 une première démo «Bathing in the Light», et en décembre 2021, après avoir roulé sa bosse, il sort «How Will All This End», un album où il va aussi concevoir l’artwork. Il prendra en charge les guitares, la basse, la batterie et la flûte, il sera accompagné par Alexandre Lamia et Éric Bouillette deux membres du groupe Nine Skies.

«How Will All This End» C’est une fresque sur ce qui nous entoure, une histoire contre la violence, le comportement de l’humanité en général. Une histoire qui se lit comme si l'on se promenais devant la tapisserie de Bayeux. 

Le calme de la nature avec «Rising Sun On The Shore» Un très bel instrumental pour commencer ou le tin whistle (Flûte Irlandaise) fait un duo avec une guitare sèche qui deviendra électrique en avançant dans le morceau, quelque part cela m’a  rappelé Dan Ar Bras. «Childhoods» Je ne sais pas si cela était voulu mais l’introduction fait irrésistiblement penser à «Will You Miss Me» des Nothing Hillbillies le groupe de Mark Knopfler en 1986.

L’avenir de nos enfants, ils feront l’avenir et l’évolution de notre planète, la voix d’Erewän claire et légèrement feutrée est agréable et ce rock teinté celtique avec les interventions à la guitare d’Alexandre Lamia en fait un titre très accrocheur que Gary Moore n’aurait pas renié. L’éducation reste le maître mot de notre évolution «Walk Away» une jolie ballade avec un son de trompette synthétisé et un rythme qui flirte entre le jazzy et la ballade western avec des solos de guitares cristallins. «Headline» Un piano, un violon et l’intro acoustique se fait dramatique avant que le prog électrique reprenne le dessus ; et puis des coups de fusil, des cris, une tuerie dans un lycée, le morceau devient cruel et dramatique : «nouveau titre ce matin : encore une fusillade sauvage dans une école, nouveau titre aujourd'hui : comment peut-il en être ainsi ?».

«The Banshee’s Keening» La Banshee est une créature féminine surnaturelle de la mythologie celte irlandaise, à savoir une magicienne ou une messagère de l'Autre monde. Beaucoup verrait dans ce morceau du Pogues par ses harmonies irlandaises dignes     d’une taverne du Munster (Que j’ai fréquenté !) ou du Leinster mais je dirais que c’est plus proche de The Chieftains et des Dubliners. Bref, le solo de flûte est de toute beauté.

«Witches of the Middle Ages» crépitements d’un feu de bois et ambiance médiévale qui parle de l’inquisition. «Twist of Fate» La voix est plus en avant et la mélodie plus douce avec cette ballade sombre, un crescendo avec un solo de guitare qui te met les poils au garde à vous ! Un grand morceau !

A.Lamia - E.Bouillette - Erewän
«Evil’s in Us» Tout commence doucement jusqu’à des breaks bien cassants avec le son d’un harmonica apparaissant derrière le paysage des instruments déjà en place. Erewän nous fait contempler son savoir-faire dans l’écriture et aussi dans ses solos de guitares. Le titre «Le Mal Est En Nous» et à la fin du morceau le bruit d’une sirène annonçant un bombardement veut bien dire que notre futur ne sera pas des plus positifs. «Highlands» Les Highlands est une région montagneuse de l’Écosse, ce titre redonne de la fraicheur et de l’oxygène à la verdure et cela voudrait-il dire que tout serais fini ? La question que se pose Erewän ? Un cours d’eau, un piano et l’Écosse est à nos pieds, belle et luxuriante. Une intensité musicale qui monte crescendo ou Nine Skies avec Alexandre à la guitare et Éric au violon viennent mettre leurs grains de sel dans ce superbe instrumental. Mais le coup de tonnerre peut-il nous permettre quelque chose de bon ? 

A.Lamia - Erewän
«How Will All This End» C’est une petite perle dans le rock celtique et aussi dans le prog, le mélange des deux en font un album ou toutes notes sont importantes (j’ai l’impression qui si il en manquait une, ce serait comme un château de carte qui serait bancale !). Les textes te font réfléchir sur le monde dans lequel nous vivons. Si j’avais eu une référence dans ce domaine, ce serait «Tír na nÓg – Symphonie Celtique» d’Alan Stivell en 1979. Mais l’album d’Erewän est plus accessible à l’écoute.

Pour conclure, un album à posséder et si les suivants sont de la même veine, je suis partant ! Parole de breton !


Cette chronique est dédiée à notre pote et amie Phil Mott musicien et chanteur du groupe Naos qui nous a quittés en janvier dernier.





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