mardi 16 novembre 2021

MDS : «THE STORY OF ROSE OLA SEKS» (2021) - par Pat Slade

 


Monnaie De Singe, le retour tant attendu des cantaliens (un autre pays du froid !) par tout ceux qui les avaient découverts au festival Prog en Beauce en 2018.


L’INSTANT NORVÉGIEN



Un instant Norvégien qui n’a rien à voir avec celui du groupe comique les "Robins des Bois", bien au contraire. MDS revient sur la terre après son voyage post-apocalyptique de l’album «The Last Chance» en 2018. La Norvège est un pays froid à nos yeux, neigeux… oui mais ce n’est pas une généralité. Le nord du pays est au nord du cercle polaire arctique et c’est dans cet endroit hostile que MDS va nous raconter l’histoire de Rose Øla Seks. Nous sommes dans l’hôpital psychiatrique Âsgård de Tromsø (La seule unité psychiatrique qui traite les maladies mentales sans médicaments).

HP de Âsgård de Tromsø
Nous sommes en 2011 et Rose Øla Seks y est internée depuis 1994 pour un triple meurtre mais elle a été reconnue pénalement irresponsable. Rose n’a pas eu une vie facile, un père alcoolique et violent, une mère qui n’a aucune empathie. Sa route sera semée d’embûche, fille mère à quinze ans, elle perdra l’unique chose qui la maintenait à la surface quand son fils Elias meurt à douze ans d’une méningite. Rose se réfugie dans le déni et va commettre l’irréparable. A son procès elle avoue que pour les trois meurtres commis, le diable lui rendrait son fils. Tout comme Faust, Rose Øla Seks aurait signé un pacte avec le diable.

«Rose Øla Seks» La carte de visite du personnage. Une introduction qui met tout de suite dans l’ambiance avec un titre qui nous présente le personnage de l’histoire. Ambiance sombre, rythmique lourde, jolie solo de guitare à la Gilmour, la voix d’Anne Gaëlle qui (je trouve) a pris beaucoup plus d’assurance, clavier bien présent, un bon titre qui promet pour la suite. «D@rknet» La profession de foi de Rose, quand elle cherche un contact sur le réseau avec le diable. On retrouve bien la patte de MDS dans ce titre avec la batterie d’Éric bien en mouvement (Quand elle ne bouge pas toute seule sur scène. Dixit PEB 2018). «Evil» Rose a sombré dans la névrose : «my steps guided by hate, my killing hands are evil, i belong only to my master» (Mes pas guidés par la haine, mes mains meurtrières sont le mal, je n’appartiens qu’à mon maître). Entre clavier et grand accords de guitare, le groupe joue toujours sur cette froide noirceur d’une histoire qui n’est pas des plus réjouissantes. 

«Three Days In Hell» Les trois meurtres qu’elle va commettre, le premier jour : la directrice du collège, le second : le médecin de famille et le dernier : le prêtre qui pourtant la soutenait. Un morceau très enlevé et plus calme que les précédents avec de très belles guitares, la voix d’Anne-Gaëlle en re-recording est du plus bel effet. «The Story Ends There» L’histoire s’arrête là. Rose est arrêtée et passe en jugement. Elle sent qu’elle a été flouée : « my love, the devil fooled us, i embrase an empty space» (Mon amour le diable nous a dupés, j’embrasse un espace vide). Encore un titre qui s’envole vers une autre galaxie avec une rythmique toujours en mouvement, une basse omniprésente, des guitares et des claviers biens placés, des vocaux envoûtant… Quoi de mieux pour faire un bon morceau. «Élias» Rose parle de l’unique chose qu’il lui soit arrivé de bon dans sa vie, son fils Élias. Elle se sent coupable des malheurs qui sont arrivées : «I attract the woes above my skull» (J’attire les malheurs au dessus de mon crâne). Joli morceau très nostalgique une voix en premier plan et une instrumentation superbe, un de mes titres préférés

Behring Breivik
«From Utøya» Le 22 juillet 2011 un ultranationaliste d’extrême droite, Behring Breivikarmé d'un pistolet, d'un fusil et de quelque 3000 cartouches va semer la terreur et la mort sur la petite île d’Utøya pendant un peu plus d'une heure, faisant 69 victimes au sein d'un rassemblement des jeunes du Parti Travailliste Norvégien. Rose voit les images à la télé de la salle commune de l’hôpital et sa folie la pousse à reconnaître dans Breivik l’image d’Élias devenu adulte. Les années de naissances (1979) d’Élias et de Breivik correspondent. La musique colle parfaitement avec le texte et le contexte de l’histoire : «she thinks the devil kept his promise» (elle pense que le diable a tenu sa promesse). «The Story Of Rose Øla Seks» Un drame norvégien.

Un très bon album, MDS fait du MDS comme on l’aime. Anne-Gaëlle, Philippe, Christophe, Éric (bass), Jean-Philippe et Éric (Drums) ce sont surpassés, je préfère même leur dernier opus à «The Last Chance» (Mais c’est normal, ça fait toujours ça quand c’est neuf !). A quand une version en live avec DVD ? Un retour au PEB ? Un passage par Paris ? (Il n’y a que 571,7 km par l’A 71 !).

Enfin bref, pour passer un excellent moment, il faut écouter l’histoire de Rose Øla Seks.


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