LED ZEPPELIN IN JAZZ (2021) – JOHN LENNON IN JAZZ (2020) - par Pat Slade
Quelquefois on tombe sur certaines adaptations musicales dont on ne
croirait jamais l’existence possible, et pourtant… ! Le blues, la
pop, le rock, la soul, le reggae, le country et même la musique classique
seront adaptés en jazz par des allumés de la musique. Des doux dingues qui
verront que le jazz est quand même la base de tous les genres (Hormis le classique tout de même !).
L’ART DU TRIBUTE (Prononcer tribioute !)
Tribute Queen
Qui dans sa vie de «fan de…» ne s’est jamais dit : «j’adorais untel, mais le groupe n’existant plus je ne les
reverrai plus jamais !». Mais des artistes aussi fans de certains groupes ou musiciens
disparus ont voulu leur redonner vie et perpétrer leurs musiques
pour les générations futures. Quels que soient les genres, on
trouvera de très bon groupe de tribute (Prononcer tribioute !). Ca ressemble à Queen, ça a les
instruments et le look des Queen,
ça joue et ça a la voix de
Queen mais ce n’est pas
Queen c’est Tribute
Queen, surement un des meilleurs
cover band du groupe. Il y aura aussi un spectacle intitulé «One night of Queen» joué par le groupe
Gary Mullen & the works,
Brian May le guitariste du groupe
légendaire certifie que Gary Mullen,
non seulement par sa performance scénique mais par sa voix, est
digne de l'excessif
Freddie Mercury «…more than a likeness…».
The Fab Four
Mais d’autres groupes auront leurs sosies. Ainsi The Fab Four
est le groupe pour ceux qui ont toujours voulu voir les Beatles
sur scène, un spectacle avec tout les grands titres de Beatles
et les costumes adaptés aux différentes époques. Mais pas besoin
de courir en Angleterre ou aux USA, il suffit de passer les Landes
et d’aller au Pays Basque pour y découvrir T.N.T un des (nombreux) tribute (Prononcer tribioute !) d’AC/DC et eux aussi sont très bons. Enfin bref ! On peut trouver
tout les genres de Motörhead avec les suisses de Kilmister ou les allemands de Motörizer, les Guns N’Roses avec les RocketQueens
un combo uniquement féminin. Dans les tributes (Prononcer tribioute !) Pink Floyd
est aussi très bien représenté et Australian Pink Floyd est sur le dessus du panier. Les groupes français ont aussi leurs
tributes (Prononcertrib…bon ! ça suffit ! ce running gag commence à être
éculé ! Et je suis poli ! 😀) exemple Les Cousins de Mandrin
très bon cover band du groupe Ange, Téléphone
sera aussi bien à l'écoute avec des groupes comme Megaphone, Overcom, Hygiaphone, Phon’éthique (Je ne suis pas un fan du groupe de
Jean-Louis Aubert mais je préfère
qu'il existe des covers de son ex groupe que d'autres de
Christophe Maé ou
M.CSolaar). Le classique aura aussi ses tributes Waldos de los Rios
un pianiste chef d’orchestre et arrangeur argentin qui adaptera
des airs célèbres de musique classique en version pop. Sa version de l'air des esclaves hébreux de l’opéra
Nabucco (Va Pensiero) de Verdi connaitra un
important succès en 1973. Pour me contrarier, Claude Toon
estime que c'est encore plus à ch**er que les étrons symphoniques
de André Rieu, snobinard va 😎. Je ne reparlerai pas des
Ekseption à qui j’avais consacré
une chronique il y a huit ans
(clic).
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Joshua Redman
Les musiciens de jazz sont à mes yeux les meilleurs
improvisateurs et arrangeurs et les deux albums que je présente
ici en sont les meilleurs exemples. «Led Zeppelin in jazz», je suis tombé par hasard et en arrêt sur ce disque un jour ou
je faisais mes courses hebdomadaire, passant toujours par le rayon
culture d’un supermarché dont le nom commence par un A et ce
termine par un N. Quand je vis un zeppelin en couverture, je
regardais vaguement au dos de l’album avant de le mettre dans mon
caddie. Une fois rentré, mise en place sur la platine pour une
première écoute. «Black Dog» Aldo Romano, Remi Vignolo et Baptiste Trotignon, deux batteurs et un pianiste ouvrent le bal de la grand messe
du jazz, c’est déroutant quand on connait l’original, mais très
plaisant à l’oreille. «Rock And Roll» par le groupe Eight to the Bar, un boogie-rock endiablé avec guitare, piano, orchestre de
cuivre. Un solo de saxophone frénétique et une chanteuse dont la
voix illumine bien le morceau. «The Grunge», pas une des morceaux les plus connus, par le Joshua Redman Elastic Band, connu pour être le fils du saxophoniste Dewey Redman, il suit les traces de son père avec cette version au saxo.
Motohiko Hino
«Friends» : David Neerman, le
vibraphoniste popose une version hallucinée un peu afro du
titre. «Stairway to Heaven» par
Vincent Peirani, «Living Being», la surprise, vous retrouvez bien les accords très connus du
morceau mais au lieu de la voix de
Robert Plant vous entendrez un
accordéon. Très bel arrangement qui sort des sentiers battus. Ne pas
s’attendre non plus à voir arriver Jimmy Page
et sa guitare, tout reste calme et ne traîne pas en longueur avec
ses trois minutes vingt. «Whole Lotta Love» : Nguyên Lê, ce jazzman
français d’origine vietnamienne est un autodidacte, sa version est
très électrique avec beaucoup de percussions, un chant qui arrache
et un solo de basse qui défonce tout sur son passage. «Kashmir» par Pierrejean Gaucher,
guitariste de haute volée, celui qui a dit : «Frank Zappa, Erik Satie, même combat !» recrée une version très jazz-oriental à la manière d’un
Jean-Luc Ponty ou d’un
Didier Lockwood. «Heartbreaker» par Bonerama : un groupe de cuivres funk rock de la Nouvelle-Orléans,
tout est dans la carte de visite du groupe, du bon funk rock !
«The Ocean» par Motohiko Hino (Featuring John Scofield) (Et non Hono comme il est imprimé sur la pochette !)
batteur qui jouera avec
Jean-Luc Ponty et
Sonny Rollins entre autre.
Accompagné du guitariste
John Scofield nous somme dans le
jazz jusqu’au cou et je préfère cette version à l’original (Tans pis pour les puristes !), je tiens à préciser que c’est une version plus ancienne puisque
Hino est décédé en 1999. «No Quarter» par
l’Orchestre National de Jazz Franck Tortiller, une ambiance fin de nuit parisienne, on se croirait dans «Tchao Pantin» j’adore !!! «Kashmir» par EricaStucky encore une version par une
chanteuse suisso-américaine (Ca ce dit ? Ah non, on écrit Helvetico-américaine d'après le Toon ; m'énerve celui-là, le
genre de mec je sais tout 😖), VRP de l’art, elle cumule plusieurs cordes à son arc, sa version
donnerait plus dans le style Kurt Weill
accompagné d’un tuba qui marque la mesure. «Good Times, Bad Times» Giovanni Falzone le trompettiste
italien est perdu dans ce morceau où les chœurs, les cuivres et le
saxophone sont omniprésents, on se demande vraiment à quel
moment il faut tendre l’oreille pour l’entendre. «Hey, Hey, What Can I Do» retour de Bonerama après «Heartbreaker».
Alpha Blondy
La petite ballade du Zeppelin
a pris du fun. «Dazed & Confuzed» encore par Motohiko Hino
mais avec cette fois-ci avec un autre grand guitariste
: Mike Stern
qui accompagnera JacoPastorius
le bassiste que l’on ne présente plus. Je dirais que le titre est
méconnaissable, c’est une nouvelle approche du Zeppelin
et une nouvelle découverte. «Bring It On Home» par The Electrique Kings, un groupe de blues ne pouvait que reprendre ce morceau, et il
le fait bien. «The Rain Song» retour de l’Orchestre National de Jazz Franck Tortiller
avec la même ambiance que sur «No Quarter»mais plus à la façon de Miles Davis. «Whole Lotta Love» par AlphaBlondy
… ? Alpha Blondy
sur un disque de jazz ? Il ne s'est pas trompé de
studio ? Il reste dans son domaine de prédilection lereggae, le petit rayon de soleil pour finir un album bizarroïde
mais pas déplaisant à l’écoute.
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Stefano Bollani
Autre genre mais le même style ; «John Lennon in jazz» «Jealous Guy» par CurtisStigers, un de mes titres préféré de John Lennon. Ici une version jazz-blues tellement
métamorphosée que l’on pourrait se croire dans la boite de jazz
le Blue Note à New York. «Strawberry Fields Forever» par Daria
Zaritskaya, je ne la connais pas mais elle a une voix très agréable.
Musicalement c’est pratiquement l’original avec un tempo un peu
plus rapide. «Imagine» : Pink Turtle, un groupe spécialisé dans la reprise des grands standards
remaniés en version jazz-swing, et du swing il y en a dans cette
version où le saxophone ne donne pas sa part aux lions. «Nobody Told Me» Jennifer Chapin& Rosetta Trio. La première est la fille du singer-songwritter Harry Chapin
chanteur pop folk des années 70 et les seconds est un trio jazz
composé de deux guitaristes et d’un contrebassiste. Une version
plus fraiche que l’originale, comme si elle avait subie une cure
de rajeunissement. «Norwegian Wood» par Stefano Bollani. Pianiste, chanteur, compositeur, écrivain, animateur de
télévision cet italien sait tout faire ! Une version courte
au piano seul qui sonne quelques fois comme du Satie mais d’une beauté insolente.
Stephen Bennett
«Girls» par Joe Jackson Pas besoin de présenter le musicien anglais de l’album
«I’m the Man». Lui aussi fera une reprise en piano-voix superbe. «Yer Blues» Lucky Peterson. La version des Beatles
sur l’album blanc n’est pas particulièrement blues, alors Lucky Peterson
et sa guitare vont remettre tout ça d’équerre et cela prendra une
autre gueule. «Oh My Love» par Liro Rantala
un pianiste de jazz finlandais dont je ne sais pas grand-chose. La
douce mélodie écrite pour Yoko
est devenue un marathon au piano atteint de la maladie de parkinson.
«Come Together» par Nguyên Lê. Un musicien qui apparaissait déjà sur l’album tribute (Prononcer Tribioute ! En cette période de pandémie il faut
bien une petite piqure de rappel ! 😷) De Led Zeppelin. Toujours aussi électrique et éclectique, il en fait une version
qui pourrait décoiffer un chauve. «Because» Stephen Bennett
un guitariste américain qui joue du classique et du folk avec une
guitare combinée avec une harpe. Déjà que la version de «Because» sur «Abbey Road» était magnifique, celle de Bennett
est d’une douceur à écouter les soirs d’hiver auprès de la
cheminée.
Un peu de changement cela fait du bien, deux albums agréable à
écouter même si tu n’aime pas trop le jazz. En l’écoutant tu
cherches toujours la petite phrase musicale qui te rappellera le
morceau original.
Je conseille d’acheter le CD de «Lennon in Jazz» qui comporte 16 titres, je n’ai que le vinyle qui n’en
comporte que 10.
Quel article passionnant ! Lu d'une traite. Merci Pat ! Signé, un amateur de jazz.
RépondreSupprimerfreddiefreejazz