mardi 7 septembre 2021

LED ZEPPELIN IN JAZZ (2021) – JOHN LENNON IN JAZZ (2020) - par Pat Slade


Quelquefois on tombe sur certaines adaptations musicales dont on ne croirait jamais l’existence possible, et pourtant… ! Le blues, la pop, le rock, la soul, le reggae, le country et même la musique classique seront adaptés en jazz par des allumés de la musique. Des doux dingues qui verront que le jazz est quand même la base de tous les genres (Hormis le classique tout de même !).


L’ART DU TRIBUTE (Prononcer tribioute !)



Tribute Queen
Qui dans sa vie de «fan de…» ne s’est jamais dit : «j’adorais untel, mais le groupe n’existant plus je ne les reverrai plus jamais !». Mais des artistes aussi fans de certains groupes ou musiciens disparus ont voulu leur redonner vie et perpétrer leurs musiques pour les générations futures. Quels que soient les genres, on trouvera de très bon groupe de tribute (Prononcer tribioute !). Ca ressemble à Queen, ça a les instruments et le look des Queen, ça joue et ça a la voix de Queen mais ce n’est pas Queen c’est Tribute Queen, surement un des meilleurs cover band du groupe. Il y aura aussi un spectacle intitulé «One night of Queen» joué par le groupe Gary Mullen & the works, Brian May le guitariste du groupe légendaire certifie que Gary Mullen, non seulement par sa performance scénique mais par sa voix, est digne de l'excessif Freddie Mercury «…more than a likeness…».

The Fab Four
Mais d’autres groupes auront leurs sosies. Ainsi The Fab Four est le groupe pour ceux qui ont toujours voulu voir les Beatles sur scène, un spectacle avec tout les grands titres de Beatles et les costumes adaptés aux différentes époques. Mais pas besoin de courir en Angleterre ou aux USA, il suffit de passer les Landes et d’aller au Pays  Basque pour y découvrir T.N.T un des (nombreux) tribute (Prononcer tribioute !) d’AC/DC et eux aussi sont très bons. Enfin bref ! On peut trouver tout les genres de Motörhead avec les suisses de Kilmister ou les allemands de Motörizer, les Guns N’Roses avec les Rocket Queens un combo uniquement féminin. Dans les tributes (Prononcer tribioute !) Pink Floyd est aussi très bien représenté et Australian Pink Floyd est sur le dessus du panier. Les groupes français ont aussi leurs tributes (Prononcer trib…bon ! ça suffit ! ce running gag commence à être éculé ! Et je suis poli ! 😀) exemple Les Cousins de Mandrin très bon cover band du groupe Ange, Téléphone sera aussi bien à l'écoute avec des groupes comme Megaphone, Overcom, Hygiaphone, Phon’éthique (Je ne suis pas un fan du groupe de Jean-Louis Aubert mais je préfère qu'il existe des covers de son ex groupe que d'autres de Christophe Maé ou M.C Solaar). Le classique aura aussi ses tributes Waldos de los Rios un pianiste chef d’orchestre et arrangeur argentin qui adaptera des airs célèbres de musique classique en version pop. Sa version de l'air des esclaves hébreux de l’opéra Nabucco (Va Pensiero) de Verdi connaitra un important succès en 1973. Pour me contrarier, Claude Toon estime que c'est encore plus à ch**er que les étrons symphoniques de André Rieu, snobinard va 😎. Je ne reparlerai pas des Ekseption à qui j’avais consacré une chronique il y a huit ans (clic)

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Joshua Redman
Les musiciens de jazz sont à mes yeux les meilleurs improvisateurs et arrangeurs et les deux albums que je présente ici en sont les meilleurs exemples. «Led Zeppelin in jazz», je suis tombé par hasard et en arrêt sur ce disque un jour ou je faisais mes courses hebdomadaire, passant toujours par le rayon culture d’un supermarché dont le nom commence par un A et ce termine par un N. Quand je vis un zeppelin en couverture, je regardais vaguement au dos de l’album avant de le mettre dans mon caddie. Une fois rentré, mise en place sur la platine pour une première écoute. «Black Dog» Aldo Romano, Remi Vignolo et Baptiste Trotignon, deux batteurs et un pianiste ouvrent le bal de la grand messe du jazz, c’est déroutant quand on connait l’original, mais très plaisant à l’oreille. «Rock And Roll» par le groupe Eight to the Bar, un boogie-rock endiablé avec guitare, piano, orchestre de cuivre. Un solo de saxophone frénétique et une chanteuse dont la voix illumine bien le morceau. «The Grunge», pas une des morceaux les plus connus, par le Joshua Redman Elastic Band, connu pour être le fils du saxophoniste Dewey Redman, il suit les traces de son père avec cette version au saxo.

Motohiko Hino
«Friends» : David Neerman, le vibraphoniste  popose une version hallucinée un peu afro du titre. «Stairway to Heaven» par Vincent Peirani, «Living Being», la surprise, vous retrouvez bien les accords très connus du morceau mais au lieu de la voix de Robert Plant vous entendrez un accordéon. Très bel arrangement qui sort des sentiers battus. Ne pas s’attendre non plus à voir arriver Jimmy Page et sa guitare, tout reste calme et ne traîne pas en longueur avec ses trois minutes vingt. «Whole Lotta Love» : Nguyên Lê, ce jazzman français d’origine vietnamienne est un autodidacte, sa version est très électrique avec beaucoup de percussions, un chant qui arrache et un solo de basse qui défonce tout sur son passage. «Kashmir» par Pierrejean Gaucher, guitariste de haute volée, celui qui a dit : « Frank Zappa, Erik Satie, même combat !» recrée une version très jazz-oriental à la manière d’un Jean-Luc Ponty ou d’un Didier Lockwood. «Heartbreaker» par Bonerama : un groupe de cuivres funk rock de la Nouvelle-Orléans, tout est dans la carte de visite du groupe, du bon funk rock ! «The Ocean» par Motohiko Hino (Featuring John Scofield) (Et non Hono comme il est imprimé sur la pochette !) batteur qui jouera avec Jean-Luc Ponty et Sonny Rollins entre autre. Accompagné du guitariste John Scofield nous somme dans le jazz jusqu’au cou et je préfère cette version à l’original (Tans pis pour les puristes !), je tiens à préciser que c’est une version plus ancienne puisque Hino est décédé en 1999. «No Quarter» par l’Orchestre National de Jazz Franck Tortiller, une ambiance fin de nuit parisienne, on se croirait dans «Tchao Pantin» j’adore !!! «Kashmir» par Erica Stucky encore une version par une chanteuse suisso-américaine (Ca ce dit ? Ah non, on écrit Helvetico-américaine d'après le Toon ; m'énerve celui-là, le genre de mec je sais tout 😖), VRP de l’art, elle cumule plusieurs cordes à son arc, sa version donnerait plus dans le style Kurt Weill accompagné d’un tuba qui marque la mesure. «Good Times, Bad Times» Giovanni Falzone le trompettiste italien est perdu dans ce morceau où les chœurs, les cuivres et le saxophone sont omniprésents, on se demande vraiment  à quel moment il faut tendre l’oreille pour l’entendre. «Hey, Hey, What Can I Do» retour de Bonerama après «Heartbreaker».

Alpha Blondy
La petite ballade du Zeppelin a pris du fun. «Dazed & Confuzed» encore par Motohiko Hino mais avec cette fois-ci avec un autre grand guitariste : Mike Stern qui accompagnera Jaco Pastorius le bassiste que l’on ne présente plus. Je dirais que le titre est méconnaissable, c’est une nouvelle approche du Zeppelin et une nouvelle découverte. «Bring It On Home» par The Electrique Kings, un groupe de blues ne pouvait que reprendre ce morceau, et il le fait bien. «The Rain Song» retour de l’Orchestre National de Jazz Franck Tortiller avec la même ambiance que sur «No Quarter»  mais plus à la façon de Miles Davis. «Whole Lotta Love» par Alpha Blondy … ? Alpha Blondy sur un disque de jazz ? Il ne s'est pas trompé de studio ? Il reste dans son domaine de prédilection le  reggae, le petit rayon de soleil pour finir un album bizarroïde mais pas déplaisant à l’écoute. 

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Stefano Bollani
Autre genre mais le même style ; «John Lennon in   jazz» «Jealous Guy» par Curtis Stigers, un de mes titres préféré de John Lennon. Ici une   version jazz-blues  tellement métamorphosée que l’on pourrait se croire dans la boite de jazz le Blue Note à New York. «Strawberry Fields Forever» par Daria Zaritskaya, je ne la connais pas mais elle a une voix très agréable. Musicalement c’est pratiquement l’original avec un tempo un peu plus rapide. «Imagine» : Pink Turtle, un groupe spécialisé dans la reprise des grands standards remaniés en version jazz-swing, et du swing il y en a dans cette version où le saxophone ne donne pas sa part aux lions. «Nobody Told Me» Jennifer Chapin & Rosetta Trio. La première est la fille du singer-songwritter Harry Chapin chanteur pop folk des années 70 et les seconds est un trio jazz composé de deux guitaristes et d’un contrebassiste. Une version plus fraiche que l’originale, comme si elle avait subie une cure de rajeunissement. «Norwegian Wood» par Stefano Bollani. Pianiste, chanteur, compositeur, écrivain, animateur de télévision cet italien sait tout faire ! Une version courte au piano seul qui sonne quelques fois comme du Satie mais d’une beauté insolente.


Stephen Bennett
«Girls» par Joe Jackson Pas besoin de présenter le musicien anglais de l’album «I’m the Man». Lui aussi fera une reprise en piano-voix superbe. «Yer Blues» Lucky Peterson. La version des Beatles sur l’album blanc n’est pas particulièrement blues, alors Lucky Peterson et sa guitare vont remettre tout ça d’équerre et cela prendra une autre gueule. «Oh My Love» par Liro Rantala un pianiste de jazz finlandais dont je ne sais pas grand-chose. La douce mélodie écrite pour Yoko est devenue un marathon au piano atteint de la maladie de parkinson. «Come Together» par Nguyên Lê. Un musicien qui apparaissait déjà sur l’album tribute (Prononcer Tribioute ! En cette période de pandémie il faut bien une petite piqure de rappel ! 😷) De Led Zeppelin. Toujours aussi électrique et éclectique, il en fait une version qui pourrait décoiffer un chauve. «Because» Stephen Bennett un guitariste américain qui joue du classique et du folk avec une guitare combinée avec une harpe. Déjà que la version de «Because» sur «Abbey Road» était magnifique, celle de Bennett est d’une douceur à écouter les soirs d’hiver auprès de la cheminée.


Un peu de changement cela fait du bien, deux albums agréable à écouter même si tu n’aime pas trop le jazz. En l’écoutant tu cherches toujours la petite phrase musicale qui te rappellera le morceau original.

Je conseille d’acheter le CD de «Lennon in Jazz»  qui comporte 16 titres, je n’ai que le vinyle qui n’en comporte que 10.   




1 commentaire:

  1. Quel article passionnant ! Lu d'une traite. Merci Pat ! Signé, un amateur de jazz.
    freddiefreejazz

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