mercredi 22 septembre 2021

KABUCHIKO de Dominique Sylvain (2016) - par Nema M.


Sonia se passionne pour les jeux olympiques de Tokyo. Nema regarde une émission sur les constructions anti-séismes au Japon. Sonia interpelle Nema :
- J’aimerais bien faire un séjour à Tokyo, visiter la ville, sortir le soir…
- Bof, sortir le soir, très peu pour moi. Et puis il y a des quartiers très spéciaux qui sont animés la nuit à Tokyo tu sais Sonia. Pas les mêmes coutumes que nous…
- Bah, évidemment, toi les plans « happy hours » prolongés en boîte, c’est pas ta tasse de thé (thé japonais hi, hi, hi)
- Toujours aussi frivole Sonia. Lis Kabuchiko et tu verras ce que je veux dire en matière de coutumes différentes.
Rabat-joie grincheuse marmonne Sonia.


Kabuchiko : Le quartier chaud de Shinjuku

En France (ou en Italie par exemple 😊) on a du mal à imaginer ce que peuvent être des « bars à hôtes ». Le Café Château est un bar à hôtes dont le patron est le beau Yudai

Yudai : un très beau jeune homme d’une petite trentaine d’années, élégant, racé, charismatique qui a inspiré une mangaka (son ex-femme) pour un héros de manga. Un bar à hôtes est un endroit qui ouvre très, très, tard dans la nuit car la clientèle est essentiellement composée des hôtesses des bars à hôtesses, des masseuses, des stripteaseuses qui ont terminé leur service après 2 ou 3 heures du matin. Ces dames viennent chercher admiration, réconfort, tendresse verbale (et plus éventuellement) auprès des hôtes. Yudai a quelques clientes attitrées avec lesquelles les relations sont régulières : la belle Akiko et Kate Sanders

Kate ? Ce n’est pas une japonaise, que fait elle là ? Kate est effectivement anglaise et elle est venue au Japon soi-disant pour donner des cours d’anglais mais en fait, elle est devenue hôtesse au Club Gaîa. La jeune et jolie Kate ne va pas pratiquer très longtemps ce plus vieux métier du monde (japonais).

 

Parc d’Inbanuma

Début de l’histoire : Kate a disparu. Sa copine et collègue, Marie, une autre étrangère venue à Tokyo et finalement devenue hôtesse chez mama-san propriétaire du Club Gaïa, est contactée par le père de Kate, Jason. En effet, Jason a reçu un MMS inquiétant de la part de Kate, avec une photo d’elle allongée dans l’herbe, endormie (morte ?) et depuis aucune réponse aux différents messages de son père. Jason décide de venir à Tokyo car il n’est pas dans les habitudes de Kate de laisser des appels sans réponse. Marie guidera ce père déboussolé dans le quartier Kabuchiko. Déboussolé, on le serait à moins quand on découvre que sa fille que l’on croyait en train de donner des cours d’anglais est en fait une reine de la nuit ! Kate était la favorite de mama-san et de la clientèle du club Gaïa. Marie se rend au commissariat de police pour déclarer l’absence de nouvelles de Kate depuis plusieurs jours. Yamada et son collègue Watanabe sont chargés de l’affaire. Sujet délicat, et donc pression de la hiérarchie, car il s’agit de la disparition d’’une étrangère et qu’il y a eu malheureusement un tueur en série condamné et décédé depuis quelques mois dont la spécialité était de s’attaquer à ce profil de jeune femme.

 

Dominique Sylvain

Qui, mais qui a bien pu s’en prendre à Kate ? Et pourquoi ? Et d’ailleurs est-elle morte ? Si oui, où est son cadavre ? Dédale de questionnements, petites touches de réponses, on chemine de chapitre en chapitre dans la « glauquitude » de Kabuchiko. Yudai n’est peut-être pas aussi joli qu’il semble, il a maille à partir avec les yakuza et boss Itami le propriétaire du Club Château. Ne pas payer dans les délais ce qui est dû à boss Itami conduit à l’intervention musclée du yakuza Namba, un colosse, Yudai en fera les frais. Mama-san n’est pas aussi « clean » que son visage impeccablement fardé le laisserait supposer. Que peut bien cacher Norio cet ancien client de Kate devenu client attitré de la jolie Marie qui lui sert de skipper ? La chère Marie elle-même a tout un triste passé (perte d’une amie avec qui elle faisait de la voile…). Le capitaine de police Yamada a eu un grave accident il y a quelques années et sa mémoire est très morcelée. Mais il connait très bien son métier et son quartier. Kate avait de l’argent sur son compte en banque, est-ce pour cet argent qu’elle aurait été assassinée ? Quelqu’un semble vouloir copier le mode opératoire du tueur en série…  En toile de fond, quelqu’un écrit un roman sur Kabuchiko (mais je ne dirai pas qui). Un roman qui décrit ce quartier et ce qui s’y passe la nuit, les mœurs, les lieux, les gens… Mathilde, la directrice du bureau du livre, est très intéressée par cet ouvrage très prometteur.

 

Chaque chapitre est dédié à un personnage. A chaque page un peu de mystère est dévoilé. Juste ce qu’il faut pour vous tenir en haleine de la première à la dernière page. 

Dominique Sylvain, née à Thionville en 1957, a été journaliste puis responsable de communication en entreprise avant de faire un séjour de plusieurs années au Japon et de devenir écrivaine. Elle a obtenu de nombreux prix littéraire dont le prix Claude Chabrol en 2020. Elle participe à de nombreuses manifestations autour des polars.  


Bonne lecture !

Viviane Hamy

278 pages





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