La culture potagère est en deuil, celui qui avait mis en avant le légume
dans la bande dessinée est parti bouffer les pissenlits par la
racine.
Mandrika, l’ami des potes âgés
C’est en 1965 que paraissent ses premières planches dans le journal
Vaillant et son successeur
Pif gadget sous le pseudonyme de
Kalkus. Le concombre masqué est l’œuvre
principale de Mandrika, l’histoire d’un légume bavard et philosophe (Pour moi ce sont les poules qui philosophent !) et qui évolue dans un monde plutôt absurde, il habite dans un
cactus-blockhaus entouré de personnages qui sortent de l’ordinaire et des sentiers battus. Chourave, son seul ami, des éléphants qui jouent aux cartes,
un escargot qui va aussi vite que Speedy Gonzales, la grand-mère du
concombre, la seule personne normale et sensée dans l’histoire, et enfin
pour compléter le bestiaire : l’ennemi juré du héros, le Grand Patatoseur qui possède un engin infernal capable de transformer en patate tous ceux
qui le contestent. Rajouter un dialogue ridicule à la limite du
compréhensible et le concombre masqué entrera dans la légende de la bande
dessiné.
Il ouvrira les portes à beaucoup de jeunes dessinateurs comme Carali ou Francis Masse. Il quittera la rédaction de L’Écho pour prendre celle de Charlie mensuel jusqu’en 1984 avant de retourner chez Pilote en tant que directeur de la rédaction. Dans les années 90 il reprendra les aventures du concombre dans le journal de Spirou. En 1994 il recevra le grand prix de la ville d’Angoulême.
Dans la nuit du 13 au14 juin 2021, cet homme qui n’avait pas du sang
de navet, qui s’occupait que de ses oignons et n’avait jamais fait chou
blanc à raconter des salades dans des feuilles de choux pour mettre du
beurre dans les épinards en a eu gros sur la patate de sucrer les fraises
et, faute de panier à salade, prendra la trottinette à macchabs.
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