Retour sur Slade avec trois albums live pour démontrer qu’il n’y en avait
pas que le premier qui soit resté dans les mémoires.
DEUX LIVE ET UN DEMI (bien frais !) SINON RIEN !
Arrêtons les idées préconçues professant que
Slade n’a sorti qu’un seul et
unique live, le fameux «Slade Alive» de 1972 enregistré dans la petit salle du Corman Theater Studio
devant un public restreint composé uniquement de fans et qui ne subira
aucune retouche en studio (overdub) (Tu ne trouverais plus ça maintenant !). Slade était un formidable
groupe de scène, à l’époque sa popularité a été comparée à celle de la
Beatlemania. Slade en studio
c‘est un mogwaï, dégageant une musique propre et réfléchie mais dès qu’ils
mettaient les pieds sur une scène, la petite bébête de Wolverhampton se
transformait en une bande de gremlins assoiffés de décibels. Le live de
1972 est et restera une référence dans leur discographie avec les
versions décapantes de «Get Down and get with it» et surtout la reprise de «Born
to Be Wild» qui ferait passer la version de
Steppenwolf pour une musique d’ascenseur. Mais, ils ne resteront pas uniquement sur cet
enregistrement.
En mars 1976 sort l’album «Nobody’s Fools» enregistré à New York l’année précédente.
Slade fera des concerts dans
le pays pour essayer de percer le marché américain qui restait toujours
hermétique au groupe des glam-rocker. De retour des Etats-Unis,
Slade a perdu de sa
popularité, la mode du punk-rock à tout balayé sur son passage et le
glam rock a rendu l’âme. Les groupes comme
Sweet,
Wizzard ou le vieux pédophile de
Gary Glitter passeront à la
trappe. Slade
continuera sur la voix d’un rock plus pur et dur en y rajoutant un hard
rock à leur sauce (Worcestershire évidemment !) et le tout donnera l’album «Whatever Happened to Slade». Ce sera un échec commercial malgré une bonne critique, il sera
considéré comme l’album précurseur du mouvement Grunge,
Billy Corgan des
Smashing Pumpkins et
Kurt Cobain de
Nirvana le citeront comme album
influent.
Suite à l’échec commercial du dernier album, Slade
va continuer à mettre le feu dans les salles de concerts et un nouvel
album live voit le jour en 1978
avec un melting-pot des titres de la tournée au Etats-Unis en 1976 et en Grande Bretagne en 1977. L’avantage de ce live est que l’on retrouve les tubes du groupe qui
n’étaient pas encore sortis à l’époque du premier «Alive !». Des versions hyper boostées de «Take Me Back ‘Ome», «Mama Weer All Crazee Now» et «Cum On Feel The Noize». Entre chaque hits, le groupe va glisser des morceaux plus récents,
«Get On Up» avec son riff de batterie et son court solo de basse est le titre
parfait pour attaquer le set, «Burning In The Heats Of Love» énorme titre qui sera repris par Girlschool sur l’album «Play Dirty» produit par Holder et Lea. «One Eyed Jack With Moustaches» avec son boogie sauvage ferait tomber les carreaux des fenêtres et la
reprise de «My Baby Left Me» fonce comme un poids lourd sans frein et n’a plus rien à voir avec la
version original de Big Boy Crudup. Slade
démontre bien par ce live qu’il pouvait déchainer les petites salles et
qu’il pouvait maitriser les plus grandes. Un live qui aurait pu être plus
long avec d’autres tubes comme «Skweeze Me, Pleeze Me», «Coz I Luv You» ou même des titres de l’album «Slade in Flame».
Slade
est au creux de la vague, le seul moyen de subsister du groupe vient des
royalties de leurs chansons. En 1979 l’album «Return to base» est un nouvel échec commercial, mais un coup de pouce du destin va les
remettre sur les rails du succès. Le groupe sera appelé pour remplacer
Ozzy Osbourne et son
Blizzard of Oz au festival de Reading en
1980. N’étant pas attendu, les vieux glam rocker pouvaient
s’attendre à recevoir une volée de canettes dont certaines remplies d’un
liquide jaune filtré par les reins. Beaucoup disent que
Slade a volé la vedette à
toutes les têtes d’affiche du festival,
Def Leppard qui passait juste après eux
recevra lesdites canettes, les musiciens du groupe de
Joe Elliot ont déclaré : «Nous ne pouvions tout simplement pas surpasser Slade». A cause du choc d’être sur scène,
Noddy Holder en oubliera même les paroles
de «Merry Xmas Everybody» Un set de quinze titres qui comme le «Slade Alive !» de 1972 se terminera par un «Born to
Wild» sauvage. Slade a commis le plus grand hold-up de Reading. Un EP avec trois titres
sortira et se classera dans les charts, une chose qui ne leur était plus
arrivée depuis 1977. Un bootleg mais aussi une édition spéciale
pour le vingtième anniversaire sortiront contenant l’intégral du
concert.
Slade
a de nouveau le pied à l’étrier et, sept mois plus tard, sort «We'll Bring The House Down», un beau succès qui va leur permettre de rejouer dans des salles plus
importantes. Et puis sortira «Till Deaf Do Us Part», même s’il n’a pas eu le succès du précédent l’album s’est bien vendu.
Slade à depuis longtemps
abandonné les chapeaux hauts de formes à miroir, les platform boot, la
guitare yob et la musique glam. Le nouveau
Slade donne dans un hard rock
stylé qui déménage et avec deux albums et de nouveaux morceaux, il est
temps de refaire un album live.
Noddy Holder |
A la fin de l’année de 1982 sort «Slade On Stage» enregistré un an auparavant à Newcastle. Le groupe est toujours aussi
excitant sur scène mais quelques titres ont du être retravaillés en studio
et comme le disait
Noddy Holder : «Nous avons également dû couper une partie de l'enthousiasme vocal
du public, car l'un des micros était installé à côté d'un fou. Il
n'arrêtait pas de crier "bâtard !"». Des nouveaux titres rentrent dans la setlist comme «Rock and Roll
Preacher», «Lock Up Your Daughters» ou «We’ll Bring the House Down», mais il y aura une version particulièrement sauvage de «A Night To Remember» avec un solo mix basse, violon de
Jim Lea, Les morceaux classiques seront
de la partie : «Take Me Back ‘Ome», «Gudbuy T’Jane», «Mama Weer All
Crazee Now» pour finir avec «You’ll Never Walk Alone» le chant des supporters du F.C Liverpool chanté à capela avec le
public. Un bon album live qui rentrera dans les charts.
Après encore trois albums studio et une compilation, le Slade historique disparaitra avec le départ de Jim Lea et de Noddy Holder. Quatre albums live qui donnent un peut de nostalgie à tous ceux qui ont connu le rock énergique de Slade.
"Slade Alive ! 2" est un excellent live. Différent du premier, le groupe ayant évolué et le public aussi. Slade passe de l'ambiance de club à celui d'une salle de concert. Je me souviens que le 33 tours passait de main en main, car si les albums studios étaient difficiles à trouver en province (à l'exception de Sladest, voire de Slayed), les deux premiers live restaient une valeur sûre.
RépondreSupprimerMalgré cette traversé du désert à la fin des 70's, quelques gars qui avaient fait des séjours en Angleterre, racontaient que si Slade n'était plus un groupe vendeur au Royaume-Uni, ses concerts affichaient complets. Des petites salles ? Des clubs ? Qu'importe, Slade gardait la réputation d'un groupe scénique.
Et "Slade On Stage", du brutal !
SLADE !