mardi 30 mars 2021

SERGE GAINSBOURG : «BONNIE AND CLYDE» (1968) par Pat Slade



Après Queen et les trente ans du décès de Freddy Mercury, la même année, l’homme à tête de chou quittait ce bas monde clopin-clopant. Queen, Mercury, Gainsbourg… En ce moment, je fais dans la couronne… mortuaire !


Gainsbourg, un homme affable ou à femmes ?

Gainsbourg et les femmes, tout un mystère ! La première femme, Elsa, avec qui il restera marié pendant six ans disait qu’il était laid et pas du tout plaisant à regarder, elle en parle comme un homme maladivement timide qui n’osait pas faire le premier pas. Mais l’homme avait un secret caché, dixit Elsa : «C’était un amant extraordinaire. Il avait ce que les autres hommes non pas...». Et puis il y aura la romance avec Brigitte Bardot. Tout débutera quand le mariage de la belle avec le playboy milliardaire Gunther Sachs, qui n’était pas un ange de vertu, commencera à battre de l’aile. L’idée de composer pour BB germa dans l’esprit de GainsbourgIl sollicita un rendez-vous qu’elle lui accorda. Face à face, Serge et Brigitte étaient très intimidés l’un par l’autre. Le musicien se mit au piano et joua les premières mesures de «Harley-Davidson». Sans trop y croire, elle commencera à fredonner la chanson. Pour détendre l’atmosphère Serge, toujours grand seigneur, proposera une coupe de champagne, elle se mit à chanter ce qui allait devenir un énorme tube. Serge était heureux. Le lendemain, il lui fera livrer une caisse de dom-Pérignon. La glace était rompue !  

Leur histoire d’amour sera courte mais intense et elle commencera après avoir l'enregistrement du scopitone d’«Harley-Davidson». Ils sortiront beaucoup bras dessus bras dessous, sans se cacher, surtout chez Régine la papesse de la nuit. Elle l’admirait beaucoup et Serge, lui, était flatté car il se considérait comme très moche. Il était épaté qu’une femme qui symbolisait la beauté soit éprise de lui. Régine lui dira : «qu’il était très beau, qu’il était beau par son talent et que les femmes qui attachent de l’importance au physique, à mon sens, sont des connes…». 

Malgré leur histoire, Brigitte est toujours mariée à Gunther Sachs et le reverra par obligation. Les disputes éclatent et il lui reprochera sa liaison «Avec cet horrible type, ce Quasimodo saltimbanque» Elle rétorquera qu’étant «La femme la plus cocue du monde elle avait bien le droit de se venger». Serge est débordé de travail, on lui a réservé deux studios chez Barclay, dans le premier, il enregistre avec Bardot et dans le second avec Mireille Mathieu. Il va faire une compilation avec des titres déjà sortis, des inédits et des morceaux qui ne sortiront que sur l’album suivant. En vrac on trouvera «La Javanaise», «Intoxicated Man» et «Baudelaire» de l’album «N°4» de 1962, «L’eau à la bouche» La BO du film homonyme de 1960, «Pauvre Lola» de l’album «Gainsbourg Percussion» de 1964, «La Madrague» et trois inédits chantés par Brigitte Bardot. Les trois dernier morceaux seront tirés de l’album qui sortira cinq mois plus tard «Initials BB». Et quels titres : «Comic Strip» avec les images d’une Bardot moulée des pieds au cou dans une combinaison blanche, une petite cape d’héroïne de BD, une perruque noire, un look tel une Barbarella en négatif entourée de ballons ornés de lettrages psychédéliques figurant des phylactères.

«Docteur Jeckyll and Mister Hyde» chanté par Serge en solo et «Bonnie and Clyde» et son clip ou les deux protagonistes évoluent dans un entrepôt, BB armée d'une mitraillette Thompson, Serge d'un pétard ; l’aperçu du haut du bas et de la jarretelle de Brigitte. Un duo qui raconte l’histoire du couple de gangsters traqués, incarné au cinéma par Warren Beatty et Faye Dunaway ne deviendra célèbre en France que deux mois plus tard. Serge s’était fait projeter le film à la Warner, et il avait soigneusement noté le monologue de Dunaway : «You’ve heard the story of Jesse James And how he lived and died If you’re still in need Of something to read Here’s the story of Bonnie and Clyde» («Vous avez lu l’histoire de Jesse James. Comment il vécut, comment il est mort… Ça vous a plu, hein ? Vous en demandez encore Eh bien écoutez l’histoire de Bonnie and Clyde»)

Cinq mois plus tard sortira «Initials BB» qui sera classé 14e meilleur album de rock français dans l’édition française du magazine Rolling Stone.

Pour Serge Gainsbourg, Brigitte Bardot a été sa muse et pour elle il fût sa passion. Une passion de trois mois mais dont l’intensité restera. Une des nombreuses cicatrices que Serge Gainsbourg gardera au plus profond de lui-même. Il est mort seul chez lui rue de Verneuil en 1991 près d’une photo grandeur nature de Brigitte Bardot toujours en place dans son salon noir.




1 commentaire:

  1. 30 ans après , il ne manque Serge Gainsbourg .Oui, un grand disque et une collaboration avec Brigitte Bardot qui reste mythique, charnelle , évidente et de grande qualité.

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