Il y a trois ans, j’avais écrit une chronique sur «un homme qui chante» et cet homme ne s’est pas arrêté de chanter dans le fin fond de son
terroir. Il revient avec de nouveaux titres.
YVES VESSIÈRE STOP ! OU STOP ?
Je retourne dans l’Allier pour écouter le dernier album d’Yves Vessière quand soudain quelqu’un dans mon dos me dit "Stop !!" Je me retourne et je vois Claude Toon qui commence à me sortir toute une litanie des choses à ne pas faire en cas de confinement et du nombre de kilomètres à faire hors de son domicile et que je n’aurais pas le temps de faire un aller retour à Montluçon avant le couvre feu et patati et patata !. D’accord ! Mais comment vais-je faire pour pouvoir chroniquer un album qui me parait prometteur ? «Demande à te le faire envoyer !» rétorqua notre doyen à barbe blanche. Déjà, Je ne suis pas du genre à réclamer, c’est inconvenant et mal poli. Après une journée bien remplie dans les locaux du Deblocnot, je rentre à mon domicile et en ouvrant ma boite à lettres, parmi les publicités, les différentes factures et autres lettres d’huissiers (Je sais maintenant où se trouve la forêt amazonienne… dans ma boite à lettres !) une enveloppe bulle avec mon adresse écrite dessus d’une écriture fine et droite (Quand j’écris les adresses sur les enveloppes, ça part toujours de travers), au dos le nom de l’expéditeur : Yves Vessière ! Eh bien ça alors ! Le hasard fait bien les choses ! A l’intérieur, un gentil mot de l’artiste et un CD avec une image qui m’a fait penser au petit prince sur une pelote de laine. «Stop !» le dernier album d’un homme qui chante.
Quinze nouveaux titres que je vais disséquer d’une oreille attentive, méthodique avec appréciation sans objectif réprobatoire. Tout va commencer par le titre éponyme «Stop» où la musique jazz va se mêler à un texte fortement écologiste que, et je rejoins les autres blogueurs qui ont disserté sur cet album, nos dirigeants comme les gros industriels devraient écouter cette chanson au lieu de couper la branche sur laquelle ils sont assis : «Stop ! A dit la terre, vos descendants vont vous maudire. Stop ! D’m’avoir pillée sans vous soucier de l’avenir». La voix d’Yves Vessières est toujours aussi claire et limpide avec ce petit vibrato en fin de phrase un peu à la façon de Michel Jonasz. Je tiens à signaler une superbe trompette en arrière plan qui donne une couleur supplémentaire à la chanson. «Sauf toi-même» Que dire ? Une pedal steel et une voix qui vacille vers Pierre Tisserant et L’histoire d’un premier de la classe qui a fait beaucoup dans sa vie, qui connait beaucoup de choses mais qui en fin de compte ne se connait pas lui même ! Un personnage d’un ennui mortel que l’on n’aimerait pas rencontrer… et pourtant j’en ai connu un ! Enfin bref !
«L’Enfer Aussi». Une magnifique chanson sur le devoir de Mémoire et l’orchestre des déportés d’Auschwitz, triste et sentimentale, elle parle d’un jeune violoniste déporté. J’ai pensé au violoniste Henry Meyer qui fût envoyé à Auschwitz et qui plus tard fondera le quatuor LaSalle. «Aime Et Ne Désespère Pas». Encore un titre sur la mémoire des jours sombres. Ecrit après les attentats du 13/11/2015 avec l’aide "posthume" de Victor Hugo où il adapte «Il Fait Froid» tiré d'un poème extrait de «Les contemplations» de 1856. «Dans Ses Rêves» Une bonne orchestration jazz pour cette histoire d’un pianiste qui fut en son temps célèbre mais que la vieillesse n’a pas épargné, mais il n’y a aucune amertume dans ses propos : «Il dit qu’bientôt il s’en ira, la vie est brève. Qu’il s’en ira voir là-haut et que si il y a un piano, bon Dieu, c’est sûr qu’il s’ennuiera jamais». «Les Sapins». Yves Vessières n’aime pas l’uniformité, comme tous les poètes me direz-vous ! Il préfère comme il le dit lui même : «N’importe quel arbre commun à tous ces conifères», le sapin qu’il trouve trop droit et trop discipliné, comme les militaires.
SOLITUDE |
«Il Pleut» est une agréable surprise sur cette reprise que je connaissais déjà chantée par Julos Beaucarne. Encore un rythme de bossa mais plus lent avec une trompette bouchée du plus belle effet. Le chanteur se sert de la pluie et du poète Francis Carco pour déclarer son amour. «Solitude» Quel titre magnifique qui te tirerait presque les larmes des yeux. L’histoire de solitude esclave de Guadeloupe qui fut la figure historique de la résistance des esclaves noirs et sera condamnée à mort et emprisonnée. Elle est pendue le lendemain de son accouchement à l’âge de trente ans.
«Rester Moi»
Yves Vessière
à de l’humour, on le savait déjà sur son précédent album avec des titres
comme «Les microbes sympas» (Ils ont bien changé depuis !) ou «Ce bonhomme,
il sait tout» et il nous sort une chanson où il a compris l’importance de rester
soi-même et de ne pas chercher à s’inventer une autre vie que la sienne.
«Je Voudrais» est le rêve de l’auteur de pouvoir faire des voyages des Marquises à
l’Ile de Pâques en passant par les Galápagos pour accomplir ses rêves de
gosse. Chose que je comprends, tout gamin je rêvais de Shanghai après
avoir lu «Tintin et le lotus bleu» un rêve que j’accomplirai trente années plus tard. «Une Chanson» : un inventaire de la chanson, à quoi elle sert, soit en fin de repas,
sous la douche, comme berceuse, etc, une chanson pour finir un
album !
Ce disque est une petite pépite, de la très bonne chanson française qui vient de nos terroirs (Cela n’a rien de péjoratif !). Mon sentiment personnel ? J’ai adoré bien sûr ! C’est un album à acheter et à conserver bien au chaud dans sa discothèque. Yves Vessière est un orfèvre des mots, il écrit et chante les choses simplement et cela n’est pas permis à tout le monde (Surtout quand tu entends ce qu’il nous envoie dans les Top 50 et autre bêtises du genre). Si vous voulez en savoir plus ou le contacter voici l’adresse de son site ainsi que celui de sa boite Mail.
http://www.yvesvessiere.com/
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