«Rubber Soul», surement l’album du renouveau des Beatles, un
monument dans l’histoire du rock qui va préfigurer l’avènement du rock
psychédélique.
Les Beatles, une âme en caoutchouc ??
«Encore les Beatles ??» Ben oui ! Je vais me faire des ennemis, mais je n’ai jamais aimé
les Rolling Stones. Je trouve que les
londoniens n’ont jamais eu le sens créatif qu’avait les
Liverpuldiens (En anglais dans le texte !).
Souvent la relation de la drogue (plus souvent douce) avec les
scarabées ont été mis en avant, mais ce souvient-on que
Keith Richard a été un abonné de
l’héroïne et que
Marianne Faithfull déclara avoir
nourri ce dernier à la petite cuillère, ce qui montre bien l’état du
guitariste. Celui qui disait des
Beatles qu’ils étaient
principalement un groupe vocal, ressemble maintenant à un squelette et
n’a pas évolué d’un pouce. De «Out of Our Heads» en 1965 à «Blue and Lonesome» en 2016, je m’excuse, mais musicalement, je ne n’ai jamais
vu une avancée flagrante dans leurs processus de création. Mais
bref ! Laissons ici la guéguerre entre les fans des
Stones et ceux des
Beatles, I would not have satisfaction comme aurait pu le
chanter Mick Jagger l’inventeur du
compteur du même nom. Revenons à
nos moutons en cette année de 1965 avec un album qui va mettre
un coup de pied dans la fourmilière du pop/rock. Les
Beatles ont toujours eu le
chic pour faire parler d’eux avec des albums qui contenaient de
petites perles qui feront les beaux jours des ondes radio. Alors que
les concerts, les tournées mondiales commencent à leur peser, ils vont
en parallèle changer leur manière d’écrire. Comme apéritif et pour
souffler un peu, ils feront l’album «Help !» avec le film en plus (que j’ai chroniqué !), et quatre
mois plus tard, ils sortent «Rubber
Soul» leur sixième album qui sera aussi le premier vrai
chef-d’œuvre. Si leur univers a énormément évolué, c'est en
raison de leur découverte de la marijuana qu’ils fument abondement et
d’un psychotrope puissant, le LSD, qui à l’époque n’est pas une
substance illicite. Lennon va en
devenir particulièrement friand. «Rubber Soul» est considéré comme leur premier album créatif, mais les précédents
étaient des tentatives pour sauter le pas et chambouler la pop
musique. Il faut bien avouer que les
Fab ont bien réussi leur coup et
réinventé la manière d’écrire des chansons, comme s’ils avaient boosté
leurs processus de création et laissé leurs concurrents loin derrière
eux.
«Drive my car» Un classique avec des paroles assez drôles. Un discours entre un
homme et une femme avec une histoire de voiture. Un rock qui s’ouvre
sur un riff bien lourd. «Norwegian Wood» un titre très important dans l’histoire de la musique pop, ce
sera la première à introduire le
sitar et le tampura. Un très beau titre plutôt folk signé
Lennon ; le seul hic, sa reprise
par les Stones, rien que d’y penser,
j’en ai des hauts le cœur ! «You Won't See Me» Du Macca tout craché, une chanson d’amour qui n’a rien à
voir avec toutes celles que les
Beatles avaient écrites auparavant.
On sent bien la maturité du groupe et deuxième hic, elle a été reprise
par les Stones (Je crois que je vais vomir !) c’est bien la preuve que la bande à
Jagger n’a pas évolué ! «Nowhere Man» Encore un hit Beatlesien. Une chanson autobiographique de
John et
une des plus belles chansons de son auteur lors de sa carrière
Beatles.
«Think For Yourself» Georges Harrison dans ses œuvres. Une chanson contestataire, même si quelques années plus tard ce dernier avouera ne plus se souvenir qui il avait pris pour cible. A remarquer l’utilisation d’une fuzz-box sur la basse de Paul qui donne un son distordu. «The Word» Une des premières chansons de John et Paul, écrite avec l’aide de leur copine Marijuana, quelque chose qu'ils n'avaient jamais fait auparavant dans une session de composition. Un rythme funk que l’on retrouvera sur «Taxman» sur l’album «Revolver». «Michelle» Le titre le plus connu à cause de ses paroles en français. Le refrain est écrit à l'aide de Jane Vaughan, Paul lui demande de lui trouver un prénom féminin français en deux syllabes, ainsi qu'une courte description de la fille en question, ce à quoi elle lui répond : «Michelle, ma belle». La Michelle en question serait Michelle Phillips la chanteuse du groupe The Mamas & the Papas. «What Goes On» une chanson de 1963 qui était restée à l’état de démo car le groupe n’avait pas assez de matos. Un titre avec des accents country chanté par Ringo. Personnellement je l’aime bien et je trouve qu’elle a été sous-estimée et un peu trop vite oubliée.
«Girl» : encore un hit. John parle d’une fille qui lui en a fait voir des vertes et des pas mûres. Jolie chanson avec la douze cordes de Georges et son coté un peu coquin dans le refrain avec ses soupirs et son cœur qui répète «Tit-tit-tit» (Nichon-nichon-nichon) chose qui à l’époque était complètement passée inaperçue. «I'm Looking Through You» une chanson d’amour désabusée de Paul. Un rock-folk sympa ! «In My Life» : s'il existe des sommets dans un album, ce morceau est celui de «Rubber Soul». Un joli titre mélancolique avec, musicalement le solo de piano joué par George Martin au ralenti et accéléré en re-recording qui permet d’obtenir ce son de clavecin baroque. Mais encore un hic, il sera repris par Sylvie Vartan en 2018… une horreur ! «Wait» une chanson qui date des sessions de «Help !» elle fait un peu bouche-trou, mais ça passe quand même. «If I Needed Someone» : il ne faut pas être grand sorcier ni un connaisseur en Beatles pour reconnaitre la patte de Georges Harrison dans cette chanson, avec un bon riff à la douze cordes électrique dans l’inspiration des Byrds. «Run For Your Life» : un titre de Lennon qui plus tard dira avoir regretté de l’avoir écrite. Toutes les impressions de Lennon sur ces chansons des Beatles se retrouvent dans une autobiographie en forme d’interview par David Sheff pour le magasine Play-boy deux mois avant sa mort. «Les Beatles, Yoko Ono et moi». On peut le trouver facilement aux éditions Générique.
La photo de la couverture est due à un incident. Alors que le
photographe
Robert Freeman projetait le
shooting fait dans la propriété de
John à Weybridge,
le carton de la diapositive a légèrement glissé vers l'arrière,
étirant la photo. Le résultat plait au groupe. «Rubber Soul» est le premier album où le nom du groupe n’apparait
pas.
Le 29 août 1966, les Beatles donnaient la dernière prestation scénique de leur jeune carrière au Candlestick Park de San Francisco. Libérés de la contrainte des tournées, ils vont s’atteler sérieusement au renouvellement de leur méthode d’écriture et au processus de création d’une musique plus expérimentale. Et la nouvelle ère débutera avec «Revolver» encore un album majeur dans la carrière des Beatles.
Lennon dira : «Si Rubber Soul a été l'album de l’herbe, Revolver à été celui de l’acide»
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