mardi 17 novembre 2020

STATUS QUO LIVE (1977) par Pat Slade



Status Quo, le groupe le plus électrisant que j’ai pu voir sur scène et, en 1977, c’était le groupe anglais qui était sur le haut du panier. Et le «Quo + Live !» sera le fil déclencheur de leur popularité à l’échelle planétaire





UN SOIR A GLASGOW



                                                                       

Avec leur style inimitable, Status Quo fait partie de ces groupes qui ont écrit l’histoire du rock’n’roll. Une carrière parsemée de hits qu’ils prennent toujours à jouer avec plaisir 50 ans plus tard. Status Quo est enregistré à l’Appolo Théâtre de Glasgow lors d'une série de concerts donnés en octobre 1976 (L’album ne sortira qu’en mars 1977). Ce sera leur premier live après neuf albums studio. Des titres piochés dans six albums seulement de « Ma Kelly’s Greasy Spoon» à «Blue for You». Mais les grands hymnes du groupe comme «Down Down» sur l’album «On the Level» ainsi que «Paper Plane» sur «Pile Driver» et «Break The Rule» sur «Quo» n’apparaissent pas. Pour certains, à ce que j’en ai lu, ce live symbolise la fin d’une époque parce qu’ils trouvent que leur album suivant «Rockin' All Over the World» est plus pop avec l’inclusion d’Andy Bown l’ancien clavier de Peter Frampton (L’homme qui fait parler sa guitare).


Moi qui les ai vu en 1994 à l’occasion du «Thirsty Work Tour», je peux dire que  Status Quo rassemble quatre musiciens qui jouent sans arrogance, Ils interprètent leurs chansons pour faire plaisir à leur public et s’amuser, rien d’autre. Un bon état d’esprit, ils ne sont pas des Dieux, ils sont identiques à ceux assis dans la salle, malgré les millions de disques vendus en Europe. Les Etats-Unis ne goûteront guère à Status Quo, leur boogie est trop hard, les américain préférant le son FM de Boston ou Fleetwood Mac et ils trouvent les anglais pas assez flashy, comme Kiss. Ils avaient déjà la trentaine et étaient mariés et chargés de famille et, partir sur les routes US, loin de leurs proches, était hors de question. De toute manière, ils étaient une institution britannique, et ils vendirent quelques camions de disques en Allemagne et en France. Pour cette tournée, le groupe est même sollicité par les jeans Levi’s pour leur publicité. Les membres du Quo n’ont jamais joué au jeu de la rock star, juste Jeans, tee-shirt et Telecaster. Aucun véritable leader, Rossi, Parfitt et Lancaster se partagent le chant. Francis Rossi est loin d’être un manchot et pourtant, il n’a jamais été reconnu comme un guitar-hero à part entière. Enfin Bref ! Quatre mecs qui s’éclatent et s’amusent sur scène. Et à l’écoute de ce live, on ne peut pas nier qu’il était, à l’époque, un des meilleurs groupes de boogie hard au Royaume-Uni (Avec Foghat et Savoy Brown je pense !).

Jackie Linton
 «Quo + Live !» : presque une heure trente de headbang, ce frénétique mouvement de tête en cadence avec la musique. Un live qui commence par une présentation enflammée non pas de Bob Young (Comme on peut le croire souvent), mais par Jackie Linton l’ancien chanteur du groupe de Blues rock Savoy Brown qui fera un rapide passage dans les rangs du batteur Bill Bruford. L’enregistrement laisse entendre le groupe entrer en scène et attaquer le premier morceau qui, de plus,   n’est pas une composition du Quo, «Junior's Wailing» : un titre d’un groupe de Heavy-Blues du début des années 70 Steamhammer. Ce sera Alan Lancaster qui prendra le micro pour les trois titres suivants. Arrive un inédit «In my chair», un titre qui n’existait qu’en single (Depuis il a été réédité sur «Ma Kelly's Greasy Spoon» en 2003). Pour l’anecdote, il fut composé dans la cuisine de Francis Rossi par lui-même et le roadie/harmoniciste Robert Young, deux prises seulement furent nécessaires pour l'enregistrement du titre, celle retenue fut la seconde. 



Deuxième face et trois titres. On attaque par du lourd avec «Little Lady» chanter par Rick Parfitt pour enchainer par un blues plus lent «Most of the Time» avec, dans chaque titre, deux solos de Francis sur sa vieille Fender Telecaster verte de 1965 (Qui fût acheté en 1968 pour la somme de 75 £, et vient d’être vendue aux enchères aux prix de 118.812 £, pour les fondus de guitares, c’était un modèle standard sunburst).

Pour débuter la face trois, un classique de l’album «Hello» : «Roll Over and Lay Down» suivi par un «Big Fat Mama» de Robert Young chanter par Rick qui va tout écraser sur son passage. On part pour douze minutes de décibels avec «Caroline», un morceau sorti en 1973 sur l’album «Hello» mais qui fût écrit en 1970 sur la nappe d'un restaurant. La suite ne sera pas moins qu’une reprise du roi du rock Chuck Berry «Johnny Be Good» rebaptisé pour l’occasion «Bye Bye Johnny» un titre qui permettait au public de s’exprimer. Dernière face «Rain» chanté par Rick, un titre qui fait toujours partie de leurs set-list suivi par «Don't Waste My Time» et pour finir en beauté une reprise des Doors «Roadhouse Blues» pas comparable à l’original, mais plus électrique (Normal !).

Quand tu sais que le statu quo est une situation figée qui n’évolue pas, «Quo + Live !» lui est un double live bourré d’énergie qui a su évoluer comme le groupe qui porte un nom pourtant pas du tout prédestiné. 





8 commentaires:

  1. J'ai toujours hésité entre Genesis, Muse et Status Quo le groupe le plus chiant à écouter...

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  2. Muse, je n'ai jamais pu comme Coldplay, ça passe pas ! je trouves ça très chiant !

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  3. Yes! C'est un peu provoc' mon intervention mais ça s'endort grave par ici!
    C'est toujours bien documenté, souvent passionné, donc intéressant.
    Si je suis tout seul à me manifester, on va me prendre pour Pamela Des Barres...
    Un grand salut à vous tous!

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  4. Moi j'aime bien ce double live. Même si parfois le son laisse un peu à désirer.
    Ainsi que les excellents "Hello !" et "Quo". Diptyque d'enfer.
    Si je me souviens bien, pour sa première édition ce double devrait être vendu au prix d'un simple, afin de rester accessible.

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  5. oui ! je l'ai en double et sur une des pochettes tu as une étiquette "deux disques pour le prix d'un"

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    1. C'était une exigence du groupe. Un bel exemple du respect envers son public qui était majoritairement issu du milieu prolétaire.

      Cela change des méthodes actuelles qui consiste à ressortir quelques mois plus tard - dès que la courbe de ventes redescend - à ressortir le disque avec bonus à la clef. Histoire de faire cracher le porte-monnaie de ceux qui le peuvent.

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  6. J'ai jamais pu vraiment accrocher avec ce groupe . Vu en live il y a trois ans à Craponne sur Arzon (Haute Loire) . Un moment sympa mais sans plus ! Mais comme je demande pas mieux que de changer d'avis je vais me pencher sur ce live....;

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  7. "Made in Japan" aussi était un double au prix d'un simple.
    J'aime beaucoup ce disque, un des premiers sur lequel j'ai flashé étant plus jeune, c'est presque sentimental ! Il y a une sacrée énergie, de la générosité, et (oui Bruno) ce son un peu cradingue, mais qui leur sied particulièrement. Et Status Quo a cette particularité de jouer du pur blues/boogie sans oublier les mélodies pop, accrocheuses. La reprise des Doors est une des meilleures pour ce titre. Et quelle longévité !

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