mardi 3 novembre 2020

SLADE « Rogue Gallery » (1985) - par Pat Slade



Je continue ma petite introspection dans la discographie de Slade avec «Rogue Gallery» un album qui sera le début du chant du cygne d’une certaine époque.


GALERIE DE VOYOUS 

Depuis «The Amazing Kamikaze Syndrome» en 1983, Slade avait un peu disparu de la circulation. Et puis deux années plus tard les voici qui ressurgissent avec un album qui est pour moi le plus propre qu’ils ont fait depuis longtemps. Plus pop que rock, plus rock que glam et plus glam que hard, Slade va faire un album toujours aussi lourd et blindé de guitares mais avec beaucoup plus d’harmonies et une prise de son moins crade que sur les autre albums. Un album que j’aime beaucoup par sa façon de sonner pop de haute qualité, des titres ultra-entraînants, c’est moderne, musclé, enthousiaste. Avec les vingt années de carrière derrière eux, Slade arrive encore à faire chauffer les amplis.

Jim Lea - Noddy Holder
Jim Lea - Noddy Holder
Pourtant tout n’étais pas parti sous les meilleurs augures. En 1984, alors que le groupe roule sur du velours en Amérique avec les deux singles «Run Runaway» et «My Oh My» ils devaient partir faire une grande tournée US avec leurs pote Ozzy Osbourne ; mais le destin va encore frapper, Jim Lea va s’effondrer après le premier concert foudroyé par une hépatite presque fatale et de plus cela va coïncider avec le divorce de Noddy Holder. Le groupe va mettre en parenthèse les tournées le temps que Noddy mette à jour sa situation, mais le groupe continuera à enregistrer. 

Une pochette ornée d’une belle photo des quatre membres en tenue plutôt clean d’ancien combattant (Noddy avec des médailles et les trois autres avec des barrettes de médailles militaires) avec chapeaux et casquette. Après deux décennies d’existence, Slade ne se prend toujours pas au sérieux et c’est bien ! Le premier single à sortir sera le dernier titre sur l’album «All Join Hands», encore un hymne comme Slade avait l’habitude de les écrire. Un clip va l’accompagner pour promouvoir le single, un concerto pour piano joué devant un public bourgeois et guindé assis dans une salle chic. Holder entre bientôt dans la pièce, à la grande horreur du public et au fur et à mesure, il va ce décoincer jusqu’à finir en tee-shirt à l’effigie du groupe. Le morceau atteindra une honorable quinzième place au bilboard. Le single suivant «7 Years Bitch» était surement trop en avance sur son temps malgré une musique et un chœur sympa ; mais mettre des «fuck» et des «bitch» n’était pas très intelligent pour l’époque, le rap n’existait pas encore 😆.

"The Myzsterious Mizster Jones" 
"The Myzsterious Mizster Jones"
«The Myzsterious Mizster Jones» avec son orchestration et son rythme digne d’une émission de Michel Drucker est très cool, mais passera complètement inaperçu. «Little Sheila» très similaire au titre précédent, bourré de synthé avec une orchestration typique de l’époque. Chasser le naturel, il revient au galop et Slade repart sur ses gros riff de guitares bien Hard avec «Time to rock» et «Hey ho wish you well». Mais Slade sort toujours une pépite dans chaque album qu’il enregistre et «Harmony» est cette petite perle. «I win you loose» est écoutable, mais il manque la patte du groupe et le dernier titre «Walking on water running on alcohol» aurait pu convenir à Cheap Trick.
Le glam rock à disparu et Slade est loin de ses grands classiques. Même si «Rogue Gallery» est un album agréable à écouter, il faudra attendre deux années et le dernier album d’une époque «You Boyz Make Big Noize» pour entendre la fin d’une saga d’un groupe qui aura détenu le record des ventes au Royaume-Uni pour un groupe des années 1970.





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