samedi 16 mai 2020

BEETHOVEN – Symphonie N°5 en Live - Paavo JÄRVI (2008) - par Claude Toon



Les lecteurs habitués à mes chroniques très détaillées ne seront pas déçus par cet épisode II consacré à une œuvre déjà commentée. La plupart du temps, vidéos You Tube obligent, nous avons découvert ou approfondi les grands hits de la musique classique dans des gravures anciennes. Certes des références, mais comme je le disais à Sonia, la musique classique est vivante dans le sens où la manière de l'interpréter évolue avec le temps, et la recherche de la nature des sonorités et timbres que pouvaient entendre les mélomanes à l'époque de Beethoven qui, lui, hélas finira par ne plus rien entendre.
Donc aujourd'hui rien de didactique, mais un concert en live et en images qui nous invite – comme l'avait écrit Diablotin pour son premier billet – à écouter Beethoven autrement.
Lien vers la première chronique (Clic).

Petit résumé : Beethoven a composé comme souvent deux symphonies en parallèle entre 1805 et 1807, la 5ème et la 6ème dite "pastorale". Le 22 décembre 1808 au Théâtre de Vienne a lieu un concert plus qu'historique. Dans la même soirée sont créées les deux symphonies. C'est le programme chiche que l'on pourrait nous proposer de nos jours. Ce soir-là, également au programme : le fabuleux concerto pour piano no 4, la pittoresque Fantaisie chorale pour piano, orchestre et chœur que nous écouterons bientôt et deux hymnes de la Messe en ut majeur. Trois heures de musique non-stop !!! C'est la dernière fois que Beethoven joue comme soliste, son handicap apparu vers 1800 ayant progressé…
Beethoven innove côté orchestration : l'orchestre habituel hérité de Haydn et Mozart est renforcé dans le final (instruments marqué par *) : 1 piccolo*, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes en si , 2 bassons, 1 contrebasson*, 2 cors en mi et en ut, 2 trompettes en ut, 3 trombones* (alto, ténor et basse), 2 timbales (sol et do)  et groupe des cordes.

Là, par rapport aux visions romantiques des Kleiber, les choses changent et vous le constaterez à l'image et à l'écoute. Le Deutsche Kammerphilharmonie est un orchestre de chambre fondé à Francfort en 1980 et basé à Brême depuis 1992. Il joue sur des instruments du début du XIXème siècle et non sur des instruments résolument modernes comme ceux des orchestres habituels. Mais ce ne sont pas non plus des antiquités dont raffolent les baroqueux. Les flûtes sont déjà en argent et traversières, les trompettes sont "naturelles", soit sans pistons (voir l'article sur les concertos pour trompette de Haydn et de Hummel joués par la virtuose Alison BalsomClic). On ne compte que trois contrebasses et non 6 à 8, pour dégraisser le climat sonore, l'effectif violons-altos-violoncelles est aussi moins pléthorique. La sonorité de l'orchestre sera plus acidulée, ce qui permettra à son chef Paavo Järvi (depuis 2004) de limiter le pathos habituel de l'interprétation romantique. Ce chef génial a été présenté lors de l'écoute d'œuvres de Grieg (Clic).

Bien entendu je n'analyse pas de nouveau l'œuvre, l'essentiel ayant été dit lors de l'écoute de la fulgurante interprétation d'Erich Kleiber et de celle, survoltée, de Carlos Kleiber.
Paavo Järvi nous étreint en 31 minutes ! Et pourtant avec ses instruments au son léger, la clarté et le dynamisme reflètent à merveille l'esprit dramatique et passionné de cette symphonie surnommée "Le destin frappe à la porte" ! Certains ont ergoté sur ces options, moi je me régale de cette folie…
Nota : l'intégrale des symphonies par Paavo Järvi est disponible en CD.


Bonne écoute !


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