Les lecteurs habitués à mes chroniques très détaillées
ne seront pas déçus par cet épisode II consacré à une œuvre déjà commentée. La
plupart du temps, vidéos You Tube obligent, nous avons découvert ou approfondi
les grands hits de la musique classique dans des gravures anciennes. Certes des
références, mais comme je le disais à Sonia, la musique classique est vivante
dans le sens où la manière de l'interpréter évolue avec le temps, et la recherche
de la nature des sonorités et timbres que pouvaient entendre les mélomanes à
l'époque de Beethoven qui, lui, hélas
finira par ne plus rien entendre.
Donc aujourd'hui rien de didactique, mais un concert
en live et en images qui nous invite – comme l'avait écrit Diablotin
pour son premier billet – à écouter Beethoven
autrement.
Lien vers la première chronique (Clic).
Petit résumé : Beethoven
a composé comme souvent deux symphonies en parallèle entre 1805 et 1807, la 5ème
et la 6ème
dite "pastorale". Le 22 décembre 1808 au Théâtre de Vienne a lieu un
concert plus qu'historique. Dans la même soirée sont créées les deux
symphonies. C'est le programme chiche que l'on pourrait nous proposer de nos
jours. Ce soir-là, également au programme : le fabuleux concerto pour piano no 4,
la pittoresque Fantaisie
chorale pour piano, orchestre et chœur que nous écouterons bientôt
et deux hymnes de
la Messe en ut majeur. Trois heures de musique non-stop !!!
C'est la dernière fois que Beethoven joue comme soliste, son handicap apparu
vers 1800 ayant progressé…
Beethoven innove
côté orchestration : l'orchestre habituel hérité de Haydn
et Mozart est renforcé dans le final
(instruments marqué par *) : 1 piccolo*, 2
flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes en si ♭, 2
bassons, 1 contrebasson*, 2 cors en mi ♭ et en ut, 2 trompettes en ut, 3 trombones* (alto, ténor et basse), 2 timbales (sol
et do) et groupe des cordes.
Là, par rapport aux visions romantiques des Kleiber, les choses changent et vous le constaterez à
l'image et à l'écoute. Le Deutsche Kammerphilharmonie
est un orchestre de chambre fondé à Francfort en 1980 et basé à Brême depuis 1992.
Il joue sur des instruments du début du XIXème siècle et non sur des instruments
résolument modernes comme ceux des orchestres habituels. Mais ce ne sont
pas non plus des antiquités dont raffolent les baroqueux. Les flûtes sont déjà en argent
et traversières, les trompettes sont "naturelles",
soit sans pistons (voir l'article sur les concertos pour trompette de Haydn et de Hummel
joués par la virtuose Alison Balsom
– Clic).
On ne compte que trois contrebasses et non 6
à 8, pour dégraisser le climat sonore, l'effectif violons-altos-violoncelles
est aussi moins pléthorique. La sonorité de l'orchestre sera plus acidulée, ce
qui permettra à son chef Paavo Järvi
(depuis 2004) de limiter le pathos
habituel de l'interprétation romantique. Ce chef génial a été présenté lors de
l'écoute d'œuvres de Grieg
(Clic).
Bien entendu je n'analyse pas de nouveau l'œuvre,
l'essentiel ayant été dit lors de l'écoute de la fulgurante interprétation d'Erich Kleiber et de celle, survoltée, de Carlos Kleiber.
Paavo Järvi nous
étreint en 31 minutes ! Et pourtant avec ses instruments au son léger, la
clarté et le dynamisme reflètent à merveille l'esprit dramatique et passionné de
cette symphonie surnommée "Le destin frappe à
la porte" ! Certains ont ergoté sur ces options, moi je me régale
de cette folie…
Nota : l'intégrale des symphonies par Paavo Järvi est disponible en CD.
Bonne écoute !
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