mardi 21 avril 2020

RIP CHRISTOPHE - par Pat Slade




Encore un artiste qui disparaît non de cette saloperie de virus mais d'un méchant emphysème, après Manu Dibango, le folkeux John Prine, le jazzman Ellis Marsalis jr, c’est Christophe qui quitte la scène.





D’un prénom à l'autre





Je partageais plusieurs points communs avec Christophe, le premier était que j’étais rebelle à la vie scolaire, mais pas au point d’écumer les pensions et de fréquenter pas moins d'une dizaine de lycées jusqu’à mes 16 ans, le second c’est qu’il était né à quelques kilomètres de moi dans une ville adjacente à la mienne, et pour finir, à une époque, j'aurais pu le rencontrer, puisqu'il venait chez moi apporter les feuilles de route de mon cheminot de père (Dixit ma mère). Christophe Bevilacqua avait un père italien entrepreneur en maçonnerie et d'une mère couturière. Enfant du baby boom de l’après-guerre, ses premières idoles seront Edith Piaf et monsieur 100.000 volts Gilbert Bécaud. Puis il va découvrir Robert Jonhson et surtout John Lee Hooker. Bien plus tard, il collectionnera les 78 tours de blues.

À la fin des années 1950, il reçoit de plein fouet la vague rock'n'roll, les Bill Haley, Little Richard et évidemment Elvis Presley. La musique est devenue sa passion. Il apprend la guitare et l’harmonica. En 1961Christophe fonde un groupe amateur appelé Danny Baby et les HooligansIls reprennent Gene Vincent, ou des standards rock'n'roll comme "Heartbreak Hotel". Il est chanteur-guitariste. En 1963, il enregistre son premier 45 tour sur le label de la célèbre salle parisienne, Golf Drouot "Reviens Sophie", inspiré par la musique noire américaine, le disque passe totalement inaperçu.

Deux années plus tard, Il suffira de changer de prénom pour que les portes de la célébrité s’ouvrent devant lui. Il n’a que 20 ans et la ballade «Aline» sera un succès colossal, il s’en vendra un million d’exemplaires. Il écrira les paroles et la musique, mais cela lui vaudra quelques temps plus tard un procès pour plagiat auprès d’un autre chanteur de l’époque Jacky Moulière, qui l'accuse d'avoir plagié sa chanson "La romance". Christophe perdra en première instance mais gagnera en appel à la fin des années 70. 

D'autres succès suivront à un rythme plus ou moins régulier : "Les marionnettes", "J'ai entendu la mer" ou "Excusez-moi, Monsieur le professeur".

Au début des années 70 sa popularité baissera d’intensité, il se laissera pousser la moustache et sa longue chevelure blonde lui donnera son image de latin lover. Il reviendra dans les hit-parades avec des titres comme «Mal», «Main dans la main» ou «Rock monsieur». Puis, le déclic se produit à nouveau pour Christophe lorsque son producteur Francis Dreyfus lui adjoint les services du jeune parolier Jean-Michel Jarre, avec lequel il écrit l'album "Les paradis perdus", mais la réussite de leur association sera concrétisée en 1975 avec l’album et le 45 tour «Les mots bleus» un des sommets de sa carrière qui lui permettra de renouveler son public.

Son look de dandy légèrement décadent chantant d'un air détaché le tube «Señorita» ne le quittera plus. En seize albums et 54 ans de carrières, Christophe aurait vendu près de 7 millions d'albums en France.

Aline est orpheline. 



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