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La
pute, la confidente, la femme maternelle et charnelle d’un côté, et de l’autre
Hélène : la figure romantique, pure, le grand amour inaccessible, jouée par
la divine Marie Dubois, serveuse dans le troquet où joue Charles, et
secrètement amoureuse. Ils vont nouer une relation, mais Hélène qui sent son
partenaire frileux dans ses sentiments, lui dira : « le jour où tu m’aimeras
plus, préviens-moi à temps, que je ne souffre pas ». Et ces deux-là vont
être embarqués dans une même galère…
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La
Nouvelle vague doit beaucoup à ce directeur photo, un rustre de talent, instinctif,
qui ne veut pas s’emmerder à régler des lumières artificielles pendant des
plombes et filme en lumière naturelle, caméra à l’épaule. Ca donne ce côté rustre,
râpé, amateur diront certains, comparé aux codes de l’époque Borderie, Verneuil,
Grangier. Les scènes finales de fusillades dans la neige ont cette apprêté, cette
tonalité improvisée et tragique que personnellement j’apprécie.
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Le
film se divise en trois parties. Car l’histoire incorpore un long flash-back
central. Pourquoi Charles Kolher atterrit dans ce rade miteux pour jouer du bastringue ?
Sous le nom de scène d’Edouard Soroyan, il avait été un concertiste de renom. Le
contrat qu’il avait signé avec son imprésario, il apprendra qu’il le doit moins
à son talent, qu’à ceux de sa première épouse, qui accepta de coucher avec Lars
Schmeel. Quand il l’apprend, c’est la déflagration. Les conséquences seront
tragiques.
TIREZ
SUR LE PIANISTE n’est pas le film le plus emblématique de Truffaut, mais c’est
un film que j’aime beaucoup par sa liberté de ton, direct et sans filtre, un
film daté dans le bon sens du terme, révélateur de cette nouvelle génération de
cinéastes, mais moins iconique qu’A BOUT DE SOUFFLE de Godard, dont il partage
pourtant la même fraicheur instinctive. Charles Aznavour y trouve un de ses
meilleurs rôles, chien triste et paumé, tendre et sensible, Marie Dubois est à
croquer. Commercialement, ce fut un échec. Truffaut, dévasté, se consolera dans
les bras de Jeanne Moreau, alors égérie de Louis Malle, à qui il offrira deux
ans plus tard JULES ET JIM. Et c’est une autre histoire…
Truffaut débutait alors sa carrière, il la clôturera en 1983 avec VIVEMENT DIMANCHE, autre adaptation d'un polar américain, en noir et blanc, s'amusant des codes du genre. La boucle était bouclée.
Et y'a quoi au programme la semaine prochaine ?
1) le film d'un américain qu'on croit anglais qui a tourné en français
2) y'a plein d'acteurs connus dont Alain Delon
3) côté poilade, c'est pas trop ça
Truffaut débutait alors sa carrière, il la clôturera en 1983 avec VIVEMENT DIMANCHE, autre adaptation d'un polar américain, en noir et blanc, s'amusant des codes du genre. La boucle était bouclée.
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1) le film d'un américain qu'on croit anglais qui a tourné en français
2) y'a plein d'acteurs connus dont Alain Delon
3) côté poilade, c'est pas trop ça
Noir et blanc – 1h20 –
format dyaliscope 1 :2.35
La bande annonce originale, puis l'extrait avec Bobby Lapointe.
La bande annonce originale, puis l'extrait avec Bobby Lapointe.
Y'a le Vel d'Hiv éclairé par une étoile jaune dedans?
RépondreSupprimerT'es trop fort ! Si je pense à ce que tu penses. La semaine suivante on va corser le jeu...
RépondreSupprimerOk!
RépondreSupprimerSinon, si tu manques d'idées, une chronique sur Blow Up d'Antonioni?...
(et là on disserte jusqu'à la fin du confinement...).
Je ne l'ai pas dans ma collec...
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