En 1967, un énorme happening va lancer le Summer of Love et un
titre va en être l’hymne : «San Francisco» chanté par Scott McKenzie.
Du
Human Be-In au Festival de Monterey
Scott McKenzie |
En 1967, la jeunesse a besoin d’air, de sortir
du carcan parental et de créer sa propre révolution culturelle. En 1966 l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Asie
sont en fusion avec des changements de régimes constants, l’Europe ce n’est pas
mieux et au Proche-Orient c’est le foutoir. Et au États-Unis ? Le
président Johnson s’enlise dans la guerre du
Vietnam, il y a toujours des troubles raciaux qui vont amener la naissance du Black Power et la création du mouvement
des Blacks Panthers, ce sera aussi le début de
la construction du World Trade Center.
Mais les années changent et les modes aussi, les fleurs vont surgir dans les
cheveux qui de leur côté vont pousser autant chez les gars que chez les
filles. Le mouvement hippie et ses premières communautés vont apparaître en
Californie qui élira vers la fin de l’année leur nouveau gouverneur, un ancien
acteur raté, Ronald Reagan.
L’année
suivante sera le déclencheur du Summer of Love. Tout va partir d’un happening
le Human Be-In qui se déroulera en janvier 1967
au Golden Gate Park de San Francisco. Des centaines de personnes se
rassembleront ainsi que toutes les pointures de la Beat Generation comme Gary Snyder, Allen Ginsberg,
le pape du LSD Timothy Leary et le militant
libertaire et antimilitariste Jerry Rubin qui
créera le mouvement Yippie (A lire son livre «Do It» où il y raconte son
histoire de contestataire perpétuel et de "fouteur de merde" d’élite !).
Mais
en plus de ces contestataires professionnels, la musique sera aussi de la fête
avec la présence de groupes qui en étaient à leurs balbutiements. Le Jefferson Airplane, le Grateful
Dead, Big Brother and the Holding Company
et Santana tiendront le haut de l’affiche de ce
grand concert gratuit. Le Human Be-In est considéré comme un événement majeur
au même titre que le festival de Woodstock ou celui de Monterey.
The Mamas & The Papas et Scott McKenzie |
Mais
alors qu’est-ce que Scott McKenzie vient faire dans cette histoire ?
Nous y voila ! Scott McKenzie est né en 1939 et commencera à chanter au lycée avec Tim
Rose. Plus tard, il rencontrera John Phillips
et les compères monteront un groupe de doo-wop, The Smoothies, qui enregistrera deux singles chez Decca. En 1964, il y aura une scission au sein du groupe et McKenzie
voudra chanter seul et Phillips ira de son côté monter
son propre groupe The Mamas & The Papas avec
Dennis Doherty, Cass
Eliot (Mama
Cass) et sa femme Michèle Phillips. Deux ans plus tard, John
Phillips écrit et produit «San
Francisco (Be Sure to Wear Flowers in Your Hair)» pour McKenzie lors du Human Be-In pour promouvoir le Festival
international de musique pop de Monterey. Dans l’enregistrement, Phillips y jouera de la guitare. Le succès est
immédiat et le morceau se classe n°1 dans le monde entier. «San Francisco»
devient un hymne hippies aux Etats-Unis et sera joué pendant le festival Summer
of Love dans le quartier de Haight-Ashbury de San-Francisco. Il sortira ensuite
«Like an Old Time Movie» toujours écrit par Phillips mais qui ne connaîtra pas le succès voulu.
Scott McKenzie arrêtera d’enregistrer dans
les années 70, il ne sortira que deux albums. En 1988, il composera avec Mike Love le
chanteur des Beach Boys et John Phillips le titre «Kokomo» chanson figurant sur la
BO du film «Cocktail»
avec Tom Cruise et interprété par les Beach Boys.
Atteint
d’une maladie inflammatoire du système nerveux, il décédera en 2012 à Los Angeles.
«San Francisco
(Be Sure to Wear Flowers in Your Hair» sera adapté en français pour Johnny Hallyday. Petula Clark ira aussi de sa version la même année
ainsi qu’un groupe punk The Gimmes en 2001, un DJ allemand PH Electro en 2009 et les anglais de New Order en 2014.
«San Francisco»
prendra la première place dans les charts en délogeant les Beatles avec «All You Need Is Love» et la perdra quatre semaines
plus tard doublé par Engelbert Humperdinck ( ?) et un morceau très pompeux «The Last Waltz»
qui n’a rien à voir avec le film sur le dernier concert du groupe rock canadien
The Band.
Les
hippies ont presque disparu, Scott McKenzie que l’on surnomma dans un livre
de chez Albin Michel «Spécial Pop» de 1967 : «Le Pape des Hippies» est mort, les survivants
de Monterey et de Woodstock ne courent plus les rues, le LSD à laisser sa place
à la cocaïne et le Love and Peace est tombé aux oubliettes. Les temps et les modes ont
changé et pas de la meilleure manière.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire