Il y a longtemps déjà, j’avais chroniqué trois opéras français : «Carmen» de Georges Bizet, «La Damnation de Faust» d’Hector Berlioz
et «La Belle Hélène» de Jacques
Offenbach. Claude notre doyen et docteur honoris causa en musique
classique n’étant pas trop un grand amateur du genre lyrique, j’ai tant bien que mal essayé de
prendre le relais, mais la chose n’est pas simple ! Donc je vais
aujourd’hui survoler l’opéra à travers ses airs les plus célèbres. Cela dit Claude s'est penché sur Debussy «Pelleas et Mélisande», Richard Strauss «Salomé» et «Tristan et Isolde» de Richard Wagner.
La Castafiore a 80 ans
Maria Callas |
L’opéra
est un art difficilement abordable pour certain, quand on parle de bel canto,
tous le monde pense à «L’air des bijoux» du «Faust» de Gounod interprété par le rossignol milanais Bianca Castafiore dans les aventures de Tintin à la force de
ses abondants poumons. Et de ce personnage fictif aux formes généreuses et à la
voix puissante, l’image de la cantatrice va se forger dans les esprits des non
mélomanes. A la question : «Citez
moi une et un chanteur d’opéra», la réponse est pratiquement toujours la
même, Maria Callas pour les sopranos et Luciano Pavarotti chez les ténors. Jamais ils ne
citeront un baryton, une basse, une Mezzo-soprano, une Contre-Alto ou encore un
Contre-ténor pour ne donner qu’un exemple des différentes tessitures de voix.
Mais je ne suis pas là pour faire le procès de ceux qui ne connaissent pas cette
forme d’art qu’est l’opéra, mais pour essayer de les sensibiliser à des airs et
des voix qu’ils ont sûrement déjà entendus et que cela fasse un déclic avec
l’envie d’écouter un opéra en entier.
Luciano Pavarotti |
Bien
sûr, un opéra peut être très long. Et pour les lecteurs, à moins que vous soyez
courageux ou masochiste, je conseillerai de ne pas commencer par le cycle entier de la Tétralogie «Der Ring Des Nibelungen» ou même le «Tristan et Isolde» de Richard Wagner. chroniqué par mon camarade. Se
goinfrer une suite d'opéras de plus de 14h00 pour le premier et en langue germanique de surcroît, pour une première se serait sûrement
indigeste et rébarbatif pour un novice. Il vaut mieux commencer par des choses
plus légères, plus agréables et surtout dans sa langue d’origine pour mieux
comprendre le livret. Pour cela je conseillerai l’humour de «La Belle Hélène»
de Jacques Offenbach ou encore «Carmen»
de Georges Bizet avec ses airs connus du grand
public.
Mais
revenons à ces acteurs de la scène lyrique qui donnent de la voix. Oublions
l’image de la Castafiore, cette
caricature de la chanteuse lyrique à la
poitrine généreuse et au tour de taille conséquent que l’on imagine plus dans
le rôle de "la Walkyrie" de Wagner que dans celui de «Manon Lescaut» dans l’opéra du
même nom de Puccini. Et encore, une Walkyrie devrait avoir le look nordique top model. La seule à ma connaissance
qui avait un surpoids c’étais «La Superba»
Montserrat Caballé et aussi peut être Jessye Norman en fin de carrière, mais tout cela n’est
en aucun cas une moquerie ou une réprobation de ma part sur le tour de taille
de ces dames. La cantatrice a su trouver une élégance et une beauté selon les
rôles qu’elle a tenus. Que ce soit Kiri Te Kanawa,
MirellaFreni, Teresa
Berganza
ou Julia Migenes, les sopranos
sont devenues des vamps de chevet. Chez les hommes, l’embonpoint n’a jamais été
un problème surtout quand ils doivent jouer le rôle de «Falstaff» de Verdi. Pour ne citer que les plus ténors connus, Placido Domingo, José Carreras,
Enrico Caruso, Roberto
Alagna, Jonas Kaufmann et Guiseppe Di Stefano. Mais la
liste, que ce soit chez les cantatrices comme chez les ténors est infinie, et
encore je n’ai pas parlé des barytons et des basses comme Dietrich Fisher-Dieskau, José
van Dam, Kurt Moll et Nicolaï Ghiaurov. Mais arrêtons l’annuaire des grandes
voix pour se plonger dans les airs d’opéras célèbres.
Montserrat Caballé |
Qui
n’a jamais entendu et susurrer «L'amour est un
oiseau rebelle»
ou «La
chanson du toréador» ? Sûrement les airs les plus connus de «Carmen»
et pourtant pas les plus beaux. En écoutant ces morceaux, on passe à coté des
autres comme «L’air de Micaëla» ou le «Trio des cartes». Pour rester dans l’opéra
français, comment ne pas fondre en écoutant le «Duo des fleurs» de «Lakmé» l’opéra
de Léo Delibes, ne pas vibrer au «Chœur des
soldats» du «Faust» de Gounod,
rire au «Couplet
des rois» de «La belle Hélène» d’Offenbach,
envoûté par la «Barcarolle»
et «Les
oiseaux dans la charmille» des «Contes d’Hoffmann» du même
Offenbach et frissonner à «L’air de Mireille» de Charles Gounod
dans l’opéra du même nom ? Les opéras étrangers ont aussi laissé des
airs célèbres que l’on chantonne après les avoir entendus au détour d’une
publicité ou à la radio par inadvertance. Je réitère que tout le monde connaît
au moins un air d’opéra même dans une langue qui n’est pas la sienne. «La flûte enchantée»
de Mozart et «L’air de la Reine de la Nuit»,
le chœur des esclaves «Va pensiero» du «Nabucco» de Verdi, «Un bel di vedremo» de «Madame Butterfly» de Puccini, ne pas oublier le «Nessun Dorma» de «Turandot»
du même Puccini sans oublier la superbe interprétation
de Luciano Pavarotti. Et puis comment ne pas
oublier le magnifique «Una furtiva lagrima» de «L’élixir d’amour» de G.Donizetti et tout les grands airs des opéras de Verdi : «La donna è mobile» dans «Rigoletto», «Brindisi»
faussement titré «Libiamo, nè lieti calici» dans «La Traviata». Et puis les
autres, des airs connus comme «O mio babbino caro» extrait de «Gianni Schicchi»
de Puccini, l’air de la Wally «Ebben? Ne andrò lontana» de Catalani
remis au goût du jour en 1981 par Jean-Jacques Beineix dans le film «Diva»,
«Vesti la
giubba» de «Pagliacci» de Ruggero
Leoncavallo ou Robert
«Al Capone» De
Niro pleure
comme une madeleine en l’écoutant dans le film «Les Incorruptibles»
en 1987 ou encore Tom Hanks en transe sur "La mama morta" l'aria d'"Andrea Chenier" d'Umberto Giordano dans le film "Philadelphia". Et puis pour finir, n’oublions
pas Mozart, «L’air de Papageno» dans «La flûte enchantée», le final de
«Don Giovanni»
avec la statue du commandeur «Don Giovanni, a cenar teco», «Les noces de Figaro» «Non piu andrai
farfallone amoroso», «Voi che sapete».
Pardon… ? Je n’ai pas parlé de Rossini ? Ah oui ! «Le Barbier de Séville» et l’ «Air de Figaro», le fameux «Trio patriotique» de l’acte deux de «Guillaume Tell» qu’Offenbach ajoutera dans «La Belle Hélène» avec une grande part d’humour et pour finir, la cerise sur le gâteau, «Duetto buffo di due gatti» ou «Duo des chats». Bon si dans tout cela, rien ne va, je jette l'éponge 😁.
P.Domingo - T.Berganza dans "Carmen" |
Kiri Te Kanawa |
Pardon… ? Je n’ai pas parlé de Rossini ? Ah oui ! «Le Barbier de Séville» et l’ «Air de Figaro», le fameux «Trio patriotique» de l’acte deux de «Guillaume Tell» qu’Offenbach ajoutera dans «La Belle Hélène» avec une grande part d’humour et pour finir, la cerise sur le gâteau, «Duetto buffo di due gatti» ou «Duo des chats». Bon si dans tout cela, rien ne va, je jette l'éponge 😁.
Tout
ceci n’est qu’une goutte d’eau dans la mer de la culture du Bel Canto, mais il
y a au moins, voire plus, voire tous, un air que le commun des mortels
connaissent. Sur tous les exemples que j’ai donné (Et il y en a beaucoup plus !), vous pourrez trouver votre
bonheur en cherchant sur youtube et en CD, il existe beaucoup de compilation
rassemblant les grands airs du répertoire. Vous pouvez aussi vous forger l’oreille
sur les films comme «Don Giovanni» de Joseph
Losey (1979), «Carmen»
de Francesco Rosi (1984) ou «La flûte en chantée» d’Ingmar Bergman (1975).
Le
prix d’un billet d’entrée pour écouter un opéra s’est démocratisé, il ne faut
pas croire que cela est juste réservé à une élite. Il faut compter entre 35€ et
145€ en catégorie optimale, mais il y en a pour toutes les bourses et je parle
de l’opéra Garnier. Mais le théâtre des Champs Élysées a aussi une grille
de programme pour toute les bourses allant de 5€ (Si c’est pour ce retrouver à un kilomètre de la scène caché par un
poteau, oubliez tout de suite !)
à 85€, c’est d’ailleurs dans cette salle que Teresa
Berganza, Placido Domingo et Claudio Abbado joueront un ébouriffant «Carmen» en 1978.
Alors si vous avez les moyens (même
modeste !), vous pourrez vous faire plaisir !
Une petite
sélection, avec dans l'ordre :
Duo des
fleurs de Lakmé
de Delibes chanté en 2007 par Anna Netrebko (soprano) & Elina Garanca (mezzo-soprano) Libiamo ne'lieti calici (Buvons dans ces joyeuses coupes) extrait de la Traviata de Verdi. Venera Gimadieva (Violetta), Michael Fabiano (Alfredo). Opéra inspiré de La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas. Nota : et en plus c'est du Dom Pérignon !!! (2014)
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