Voici
le second film de Régis Roinsard, 8 ans après POPULAIRE, cette jolie comédie
rétro avec Romain Duris. Si j’étais méchant, je dirais : 8 ans pour
en arriver à ça ?! Mais je ne suis pas méchant…
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Patatras,
Eric Angstrom reçoit un message sur son portable : un hacker menace de
télécharger sur le web les premiers chapitres traduits, moyennent une rançon… Vous imaginez la tête du gars, furibard, qui
redouble de vigilance et d’autorité pour confondre le traitre.
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Ne
soyons pas trop regardant, le film est un suspens avant tout, avec quelques
belles idées. Dont celle-ci : un récit au présent, mais aussi
des flash-back et des flash-foward. Comme ces scènes d’Eric Angstrom venu voir
quelqu’un en prison (deux mois plus tard) les infos nous étant distillées au
compte-goutte, avant la révélation finale. Jolie poursuite sous le métro
parisien (je ne peux rien vous en dire… mais perso j’aurais accentué le clin
d’œil à FRENCH CONNECTION), ainsi que tout ce qui tourne autour du véritable
auteur du livre, une énigme dans l’énigme.
On
citera aussi cette scène de rébellion des traducteurs qui pour ne pas se faire
comprendre de leurs geôliers se parlent comme dans un cadavre-exquis : on
passe du grec au portugais, du chinois à l’allemand, en évitant l’anglais ou l’espagnol,
langues trop compréhensibles. Intéressante aussi l’enquête que l’assistante d’Angstrom
(jouée par l’exquise Sara Giraudeau) mène à Londres pour essayer d’y voir clair
dans le jeu d’Alex Goodman, le traducteur anglais.
Chaque
traducteur est joué par un acteur de même nationalité, bonne idée, mais l’interprétation
est du coup hétérogène, la direction d’acteur approximative n’aidant pas,
certains s’en sortent mieux que d’autres, Frédéric Chau étant assez mauvais
tout du long, pour les autres, le strict minimum. Dans le rôle de l’éditeur,
Lambert Wilson en fait des caisses, pas crédible pour un sou, il ne lui manque que le chat sur l'épaule pour singer le Dr No de James Bond.
Donc
8 ans pour ça ?! Repensons à HUIT FEMMES d’Ozon, LE LIMIER de Mankiewicz, même
le récent A COUTEAUX TIRES de Rian Johnson, ou THE GHOST WRITER de Polanski que
Régis Roinsard aurait sans doute dû revisionner. Il y avait dans ce scénario à
tiroirs - effectivement bien construit - matière à un thriller jubilatoire et
pourquoi pas littéraire, vu le sujet. Moi qui loue généralement l’absence de
psychologie comme une qualité dans certains films, là au contraire, ça en
manque cruellement, caricature et stéréotype (le grec est un vieil homo !) semble être le maitre mot.
En sortant de la salle, j’ai dit à madame B. que dès
janvier, je viens de voir le plus mauvais film de l’année ! Je nuancerai
ce jugement après réflexion, y’a du bon, mais c'est du lourd, on peut se laisser prendre au truc,
mais il y avait tellement mieux à proposer.
couleur - 1h45 - format scope 1:2.35
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