L’histoire d’une chanson qui sublimait la résistance italienne
et qui, avec le temps, sera bafouée par une poignée d’imbéciles.
Une
chanson en quarante versions (Et des Poussières…)
Comment
un chant révolutionnaire peut finir dans la bouche d’un rappeur qui se fait
appeler maître et qui ne connaît sûrement rien du combat héroïque de la
résistance italienne et de ses partisans pendant la seconde Guerre Mondiale.
«Bella Ciao»
a des origines inconnues. La musique venait d’une chanson populaire du début du
XXe siècle chantée par les femmes qui repiquaient le riz dans la plaine du Pô et qui
dénonçaient leurs conditions de travail (On
peut se faire une idée avec le film «Riz Amer»
de 1949 avec Silvana Mangano). Un seconde version des paroles sera
réécrite fin 1944 et cela deviendra
un chant de révolte qui célébrera le combat mené par les partisans opposés aux
troupes allemandes. Il est depuis devenu un hymne à la résistance dans le monde
entier.
Un
matin, je me suis réveillé,
bella
ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Un
matin, je me suis réveillé,
Et
j'ai trouvé l'envahisseur.
Hé
! partisan emmène-moi,
bella
ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Hé
! partisan emmène-moi,
Car
je me sens mourir.
Et
si je meurs en partisan,
bella
ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Et
si je meurs en partisan,
Il
faudra que tu m'enterres.
|
Que
tu m'enterres sur la montagne
ella
ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Que
tu m'enterres sur la montagne,
À
l'ombre d'une belle fleur.
Tous
les gens qui passeront,
bella
ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Et
les gens qui passeront,
Me
diront « Quelle belle fleur ».
C'est
la fleur du partisan,
bella
ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
C'est
la fleur du partisan,
Mort
pour la liberté.
|
Le
nombre de versions est impressionnant et pour la plupart en italien, mais des
versions en français, en Corse, en créole, en breton, en occitan, en kabyle, en
anglais et en espagnol ont été enregistrées. Yves
Montant la chantera en 1964, les Quilapayun en 1969, Thomas Fersen en 2007, Tom Waits en 2018, les
Ramoneurs de Menhir en 2017, etc.
Mais tout va partir en sucette quand le titre apparaîtra dans
une série télévisée espagnol «La casa de papel» et que cinq
imbéciles (Maître Gims, Vitaa, Dadju, Slimane, Naestro)
vont dénaturer ce chant de combat avec un rythme urbain et des paroles sans
rapport avec le texte original. Et le plus triste, la version va prendre la
première place des ventes de single en France. Les martyrs italiens doivent se
retourner dans leurs tombes.
Hormis les premières versions et celle des Ramoneurs on peut effectivement zapper tout le reste . "Une bande d'imbéciles "dis tu ? T'es gentil Pat ! Personnellement les qualificatifs me manquent pour qualifier ces tristes individus .....fers de lance de la culture à la française!
RépondreSupprimerIl est sur que j'aurais pu prendre un autre mot qu"imbéciles", mais il y a, peut être, des lecteurs qui aiment le rap, donc je suis resté gentil avec ces soit disant chanteurs qui ont le QI d'une huître !
SupprimerPour comprendre l'origine de ce chant populaire
RépondreSupprimerEcouter le disque paru chez Armonia Mundi
(musiques d'abord
Bella Ciao, chansons du peuple en Italie
La version originale (Pianura Padana) chant de travail et de révolte des ouvriers, déjà connue sous le fascisme,
est superbe
De la part de Bidule
mouton du Chablais