jeudi 9 janvier 2020

BELLA CIAO - par Pat Slade




L’histoire d’une chanson qui sublimait la résistance italienne et qui, avec le temps, sera bafouée par une poignée d’imbéciles.



Une chanson en quarante versions (Et des Poussières…)




Comment un chant révolutionnaire peut finir dans la bouche d’un rappeur qui se fait appeler maître et qui ne connaît sûrement rien du combat héroïque de la résistance italienne et de ses partisans pendant la seconde Guerre Mondiale.

«Bella Ciao» a des origines inconnues. La musique venait d’une chanson populaire du début du XXe siècle chantée par les femmes qui repiquaient le riz dans la plaine du Pô et qui dénonçaient leurs conditions de travail (On peut se faire une idée avec le film «Riz Amer» de 1949 avec Silvana Mangano). Un seconde version des paroles sera réécrite fin 1944 et cela deviendra un chant de révolte qui célébrera le combat mené par les partisans opposés aux troupes allemandes. Il est depuis devenu un hymne à la résistance dans le monde entier.


Un matin, je me suis réveillé,
bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Un matin, je me suis réveillé,
Et j'ai trouvé l'envahisseur.
Hé ! partisan emmène-moi,
bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Hé ! partisan emmène-moi,
Car je me sens mourir.
Et si je meurs en partisan,
bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Et si je meurs en partisan,
Il faudra que tu m'enterres.
Que tu m'enterres sur la montagne
ella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Que tu m'enterres sur la montagne,
À l'ombre d'une belle fleur.
Tous les gens qui passeront,
bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Et les gens qui passeront,
Me diront « Quelle belle fleur ».
C'est la fleur du partisan,
bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
C'est la fleur du partisan,
Mort pour la liberté.

Le nombre de versions est impressionnant et pour la plupart en italien, mais des versions en français, en Corse, en créole, en breton, en occitan, en kabyle, en anglais et en espagnol ont été enregistrées. Yves Montant la chantera en 1964, les Quilapayun en 1969, Thomas Fersen en 2007, Tom Waits en 2018, les Ramoneurs de Menhir en 2017, etc.
Mais tout va partir en sucette quand le titre apparaîtra dans une série télévisée espagnol «La casa de papel» et que cinq imbéciles (Maître Gims, Vitaa, Dadju, Slimane, Naestro) vont dénaturer ce chant de combat avec un rythme urbain et des paroles sans rapport avec le texte original. Et le plus triste, la version va prendre la première place des ventes de single en France. Les martyrs italiens doivent se retourner dans leurs tombes.




3 commentaires:

  1. Hormis les premières versions et celle des Ramoneurs on peut effectivement zapper tout le reste . "Une bande d'imbéciles "dis tu ? T'es gentil Pat ! Personnellement les qualificatifs me manquent pour qualifier ces tristes individus .....fers de lance de la culture à la française!

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    1. Il est sur que j'aurais pu prendre un autre mot qu"imbéciles", mais il y a, peut être, des lecteurs qui aiment le rap, donc je suis resté gentil avec ces soit disant chanteurs qui ont le QI d'une huître !

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  2. Pour comprendre l'origine de ce chant populaire
    Ecouter le disque paru chez Armonia Mundi
    (musiques d'abord
    Bella Ciao, chansons du peuple en Italie
    La version originale (Pianura Padana) chant de travail et de révolte des ouvriers, déjà connue sous le fascisme,
    est superbe

    De la part de Bidule
    mouton du Chablais


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