En farfouillant dans les articles parus dans le Deblocnot, je
fus étonné de voir que Jethro Tull n’apparaissait nulle part (Ben flûte alors !). Il fallait
réparer ce manque en chroniquant un de leurs albums, le plus connu.
«Stand up» du Led Zep bluesy jazzy
Les anglais
de Jethro
Tull resteront célèbres pour être le premier groupe à avoir
intégré la flûte traversière dans le rock. «Stand up» sera le second album du groupe et le
déclencheur de leur carrière. Un album qui fête son cinquantenaire cette
année et qui reste toujours dans l’air du temps. Un album intemporel avec ses
morceaux qui demeurent gravés dans les mémoires.
Jethro Tull c’est avant tout Ian Anderson, un «fou»
avec la tignasse en bataille, des fringues que l’on croirait récupérés chez Emmaüs, jouant de sa flûte traversière la plupart du temps comme un flamant
rose avec la jambe droite en l’air. Il est la devanture du groupe, le pilier
porteur de l’édifice. Ian Anderson est un
flûtiste autodidacte et, non contents d’introduire la flûte dans le rock, il va
utiliser la méthode de l’over-blowing qui consiste à souffler très fort dans
l’instrument pour obtenir un son saturé. Mais il touche aussi à beaucoup
d’autres instruments comme la guitare, la mandoline, la basse, la batterie, le
violon, l’harmonica et tous les genres de flûte existants. Ce que l’on ne
peut pas lui retirer, c’est surtout une voix très juste.
Jethro Tull, à l’époque, ce sont des
musiciens de premier ordre. Martin Barre à la
guitare (Le solo sur «Aqualung» c’est lui !), Glenn Cornick à la basse que l’on retrouvera plus tard
derrière Rick Wakeman et Clive Bunker à la batterie qui ensuite jouera avec Electric Sun le groupe d’Uli
Roth et le Manfred Mann's Earth Band. Pour la petite histoire, Tony Iommi, le guitariste de Black
Sabbath était à deux doigts de rejoindre Jethro
Tull et on comprend mieux pourquoi dès le premier titre «A new day
yesterday» on sent bien le lien avec le premier album de Black Sabbath. Tempo bluesy, gros riff heavy saturé et
batterie toute à son époque. «Jeffrey Goes to
Leicester Square» sonne moyenâgeux à la
sauce anglaise c’est agréable.
«Bourée», le hit qui va les faire entrer au
panthéon des grands. Deux flûtes, une basse au premier plan et une batterie qui
assure. Une reprise d’un morceau classique remis au goût du jour en jazz rock
médiéval. Mais par pitié, que l’on arrête de dire que c’est un arrangement de la
«suite pour luth n° 1 en Mi mineur (BWV 996)» de Jean-Sébastien Bach, C’est bien un arrangement de Jean-Sébastien Bach, mais c’est la «bourrée en mi
mineur». Que ce soit «Back to the
family» ou «Look into the sun» c’est un saut dans le temps
qui sent bon les 70’ (Une phrase idiote !
Si ça sonne 70’, c’est obligatoirement un saut dans le temps !). «Nothing is easy»
toujours dans le même style bluesy que «A new day yesterday» avec des guitares qui
décrochent les toiles d’araignées et un batteur qui tape comme celui du Muppet
Show. «Fat
Man» avec Clive Bunker qui s’éclate
au tabla.
Une
petite histoire avec «We Used to Know». Jethro Tull
a-t-il influencé Eagles avec ce titre ? En 1970,
ils étaient au festival de l’île de Wight et un certain Don Henley les suit partout, et quelques années plus tard au sein
des Eagles il composera «Hotel California» en pompant le
thème principal de «We Used to Know». Sur le site de Jethro Tull, ce dernier morceau est d’ailleurs
accompagné de la mention suivante : «Hotel California, par les Eagles, provient de l’écoute par Henley de cette chanson alors qu’il suivait la tournée
de Tull». «Reason for waiting» jolie
ballade où Ian Anderson donne un exemple d'une voix magnifique, claire et juste, un de mes titres préférés. «For a Thousand Mothers» pour clôturer l’album,
tout le monde sur le pont ! Guitare, flûte, batterie, basse et ça envoie
grave.
Jethro Tull disparaîtra des bacs en 2003, l’année de leur dernière
galette, mais ils continueront à tourner jusqu’en 2011. Ian Anderson partira en solo,
mais en 2017 il annonce la réunion
pour un concert spécial alors qu’en 2014
il avait annoncé que l’aventure Jethro Tull était bel et bien terminée. En
janvier 2018, il publie un message
sur le site du groupe disant qu’il travaillait sur un album pour 2019, mais pour l’instant c’est silence
sur les ondes.
Jethro Tull, c’est 22 albums et 46 ans de
flûte traversière. Ian Anderson a perdu ses
cheveux, mais le gars est toujours aussi allumé, il se tient toujours sur une jambe
et c’est tant mieux !
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