- SONIA : Diablotin, je ne comprends pas : M'sieur Claude m'a dit que tu
participerais ponctuellement au Deblocnot' pour nous faire découvrir de
nouveaux compositeurs et de nouvelles œuvres, et voilà que tu viens nous
parler de Mendelssohn, déjà fréquemment rencontré dans ces pages !
- DIABLOTIN : Sonia, jeune impertinente, pour commencer et avant de se
plaindre, on dit "Bonjour" ! Je sais qu'il a déjà été souvent question du
merveilleux Felix Mendelssohn dans ces pages, il suffit de se rapporter à
l'index pour le constater ! Mais l'apport d'un éclairage complémentaire
peut s'avérer intéressant pour le lecteur-auditeur, me semble-t-il.
- SONIA – renfrognée - : Ah oui… Bonjour, alors ! Il me semblait que
M'sieur Claude avait épuisé le sujet, mais je suis prête à entendre une
opinion différente. Tu m'emmèneras au marché de Noël boire un vin chaud,
après ? Je suis quand même venue pour ça, aussi !
– DIABLOTIN : Promis, juré, mais voici d'abord…
Mendelssohn : Lac de Côme (aquarelle) |
Durant sa courte vie - né en février
1809,
Mendelssohn
mourut d'épuisement, à 38 ans, en novembre 1847 -, il fut
compositeur, dessinateur et aquarelliste de grand talent, pianiste et chef
d'orchestre réputé, et plébiscité dans toute l'Europe. Il contribua à la
reconnaissance
Bach, alors tombé dans un quasi-oubli, en recréant ses
Passions, mais également de
Schubert, dont il dirigea la première exécution de la
Neuvième symphonie. Considéré par nombre de ses pairs comme “le plus grand musicien vivant”,
-
Schumann
le vénérait et voyait notamment en lui le “Mozart du 19ème siècle”- il tomba
pourtant relativement rapidement dans un oubli relatif à sa disparition, non
pour la qualité de sa musique, mais du fait d’un antisémitisme toujours très
présent à cette époque en Allemagne - et dans toute l’Europe -, encore
amplifié par l’appréciation de
Wagner, qui semble avoir détesté sa musique, puis par les nationaux-socialistes,
qui firent détruire tout ce qui pouvait rappeler son souvenir à Leipzig, la
ville pour laquelle il fît tant en matière de rayonnement culturel, et où il
était directeur musical et chef de l’orchestre du
Gewandhaus, qui lui doit son excellence et sa réputation.
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Sa musique est marquée le plus souvent par une élégance raffinée, une
touche légère, souvent joyeuse et magnifiquement colorée. Outre ses
symphonies et son ravissant
Songe d’une nuit d’été,
son concerto pour violon
et ses
quatuors
restent régulièrement inscrits au "grand répertoire", de même qu’une partie
de sa musique pour piano, dont les très célèbres
Romances sans paroles. Sa musique religieuse -psaumes et oratorios-, moins fréquemment jouée et
enregistrée, est d’une puissance d’évocation rare et s’avère remarquable.
Grand voyageur à travers toute l’Europe, il ramena de ses nombreux périples
des aquarelles de la même touche élégante et raffinée qu’il mettait à sa
musique, mais également suffisamment de matériel pour composer sa
symphonie
"Écossaise" - 1829/1842-, numérotée 3, bien qu’achevée après sa
symphonie
"Italienne" – 1830 -, numérotée 4,
laquelle suit elle-même sa
symphonie
“Réformation” - 1829/1830
-, numérotée 5 ! Avant même d’éditer régulièrement le catalogue de ses 5
symphonies passées à la postérité, le jeune FELIX avait écrit
12
“symphonies pur cordes” que l’on redécouvrit ultérieurement, portant à 17 sa production dans ce domaine. Attention, SONIA, c'est ici que
ça devient intéressant !
De nos jours, l’interprétation de ces œuvres, comme pour tout le répertoire
du 19ème siècle, a quelque peu évolué. Maître Claude t'a souvent
recommandé de merveilleuses versions "classiques" de ces œuvres, inscrites
depuis longtemps dans au catalogue de sa discographie. Je vais, quant à moi,
te permettre de redécouvrir ce compositeur dans une optique tout à fait
différente et non moins intéressante avec l'une des plus belles versions de
la
troisième symphonie
que je te laisse écouter (5
vidéos enchaînées) :
Dresse bien l'oreille SONIA, tu découvriras des sonorités inédites et des
contrechants aux altos que tu n'avais encore jamais entendus, j'en suis sûr,
dans cette superbe symphonie ! L'orchestre d'Heidelberg est d'une transparence qui sied magnifiquement à cette œuvre, et le chef,
Thomas FEY
- actuellement dans l'incapacité prolongée de diriger suite à une chute -
fait preuve d'une légèreté et d'une agilité qui me semblent tout-à-fait
adéquates, très loin de toutes les versions que tu as pu entendre dans les
versions recommandées par Maître Claude ! Il s'agit peut-être de la version
la plus "radicale" dans cette optique, et tu pourras trouver des choses un
peu plus "rassurantes" chez
Yannick Nézet-Séguin
ou chez
Pablo Heras-Casado, mais, tant que faire, c'est cette version que je te recommanderai pour
écouter
Mendelssohn
d'une oreille neuve !
35 minutes plus tard…
- SONIA : Je suis sous le choc, je le reconnais ! C'est merveilleux et
d'un souffle puissant et aérien ! Je crois qu'il me faudra deux vins
chauds pour m'en remettre !
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L'Intégrale de symphonies de Mendelssohn (17 opus) par l'orchestre
symphonique d'Heidelberg est disponible en albums isolés ou dans un
coffret de 6 CD à prix doux (label :
Hänssler Classic)
Sympa, clair, net et précis ! Bienvenue parmi nous !
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