MATTHEW MANNING - "D'où me viennent ces pouvoirs ?" (1975) - par Pat Slade

Je vais parler d’un sujet ou les sceptiques sont légions. Très tôt je me suis intéressé au spiritisme et tout ce qui concernait les fantômes, poltergeist et autre maisons hantées. Jusqu’au jour ou je suis tombé sur le cas de Matthew Manning.

Le cas Matthew Manning

fantôme de la dame blanche

Un fantôme, ce n’est pas un gars avec un drap blanc, ce n’est pas S.O.S. fantôme, ce n’est pas le fantôme de l’opéra, ni celui de Canterville, mais des entités irréelles bien réelles ! Parler du paranormal est un sujet délicat, il faut se battre entre les cartésiens, les sceptiques, les incrédules et les dubitatifs qui ne croient que en ce qu’ils voient (Comme disait Saint Thomas !). Il faut avoir connu une épreuve pour y croire. Je croyais déjà au paranormal avant que moi-même je me retrouve devant le fait accompli. Très tôt je me suis intéressé aux écrits d’Allan Kardec et de Camille Flammarion, les deux papes du spiritisme. Spiritisme qui fera beaucoup d’adeptes auprès des grands écrivains de la fin du XIXéme siècle. Victor Hugo, Arthur Conan Doyle, Thomas Edison et Victorien Sardou faisaient tourner les guéridons dans les salons obscurs. Pour ma part, je ne joue pas avec une tablette de oui-ja, je ne fais pas tourner les tables, je manie quelques fois mon pendule et c’est tout. Pourtant dans mon ancienne demeure alors que j’étais seul, des portes claquaient sans raison apparentes (Et sans courant d’air !). Les seules preuves que j’ai de ces phénomènes paranormaux sont deux photos prisent par moi-même ! Mais ma contribution au monde obscur et parallèle est minime quand on connaît Matthew Manning.

Matthew Manning est un anglais né en 1956 et un phénomène PSI (Perceptions extra-sensorielles ou psychokinèse), plus simplement il a des pouvoirs paranormaux, de voyance, d’écriture automatique, de prémonition, de médiumnité et attire tout les poltergeists du coin (Poltergeist un mot allemand dérivé de polter «faire du bruit» et de geist «esprit») des esprits frappeurs qui déplacent ou font disparaître des objets. Le cas le plus connu et toujours inexpliqué à ce jour est celui de la famille Hodgson dans les années 70, avec en plus des poltergeists, un cas de lévitation et de possession sur l’un des enfants de la famille. 

Poltergeist

Si on retire la possession et la lévitation, le cas Matthew Manning est tout aussi effrayant. Tout commencera alors que Matthew a 11 ans, il vit alors avec ses parents, son frère et sa sœur, à  Cambridge dans une maison relativement moderne. Un samedi matin son père découvre une lourde choppe en argent couchée au sol alors que cette dernière était placée sur une étagère au-dessus d’un placard. L’incident se reproduira trois fois jusqu'à ce que les parents entourèrent la choppe d’un anneau de talc, le lendemain l’objet était au sol mais l’anneau de poudre n’était pas dérangé, donc il a été levé verticalement. Bientôt, d’autres objets commenceront à se déplacer mystérieusement. La famille Manning fait appel au Dr George Owen, un spécialiste des phénomènes de poltergeist qui observe les faits comme des coups frappés dans les murs et des déplacements d’objets, sans parler des meubles qui changent de place au gré de leurs humeurs.

Matthew étudiait dans un internat et avec ses camarades. Il pratiquait beaucoup le spiritisme et quand un des élèves complices des séances posait une question, la plupart des réponses s’avéraient justes sans que les autres personnes présentes ne soient au courant. De retour chez ses parents, les phénomènes paranormaux continuèrent et la valse des objets recommencèrent de plus belle.

deplacements des lits dans le dortoir

Même en dehors de chez lui toutes sortes de phénomènes arriveront et surtout à l’école. Le déplacement des objets et des meubles (lits, armoires), apparitions fantomatiques au pied de son lit, lumières apparaissant au mur et même des expériences de TCI audio. La TCI c’est le moyen de capter des voix de l’au-delà par le biais d’un appareil enregistrant. Dans le cas présent, un magnétophone à cassette. D’autres élèves et Matthew laissèrent tourner l’appareil dans le silence le plus complet et en repassant la bande, des sons et des musiques se faisaient entendre.

Autre phénomène qui arrivera chez ses parents, hormis les éternels déplacements, des matérialisations d’objets divers et inconnus du foyer firent leurs apparitions, des cailloux ou des copeaux de bois tombant du plafond. Autre expérience qu’il tentera, c’est celle de la projection astrale. La projection astrale consiste littéralement en la sortie de son corps physique et la possibilité de voyager dans d’autres dimensions sans contrainte d’espace et de temps. Après être tombé dans un genre de transe, Matthew aura un premier contact avec une certaine Henrietta Webb née en 1619. Toutes les entités qui sont rentrées en contact avec lui sont des anciens habitants de la maison où il loge, beaucoup de noms de ceux-ci seront retrouvés dans les registres paroissiaux du XVIIe et XVIIIe siècle. Il aura plusieurs autres personnages et surtout un certain Robert Webbe. Pendant ce voyage astrale, il était dans l’obscurité la plus totale jusqu’à un moment ou il se retrouva dans la maison qui lui était familière mais avec un bon dans le passé de deux cents ans (Des preuves de ce qui a existé et de ce qu’il à vu se confirmeront plus tard).

Exemple d'écriture automatique

Quelques semaines plus tard, les messages par écriture automatique commenceront à apparaître, en anglais bien sur, mais même en français alors que cette langue lui est inconnue. Les messages ne ressemblaient en rien à l’écriture de Matthew, par exemple : «Sarah Whiffin était… Rendez-vous à la haie qui borde les lotissements à la seizième heure et j’apparaîtrai. Mon époque était 1697. Ne me dérangez pas…». Le jour de la course d’Ascot (Célèbre course de chevaux) il se demanda s’il serait capable de découvrir les vainqueurs. Son arrière-grand-père, décédé était propriétaire de chevaux de course, il lui demanda de lui donner les noms des vainqueurs. Le jour de la course, le journal du matin fut mis de coté sans être ouvert, il tenta l’expérience et écrivit : «Je ne suis pas sûr, mais j’essaye dans cet ordre : Spartan, Shady Fellow, Miss London, Dawn Review, Winter Fair, Sea Rover» c’était signé C, désignant Hayward Collins le nom de son arrière-grand-père. Après la course, le journal fût ouvert, tous les chevaux y étaient et arrivèrent placés, sauf un. 

Les 500 signatures murale

Matthew fit des recherches sur une ancienne famille qui habita leur maison et plus particulièrement un certain Robert Webbe ayant vécu au XXVIIIe siècle. Après une année de contact par l’écriture automatique où ce Robert Webbe évoque sa vie quotidienne à son époque, il lui vint un jour l’idée qu’il pouvait se passer de Matthew. Un matin sur les papiers où sa mère note les menus hebdomadaires, Webbe «écrivit» ses propres menus. Il s’en suivit un invraisemblable dialogue entre lui et Matthew où le personnage est absolument incapable de comprendre la vie moderne. Un jour, une signature apparut sur un mur : «Rob Webbe», une heure plus tard «Hannah Webbe 1652», un quart d’heure plus tard «Thomas Webbe 1620». Quand Matthew demanda pourquoi il écrivait ces noms : «C’est que j’ai vu le bon travail que vous avez fait sur ma famille…». Pendant six jours, ce n’est pas moins de 500 noms qui apparaîtront sur les murs.

Dessin automatique de Matthew

Et puis il changera son fusil d’épaule en entrant en contact avec des peintres (Matthew n’a aucune notion de dessin). Tomas Bewick, Paul Klee, Aubrey Beardsley, Albrecht Dürer et aussi beaucoup d’anonymes. Ne pouvant pas retranscrire tous les phénomènes paranormaux que Matthew a développé, je terminerai par celui qui m’étonne le plus. Il était dans le train Brighton-Londres et revenait de Cambridge, il n’avait rien mangé de la journée et il fut pris de fringale, impossible d’apaiser sa faim, le train n’ayant pas de wagon-restaurant. Il s’absenta un instant pour aller au toilette et pour se laver, il prit un gant dans son sac de voyage, de retour dans le compartiment, au moment de remettre le gant dans le sac, il y trouva une bière et une tarte aux pommes dont il se régala. Suggérer que quelqu’un serait entré pendant son absence pour y fourrer la bière et la tarte serait une explication tout à fait irréaliste. Qui aurait pu savoir qu’il avait faim étant donné qu’il était le seul occupant de son compartiment ? D’autre objets se matérialiseront, des bûches pour brûler l’effigie de Guy Fawkes (Le Binot anglais), un album de Ringo Starr, des timbres-postes, un paquet de sucre et un tas d’autres choses.

Voila juste un petit et vague aperçu des pouvoirs de Matthew Manning, que l’on y croit ou pas, il y aura toujours des détracteurs et de fervents défenseurs de la parapsychologie. Je pense que certain lecteurs ne croient pas à un monde parallèle, à une vie après la mort ni même aux fantômes et pourtant moi qui vous parles, je suis pratiquement sur qu’il y a quelque chose… après !