mardi 24 septembre 2019

RADIO ELVIS - "Ces Garçons-la" (2018) - par Pat Slade



Après trois ans d’absence, voici le retour de Radio Elvis dans les colonnes du Déblocnot. Un nouvel album qui est sorti à la fin de l’année dernière (Oui, je sais, je ne suis pas en avance sur mes livraisons !). Le retour de Pierre Guénard et de ses deux acolytes est un bain de jouvence dans notre paysage musical français.






Radio Elvis, des garçons plein d’envies





Que devenait Radio Elvis depuis la sortie de leur premier album en avril 2016 ? D’abord ce fût la reconnaissance de la profession avec le prix album révélation de l’année 2016 au Prix des Indés et surtout la victoire de musique 2017 dans la catégorie «Album Révélation». Après une tournée très chargée de 250 dates, à cause des récompenses, ils ne devaient pas tomber dans le piège du premier de la classe, il fallait qu’ils changent leurs habitudes et qu’ils prennent quelques risques. Et leur musique subit un léger lifting sur ce nouvel album.

«Ces Garçons-la» Une pochette avec un escalier, un baby-foot et les trois garçons, Quand je l’ai vue pour la première fois, j’ai trouvé que la photo avait un coté ancien, dans le style année 60 peut être, les tenues et les postures ? Mais une pochette ne dit pas ce que la galette contient, pour preuve, la pochette du Velvet Underground avec une banane n’est absolument pas représentative de son contenu. 

«23 Minutes» Des premières notes très électro pop mais en définitive un beau titre très pop rock en introduction. Le clip est très «pailleté». «Ce qui nous fume» Pierre Guénard nous rappelle qu’il est un parolier de première qualité et que cela manque sur le marché. «L’éclaireur» Une pop très propre sur elle qui pourrait tout droit sortir d’un album de Gérard Manset. «New York» Une musique toute alambiquée sur un rythme basique, pas facile à comprendre à la première écoute, mais toujours des paroles de toutes beautés.

Manu-Pierre-Colin et Martin
 «Fini fini fini» On retrouve la patte de Radio Elvis du premier album avec un rock un peu speed. J’ouvre une parenthèse pour dire que le trio Radio Elvis est devenu un quatuor sur scène, Colin Russeil a abandonné les claviers pour se consacrer uniquement à la batterie grâce au renfort de Martin Lefebvre au clavier qui a une légère ressemblance avec Pierre Guénard. «Prières perdues» Un morceau blues rock sur les fous de Dieu et qui fait allusion aux attentats du 13 novembre. Un titre joué en live avec le renfort de Nicolas Subrechicot le pianiste de Lou Doillon. Une orchestration puissante et une rythmique qui va monter crescendo. 

«Bouquet d’immortelles» Une ballade romantique pour faire retomber la pression qui sera l’occasion en scène d’offrir un bouquet de rose à Pierre. Plus tard, ce seront des dizaines de fleurs qui parsèmeront le sol (Visible dans le clip «Fini fini fini» (Clip officiel)). «La sueur et le sang» Un lyrisme sombre et l’écho permanent ferait presque penser du Saez. «Selon L’inclinaison» Un gros son proche de Noir Désir (Mais ce n’en est pas !) porté par la voix de Pierre. «Nocturama» Je pense, sans me tromper, que Pierre Guénard, par son talent de parolier et sa voix, à pris la suite d’Alain Bashung. Dans l’actuel paysage musical français, il y a peu de groupes français qui fond des paroles aussi belles et profondes. «Ces garçons-là» Le morceau titre pour finir l’album, un uppercut émotionnel aux  accents mélancoliques où il est question de virilité exacerbée même si la chanson tente plutôt de panser les plaies de souvenirs d’enfance violents. Un clip sur la tauromachie où l’on peut y voir un jeune toréador n’ayant pas le statut de matador. Le rite de passage, la sensibilité d'un jeune homme au cœur d'un milieu cerné par le masculin. Ce que l'on peut désigner comme l'apparente virilité.

Une fois n’étant pas coutume et surtout dans le genre du Déblocnot, je ferai la part belle à «France Dimanche», «Ici-Paris» et «Gala» en disant que Pierre Guénard est dorloté par la belle journaliste et animatrice radio de France inter Leïla Kaddour… quel veinard !    

«Ces garçons-là» est un très bon album de Radio Elvis, il n’est pas comparable au précédent «Les Conquêtes», c’est une nouvelle page, un nouveau chapitre qui s’ouvre dans leur carrière musicale et quoi qu’il en soit, ces garçons-là savent ce qu’ils font, et le font bien.  




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