Je vais me faire un petit plaisir en ressortant un bon vieux disque de blues rock, en l’occurrence ce "Telephone road", second album du guitariste/ chanteur/ songwriter Mark May, aprés son premier, "Call on the blues " de 1995 . Ont suivi 4 autres albums, "Doll maker", "Release my soul", "Live in Texas" et "Blues heaven", tous d'excellente qualité, ce qui me fait dire que ce musicien est vraiment sous coté au royaume du blues rock, peut-être n'est il pas assez "bling bling"...
Ce natif de Colombus (Ohio) a écumé tous les clubs et autres bars de bikers du Texas pendant plus de 20 ans, joué avec Dickey Betts au sein du projet "The Great Southern", partagé la scène ou ouvert pour les plus grands, de l'Allman Brothers Band à ZZ Top . Il "tombe" dans la musique très jeune, avec un frère qui travaillait avec le groupe de country rock Pure Prairie League de Colombus et sa mère qui baignait dans la country et le bluegrass, et commence la guitare dés ses 5 ans, à 16 ans il touche son premier cachet professionnel et fera partie de plusieurs groupes rock, mais c'est le blues qui est en lui.
Parmi ses grandes influences il cite BB King, Albert Collins, Buddy Guy, Stevie Ray Vaughan mais aussi Hendrix, Clapton, Santana, l'Allman Brothers, Lynyrd Skynyrd, ZZ Top; et dit avoir beaucoup appris aux cotés de Dickey Betts (un des fondateurs de l'Allman Brothers Band en 1969).
Si le blues est à la base de son son, il y incorpore des éléments rock, country ou soul qui en font l’intérêt, du moins le fait ressortir au milieu des cohortes de blues rockers souvent "standardisés".
Pour ce "Telephone road" dont il signe 10 des 12 plages il est entouré de ses "Agitators" Dan Cooper (basse) et Greg Grubbs (drums) et des invités au fil des titres.
Dés l'ouverture de "Mercury blues" (de KC Douglas), on est en terrain connu, du Texas blues/rock pur jus, avec un riff entêtant, une voix de velours (à la Robert Cray) et la slide guitare de Billy Wells qui donne un parfum sudiste du meilleur effet. May se fend d'un long solo final ébouriffant.
"Don't give up" lorgne vers le Chicago Blues mais aussi la soul avec l'apport d'un harmoniciste (Dave Newling) , de cuivres (les Memphis Horns) , de Travis Doyle (orgue B-3) et à la guitare Alan Haynes, encore un formidable gratteux texan méconnu (procurez vous son album "Wishing well" (1994)).
On retrouve un shuffle classique avec "Joann", agrémenté des cuivres et de l'harmonica qui apportent une touche rythm'n'blues; sur le morceau titre "Telephone road" c'est Billy Wells qui revient épauler le leader à la guitare, 2 guitares tout en virtuosité et touché.
"Back in the joint" balance bien funky, on pense à du Albert King, l'orgue y est très présent ainsi que les choristes puis "Icehouse special" est un instrumental speedé où la guitare évoque immédiatement celle de feu Albert Collins, celle d'une autre légende aussi, à savoir Johnny Winter.
"Took me by surprise"dévoile le coté crooner du chant de Mark May sur un blues/ soul presque un peu "mielleux" à mon gout, sauvé toutefois par le saxo de Eric Demmer et quelques plans de guitares.
Larry McCray revient sur "She's a stranger", blues assez classique , soyeux sur lequel les guitares sonnent je trouve à la Gary Moore, "I'll be around" donne dans le blues rock texan à la Stevie Ray, et pour finir, "Helena hangover" voit May seul au dobro pour un country blues instrumental dépouillé.
Un bien bel album que ne pourra qu'apprécier tout amateur de bon blues rock et de belles guitares.
ROCKIN-JL
Pas mal du tout, ça ; avec un bon son de gratte.
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