jeudi 19 septembre 2019

IVANHOE , de RICHARD THORPE (1952)


le réalisateur : sacrée carrière que celle Richard Thorpe (1896-1991), commencée dans les années 20, elle s'étalera sur 4 décennies au sein de la Metro-Goldwyn-Meyer ; parmi ses titres de gloire il dirigea 4 films de la série  des Tarzan avec Johnny Weissmuller, "les aventures d'Huckleberry Finn" d'aprés Mark Twain avec Mickey Rooney, des films noirs ("la main noire"1950) , des westerns ("la vallée de la vengeance" avec Burt Lancaster (1951) "l'homme à la carabine" avec James Stewart (1952), "le pistolero de la riviere rouge" avec Glenn Ford (1967, son dernier film) et surtout 3 excellents films, le "Ivanhoe" qui nous intéresse, suivi de "Le prisonnier de Zenda", superbe film avec Stewart Granger (1952) et "Les chevaliers de la table ronde" (1953). Il dirige aussi Elvis dans "Le rock du bagne" (1957) . En tout pas loin de 200 films, en comptant les premiers des années 20/30 qui sont surtout des films de 35 minutes. Il ne laissa pas la trace d'un réalisateur de premier plan, mais plutôt d'un bon exécutant, très bien vu des patrons de la MGM car il a pour habitude de terminer ses tournages dans les délais, et cerise sur le gâteau sans dépasser le budget alloué. Comme le dira l'un d'eux, Thorpe était "le plus efficace, le plus rapide et le plus compétent de tous ceux que nous avions à la Métro pour diriger un film d’aventures."

Liz Taylor
le casting : Pour le rôle titre Stewart Granger fut initialement envisagé mais c'est finalement Robert Taylor qui sera retenu, pas exigeant, pas casse pieds sur un tournage et qui sort d'un gros succès avec "Quo Vadis" de Mervyn Le Roy (1951) .
Autre héroïne du péplum précité Deborah Kerr devait jouer Rowenna, mais elle doit renoncer pour cause de grossesse et c'est Joan Fontaine (1917-2013) qui la remplace. Joan était la soeur de Olivia de Havilland, autre légende Hollywood, toujours vivante elle, à 103 ans.
Pour le rôle de Rebecca, c'est la sublime Liz Taylor alors âgée de 20 ans qui est retenue ; à noter pour la rubrique people qu'elle rencontra lors de ce tournage en Angleterre le comédien anglais Michael Wilding qui sera un de ses 7 maris (1952-1957)
Le méchant, Sir Brian de  Bois Guilbert est incarné par l'anglais Georges Sanders, alors qu'un autre britannique, Emelyn Williams,  joue Wamba, l'écuyer fidèle d'Ivanhoé.

Autour du film : bien sûr adapté du roman de l'écrivain écossais  Sir Walter Scott (1771-1832) à qui l'on doit également "Quentin Durward" que Thorpe adaptera également au cinéma en 1955 avec toujours Robert Taylor. C'est la scénariste Marguerite Roberts qui est engagée, elle sera assez fidèle au roman tout en gommant sur commande certains points comme la corruption du clergé.
Pourtant Marguerite Roberts n’apparaîtra pas au générique, blacklisté pour cause de chasse aux communistes car elle fut membre du parti jusqu'en 1947. Détail intéressant le personnage de Rebecca fut inspiré à Scott par un personnage réel, Rebecca Graetz, jeune juive de Philadelphie qui consacra sa vie aux œuvres de bienfaisance.

Le tournage se fit en Angleterre, sur les plateaux de Borehamwood dans des décors assez incroyables. Ainsi le château de Torquilstone est reproduit sur un plateau géant qui engloutit presque tout le budget, la MGM le louera ensuite pour d'autres tournages. D'autres scènes sont tournées en Italie et en Écosse et c'est le chef opérateur Freddie Young qui met son expertise du Technicolor au service du film, il sera d'ailleurs nominé aux Oscars pour son travail.
L'un des moments forts c'est la prise du château fort qui mobilisa plus de 1000 figurants et cascadeurs, entraînés pour l'occasion comme un armée au chevauchement et  au maniement des armes. Le film sera le second plus gros succès de l'année et aura 3 nominations aux oscars, photo, musique, et meilleur film, c'est cette année là "Sous le plus grand chapiteau du monde" de Cecil B DeMille qui remporte l'oscar roi.

Liz Taylor / Rebecca et Robert Taylor /I vanhoe
le film : le début est très beau, le chevalier saxon Ivanhoe, de retour de croisades, cherche le roi Richard Coeur de Lion, disparu durant son retour de Terre Sainte et que tout le monde croit mort. Déguisé en troubadour il parcourt le monde en chantant sa chanson sous les fenêtres des châteaux sur sa route. Et un jour en Autriche, du fond d'une geôle, un chant lui répond, c'est Richard, prisonnier de Léopold d'Autriche. Richard dont le frère, le prince Jean est au courant de la captivité et refuse de payer la rançon demandée, Jean -sans- terre est un ignoble félon, un tyran qui écrase le peuple, de plus allié aux normands. Notre héros va des lors s'activer à réunir la rançon pour libérer son roi, et son pays du tyran. Il sera notamment aidé de la communauté juive et de son patriarche Isaac d'York  qu'il a sauvé des voleurs. Aidé également par la fille d'Isaac, Rebecca (Liz Taylor) qui lui fournira ses bijoux personnels et le soignera quand il sera blessé. Celle-ci aimera le héros d'un amour impossible car il est déjà fiancé à Lady Rowena, il y a d’ailleurs de belles scènes entre les 2 femmes, entre jalousie mais aussi respect. Pourtant Liz Taylor, peu motivée à aller en Angleterre et plus intéressée à ses affaires de cul, pardon, de cœur,  exaspère la production...

Ivanhoe trouve aussi l'aide de... Robin des Bois et de sa bande qui le cachent à Sherwood et mettent leurs larcins au service de la rançon. D'ailleurs le film est à rapprocher du Robin des bois de 1938, le seul, le vrai, avec Errol Flynn.
Il y a de grands moments de bravoure dans ce movie : le tournoi de chevalerie du début où Ivanhoe met à terre les félons les uns après les autres et finit gravement blessé ; le siège et la prise du château fort, un grand spectacle ! Le procès en sorcellerie de Rebecca d'York est aussi gratiné tout comme le duel final entre le héros et l’infâme Bois-Guibert, je ne vous dis pas qui va gagner...

Ce film est une madeleine de Proust pour tout cinéphile nostalgique de l'age d’or d'Hollywood, des grands acteurs, de l'action, le code de l'honneur, des méchants vraiment méchants, un happy end, des bons sentiments (même le méchant dans son dernier souffle se rachète). Je l'avoue, je chiale toujours comme une midinette devant ce genre de films qui me fait retomber en enfance...
- Vos kleenex Monsieur Rockin'...
- Berci Zonia, sniff...

Sir ROCKIN-JL

1 commentaire:

  1. Aaaahhh... les films du dimanche après-midi sur la première chaine, avant qu'elle ne soit bétonnée par Bouygues. Admirable film, comme "Scaramouche", "Le prisonnier de Zenda" (avec Stewart Granger) ou "Robin des bois"... Aventures, charme et technicolor !!!

    Dites-moi m'sieur Rockin'... La grande Liz Taylor faisait ce qu'elle voulait de son cul (qu'elle avait fort appétissant). Mais c'est vrai, quelle chieuse !!!

    RépondreSupprimer