mardi 6 août 2019

RIP MORDILLO (1932-2019) - par Pat Slade




Pourquoi faut-il toujours faire des nécros sur des personnes que l’on appréciait avant même que l’on ait eu le temps d’en parler de leur vivant ? Avec la disparition de Mordillo c’est tout un pan de mur de mon (de notre) enfance qui s’écroule.




La rondeur du trait de crayon





Né à Buenos Aires en 1932, cet Argentin né d’une famille d’immigrants espagnols, Mordillo fera ses premiers dessins vers l’âge de douze ans. Il débutera sa carrière dans la publicité et l’illustration. A vingt ans il fonde un studio de dessins animés. Paris le voit arriver avec armes et crayons en 1963, il va collaborer avec les journaux «Lui», «Paris-Match», «Marie-Claire» mais ses dessins vont toucher un plus grand public quand il commencera sa collaboration avec l’hebdomadaire «Pif-Gadget».

Le style de Mordillo : une page avec une, deux voire trois ou quatre cases et voilà un gag à coup sur ! Des personnages muets et de couleurs blanches évoluant dans un monde très coloré. Des personnages non asexués, il en jouera dans certaine publication comme «Lui» pour faire des dessins plus légers. Des personnages ronds, avec des nez en patates un peu comme celui de Gaston Lagaffe et des yeux pratiquement toujours fermés. Les seules choses qui ne soit pas difformes seront les jambes et les bras qui restent maigres.

Tout est rond dans le monde Mordillo, les montagnes dont l’édification en ferait presque penser à des membres en érections. Hormis les personnages humains, il avait une prédilection pour les animaux. Leur construction sera faite sur les mêmes critères, rondeur du corps, des nez et des pattes fines. Ceux qui apparaitront le plus souvent seront les girafes et les vaches. La seul différence d’avec les humains, les animaux auront plus souvent les yeux ouverts et expressifs.
Mais Mordillo donnera aussi dans la poésie, certaines planches en un dessin où la lune et des amoureux apparaissent, feraient penser à un dessin de Peynet. Il touchera aussi au sport et surtout au football et au golf.

Mordillo c’est quinze albums dans un monde ou l’absurdité est reine comme ses forêts, ses Îles et ses grands ensembles ; l’humour bien sûr et la poésie.

Après la mort de Pétillon l’année dernière (J’y reviendrai !), maintenant celle de Mordillo, tous les adolescents que nous étions il y a une quarantaine d’années se retrouvent un peut orphelin.  



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