Pourquoi faut-il toujours faire des nécros sur des personnes que l’on appréciait avant même que l’on ait eu le temps d’en parler de leur vivant ? Avec la disparition de Mordillo
c’est tout un pan de mur de mon (de notre) enfance qui s’écroule.
La rondeur du trait de crayon
Né à
Buenos Aires en 1932, cet Argentin
né d’une famille d’immigrants espagnols, Mordillo fera ses premiers dessins vers l’âge
de douze ans. Il débutera sa carrière dans la publicité et l’illustration. A
vingt ans il fonde un studio de dessins animés. Paris le voit arriver avec
armes et crayons en 1963, il va
collaborer avec les journaux «Lui», «Paris-Match», «Marie-Claire» mais ses dessins
vont toucher un plus grand public quand il commencera sa collaboration avec l’hebdomadaire
«Pif-Gadget».
Le
style de Mordillo : une page avec une, deux voire trois ou quatre cases et voilà un gag à
coup sur ! Des personnages muets et de couleurs blanches évoluant dans un
monde très coloré. Des personnages non asexués, il en jouera dans certaine
publication comme «Lui» pour faire des dessins plus légers. Des
personnages ronds, avec des nez en patates un peu comme celui de Gaston Lagaffe et des yeux pratiquement toujours
fermés. Les seules choses qui ne soit pas difformes seront les jambes et les bras
qui restent maigres.
Tout
est rond dans le monde Mordillo, les montagnes dont l’édification en
ferait presque penser à des membres en érections. Hormis les personnages humains,
il avait une prédilection pour les animaux. Leur construction sera faite sur
les mêmes critères, rondeur du corps, des nez et des pattes fines. Ceux qui apparaitront
le plus souvent seront les girafes et les vaches. La seul différence d’avec les
humains, les animaux auront plus souvent les yeux ouverts et expressifs.
Mais Mordillo
donnera aussi dans la poésie, certaines planches en un dessin où la lune et des
amoureux apparaissent, feraient penser à un dessin de Peynet.
Il touchera aussi au sport et surtout au football et au golf.
Mordillo c’est quinze albums dans un
monde ou l’absurdité est reine comme ses forêts, ses Îles et ses grands
ensembles ; l’humour bien sûr et la poésie.
Après
la mort de Pétillon l’année dernière (J’y reviendrai !), maintenant
celle de Mordillo,
tous les adolescents que nous étions il y a une quarantaine d’années se
retrouvent un peut orphelin.
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